Fondamentalement, il n’existe pas de règle universelle ou naturelle en
matière d’éducation des enfants : l’Humanité a expérimenté au cours de dizaines
de milliers d’années, x variantes que ce soit en matière de structure
familiale, de sexualité ou de parentalité. Il n’y a au final que des constructions
et normes culturelles : fondées au départ en fonction de contraintes environnementales
et pratiques, affinées en fonction de l’évolution de tel groupe humain jusqu’à
devenir traditions, normes, règles, morales, valeurs et enfin corpus législatifs.
En montant à rebours dans le temps ou en étudiant la diversité des cultures
humaines : le seul constat concret est que le couple monogame est avant tout une
construction culturelle, ne relevant pas d’une quelconque loi naturelle ou
universelle. Quant au distingo père/mère, et la supposition que ce serait là en
quelque sorte une nécessité « naturelle », cela relève à nouveau de
constructions culturelles : à nouveau rien d’universel, et certains groupes dits
« primitifs » tels que les Pirahã
par exemple usent d’un seul et même mot pour père/mère sans lui attribuer aucun
genre : bref aucune distinction de genre, ni même de distinction entre LA mère
> élément féminin et LE père> élément masculin : ils ne semblent pas que
cela ait empêché la perpétuation de ce groupe.
De même considérer (mariage homo,
adoption homo) cela comme une forme de « progrès » est pareillement une
définition « culturelle » en fonction des valeurs à un instant (x) dans
telle société : alors qu’objectivement, le mariage homo ou l’éducation
d’enfants par des couples homos n’a rien de nouveau : cela a existé et continue
d’exister depuis des millénaires dans x cultures passées ou contemporaines
(amérindiennes, sibériennes, océaniennes) .
Enfin, dans nos sociétés se voulant/prétendant
post-historiques, et tendant à devenir a-culturelles (visiblement déterminées à
déconstruire tout ce qui les a fondées, façonnées au cours des siècles) :
mariage homo ou adoption par des homos sont parfaitement cohérents avec cette
évolution : depuis des sociétés culturellement définissables vers des sociétés a-culturelles
: ce qu’elles sont par définition « contraintes » de devenir dès lors
que nous passons de sociétés fonctionnement en mode altruiste (le groupe, le
« nous » et donc de référents culturels et modes d’existence partagées)
à des sociétés tendant à l’individualisme (le « je » et donc des micro-cultures
individuelles et temporaires : durée de vie limitée aux tendances du moment et à
l’espérance de vie du « je » en question).
Partant de là, le mariage homo est non
seulement parfaitement cohérent avec cette évolution (sans être forcément synonyme
de progrès), et donc en cela une demande parfaitement légitime. Et si demain unions
zoophiles, unions avec des objets inanimés ou des I.A. se voyaient aussi
autorisés : cela serait à nouveau parfaitement légitime : du moment qu’une société
ne se définit plus selon des normes culturelles « historiques » ou sur
un « nous » supposé : du fait qu’elle considère ces perspectives soit archaïques,
soit relevant d’une mentalité « groupale » incompatible avec la
perspective individualiste de nos sociétés « libérales » : il n’y a
absolument aucune limite dans les choix en matière de relations interpersonnelles
(concept de couple/union, de famille, d’éducation, etc…) : de même, toutes les
combinaisons possibles sont/seront envisageables sans que cela, à nouveau, ne
relève d’un quelconque progrès : puisque comme dit précédemment : le couple homo
n’a rien d’une nouveauté, pas plus que les couples zoophiles, « animistes »
ou virtuels (x cultures préhistoriques, shamaniques ou autres connaissent les
mariages avec des animaux, des esprits …). La question au final ne relevant
plus dès lors de la Culture, mais simplement du juridique, de l’administratif,
du législatif : bref du pratique et de l’économique.
Le seul point intéressant ici est de
noter quelques réflexes « conservateurs » voir
« réactionnaires » chez ceux qui emploient encore des référents
culturels « historiques », ou bien encore chez certains de concevoir le
mariage homo comme un « progrès » et à l’inverse considérer polygamie
ou polyandrie comme archaïques, et j’imagine union zoophile ou « virtuelle » comme relevant de la psychiatrie : alors qu’ici la « flèche du Temps » si
ce n’est celle du Progrès n’est qu’une pure illusion fondée sur ce qu’il reste
encore du substrat culturel antérieur (et les réflexes associés) de sociétés s’étant lancées dans une œuvre
de déconstruction culturelle inexorable.