Que d’histoires pour des menottes !
La paire de la honte !
Quelle étrange idée d’accoler un nom si gentil, si enfantin à cette abomination qui déshonore notre police nationale tout comme celui qui s’en voit gratifier et toute la société qui a recours à un objet d’un autre temps pour des gens qui ne méritent pas, le plus souvent, pareille infamie.
L’entrave moyenâgeuse a encore la vie longue. Le mépris avec lequel on peut traiter celui qui, jusqu’à décision de justice explicite est considéré comme innocent, ne cesse de m’interpeler. Je tends les mains pour subir cette humiliation absolue, redoutant que le combat que j’ai décidé de mener, ne me conduise à cette terrible extrémité.
La gentille petite paire de menottes constitue la première étape de cette lente négation de l’individu. Les fonctionnaires qui vous gratifient de ce magnifique accessoire de la joaillerie judiciaire ajoutent le mépris, la morgue et l’autoritarisme à la déchéance ostentatoire que la société affiche avec délectation.
Devant voisins et photographes, caméra et badauds, celui qui porte les fers est exposé, condamné déjà devant cette opinion publique pour laquelle on fait tant de mal ces derniers temps. L’individu est nié, il est devenu suspect, potentiel coupable, bête dangereuse et ennemi public.
Personne ne semble choqué par ces jolis bracelets que les forces de l’ordre enfilent en notre nom, pour notre protection. Une gamine de 14 ans en pyjama, un vieil homme ou une mère de famille, un ivrogne ou un récalcitrant, tous ont droit à ce fer qu’une société beaucoup trop permissive avec la racaille ne chauffe plus au rouge.
Cette paire de menottes, nous la traînons comme un boulet et qu’importent les différentes évolutions apportées par la technologie, la privation immédiate de liberté n’a pas besoin de cette chaîne du désespoir. Les poignets enserrés par du fer ou du plastique, l’homme est rabaissé à l’état d’animal indocile.
Pendant ce temps, étonnés de cette révulsion sincère qui me pousse à m’enflammer une nouvelle fois, des adorateurs de la contrainte, des bienheureux du coup de fouet et des sévisses amoureux se précipitent pour s’équiper de cet objet qui les ravit. Il est impossible de s’enquérir de l’histoire de ce sordide objet sur internet sans tomber sur une multitude de propositions douteuses.
À croire qu’il y a une convergence objective entre les tenants de cette représentation de l’ordre inique et ceux qui ont recours à une sexualité qui n’emprunte pas que des chemins semés de roses et de douceur.
Dans un cas comme dans l’autre, la suite n’est pas toujours rose. La garde à vue qui ne manque pas de prolonger cet attachement si peu affectif dépasse de très loin le cadre acceptable de la dignité humaine.
Alors qu’on nous demande d’afficher les droits de l’homme et du citoyen dans les écoles de la république, les beaux esprits qui nous gouvernent ne songent pas à reconsidérer ces reliquats de l’ancien régime, ces ignominies qui traumatisent si durablement ceux qui en sont victimes, que je doute que la société en tire profit.
L’arrêt public nous interpelle, sachons nous élever contre cette pratique d’un autre âge qui dans de très nombreux cas n’est absolument pas justifiée !
Attachementindéfectiblement vôtre
23/11 09:28 - C’est Nabum
23/11 09:22 - julius 1ER
Justice inhumaine qui favorise la rupture et la haine.Justice de classe qui ne fera jamais ça (...)
23/11 07:49 - C’est Nabum
22/11 23:22 - non667
à propos de permis de conduire ! vous habitez marseille et vous êtes responsable d’un (...)
22/11 16:29 - C’est Nabum
22/11 16:20 - BOBW
Avec de hauts murs, des barbelés ,une grande porte en fer blindée et des miradors, cela (...)
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