permettez-moi, d’office, de relever un sacré changement :
votre ton a changé,
beaucoup ;
je ne sais si c’est le sujet qui vous place ainsi de biais,
avec cette volonté d’en démordre à tout prix avec... des fantômes ?
pourquoi cette ambiance,
où l’on est - hélas - bien forcé de vous reconnaître,
depuis que vous avez décidé de faire mouche,
et que vous y arrivez, tant mal que bien -
cela n’est-il pas encore à relier à tous ces commentaires pliés sur charte ?
je ne sais,
je relève,
et ce n’est pas le propos,
que savons-nous du parcours.
ce que je sais bien, par contre, c’est que ce genre de sujet se prête à l’envi à tous préjugés.
déjà que l’homosexualité serait une identité,
ou que le choix sexuel, tiens, déterminerait une « identité » -
voilà une énormité que plus personne n’interroge.
c’est presque aussi gros que l’autre préjugé
qui consiste à croire que tous les grecs sont pédés comme ils disent ;
or le propre de Socrate, contrairement à ce que vous décrivez ailleurs,
fut bien, au terme de tout un banquet, de ne pas y toucher à son Alcibiade,
feuilletez thucydide et vous verrez les dimensions réelles de sa connerie militante,
malgré le génie avouable.
mais revenons :
si l’homosexualité est certes une composante de personnalité de tout « hétéro » digne de ce nom,
si c’est une expérience, riche en sensations et émotions sans doute introuvables autrement, je continue à m’étonner de cette nouveauté que cela fasse « identité »...
je ne suis ni pour ni contre, je veux juste déblayer un peu.
par exemple :
si michel serres est un génie en matière d’épistémologie,
comment ne voyez-vous pas à quel point il a la vue courte en matière d’histoire religieuse,
et dans l’extrait que vous citez admiration allah puits,
je ne vois qu’insulte et ignorance crasse.
Et le vrai débat est ailleurs :
entre le propos paulinien plutôt lourdeau sur le mariage
et la simplicité christique qui se contente de si peu :
« si vous ne pouvez pas ne pas vous marier,
alors mariez-vous ;
si vous pouvez ne pas,
alors à quoi bon... ».
voilà -
point.
autre question qui semble passer pour vous inaperçue :
y a-t-il plus saugrenu qu’un individu qui déjà se déclare et se positionne comme homosexuel (mais ça je veux bien admettre qu’on n’interroge plus... ok)
et qui réclame des droits qui sont ceux de la normalité la plus pataude,
quand la vraie grande Joie première de l’homosexualité
c’est d’abord son côté subversif,
et sur tous les plans...
enfin,
vous proposez des raccourcis qui manqueraient l’agreg à toute vitesse
lorsque vous résumez l’histoire de l’eglise en sa pédagogie
à ce fatras journalistique de mode
qui consiste à mettre au premier plan des pédophilies,certes indéniables,
mais qui ne sauraient effacer aussi facilement des millénaires d’histoire
bien plus paisible et féconde.
cette manie, dès qu’un pape pointe le bout du nez, de lui sortir des préservatifs
pourrait se justifier de quelque désaccord réel,
mais à force, il s’agit d’une dictature auprès de laquelle les heures les plus noires du vatican ne pèsent rien.
nous avons la chance, après jp2 qui fut plutôt starac, au vu des événements, de disposer d’un benoît qui est un vrai génie de la pensée, d’une finesse encore inégalée sur son siège... mais personne n’écoute, et le micro comme l’écran sont systématiquement couverts d’une capote.
je ne suis pas chrétien pour un sou, mais quand un type raconte autre chose que des conneries, j’ai le droit d’entendre ; or je vous vois participer à la fureur cacophonique qui s’en tient aux caricatures s’appuyant sur quelques mauvaises scènes de rue ou de rut.
il me semble pourtant que vous auriez passé l’âge où l’on règle ses problèmes avec le patriarcat, si jeune ma buse ?
maintenant,
que le mariage soit gai, pourquoi pas,
je ne vais pas aller pointer comme problème ce qui n’est que symptôme,
ce serait sombrer dans le prépubère ambiant ;
voilà pourquoi je considère que vous ne faites pas mouche justement,
en attendant sex teen que mickey lange tout ça...
mon opinion serait très tolérante mais lucide,
et triste surtout :
qu’ils se marient bon an mal an tant qu’on y est,
mais quoi de plus banal, lourd et profondément endormi
qu’un « homosexuel » qui s’installe,
qui perd de vue le vrai terrain de la contestation,
qui n’est pas celui des droits,
mais celui du droit dans l’absolu,
quoi de plus mièvre qu’un(e) « homo » qui ne trouve d’autre modèle de société à proposer que le modèle hétéro...
le tout est donc, à l’égard de toute cette foire d’empoigne de bien relativiser :
combien de jeunes filles très hétéros soi-disant,
ne sont que des gladiateurs très homos...
combien de dits « hétéros » veulent d’abord la soumission à une logique du sexe
et sont en ce sens, étymologiquement, de vrais « homo-sexuels ».
il est, disait le grand lacan du fond de son désespoir incurable, une autre jouissance que la jouissance phallique (fut-elle mâle, ou hystérique sur le mode féminin), c’est :
la jouissance féminine,
elle est celle du sexe qui en a fini avec le phallus,
et ses polarités seulement contradictoires en apparence,
pour trouver justement son au-delà ;
comme un lieu d’intelligence,
pacifié,
que les tribades connaissent tellement mieux que d’autres,
et où la jouissance effrénée
cède enfin la place au plaisir,
qui est d’abord : loisir,
c’est-à-dire libération
de tous ces faux débats.
là-dessus,
sollers avait une formule à méditer :
« on est hétérosexuel quand on aime les femmes,
qu’on soit un homme ou une femme ».
Ariane, la femme, ne tarderait plus...
et elle s’en foutrait bien de plier ou de déplier,
son vol serait Autre ?