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Commentaire de Jean-Paul Foscarvel

sur Réflexions sur le mariage pour tous


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 24 novembre 2012 00:14

L’Eglise a ses dogmes qui la regardent. En gros, la sexualité, qui est pêché, n’est permise que dans le cadre de la procréation. Toute jouissance hors procréation est de la luxure.
D’où l’interdiction du sexe hors mariage, et de toutes les pratiques qui ne permettent pas la procréation (dont la contraception), ainsi bien sûr que l’homosexualité.
Ils sont donc logiques avec eux-mêmes. Vous ne puvez pas interdire à un groupe d’avoir une pensée cohérente. Par contre, vous pouvez la contester. On peut dire qu’elle est globalement archaïque et qu’elle ne reconnaît pas la déconnexion entre le plaisir et la reproduction.
Quelque part, elle ne reconnaît pas la nature particulière de l’homme qui lui fait être indépendant de la nature et de l’instinct.

C’est sur cet aspect d’éloignement de l’homme par rapport à la nature que je voudrais réfléchir. L’homme est un animal contre-nature, disait Moscovici (un sociologue des organisations). La question du mariage unisexe est bien celle de la nature de l’homme et de ses limites. Nous considérons par là que l’on peut avoir des enfants sans passer par la sexualité, par la relation sexuelle.

C’est-à-dire qu’au nom du plaisir, et de l’amour, que ressentent deux personnes de même sexe, on demande à la société de leur permettre d’enfanter, ce qui est physiquement impossible. Adoption, procréation assistée ou couveuse, mère porteuse, c’est d’une façon ou d’une autre la société qui produit pour ces couples des enfants qu’ils ne peuvent avoir par eux-mêmes, au nom de leur affection.

C’est un profond changement de paradigme dont on ne mesure pas les conséquences, et dont on ignore les enjeux pour un débat où chacun traite l’autre d’intolérant. C’est un vrai choix de société qui devrait se faire, non dans la précipitation et la confusion, mais dans la réflexion. 

Quel type d’humanité voulons nous dans l’avenir. Dans quel type d’humanité voudrions-nous que les générations futures se développent ?

Je dois dire n’avoir pas de réponse, et si des anticipations orwelliennes peuvent nous effrayer, dont la fabrication d’enfants par des entreprises spécialisées, il se peut également que cette modification n’aboutisse pas à la catastrophe annoncée par les démons de l’Eglise orthocatholique.

Il se peut aussi que le classes dominantes choisissent un type de rapports humains détachés, tandis que les pauvres resteraient dans les rapports classiques, faisant naître deux classes devenant deux espèces progressivement incompatibles.

Mais en tout état de cause, je crois que les bonnes questions sont tues au profit d’accusations plus ou moins fondées. Cela ressemble aux querelles internes à un parti que je ne nommerai pas par pudeur.

Triste époque où l’émotion, la rancoeur, la jalousie, la peur de l’autre, remplace la réflexion approfondie. On comprend pourquoi l’Europe veut se débarrasser de la Grèce, qui fut à l’origine de la pensée moderne.

L’époque vit et agit sans penser.


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