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Commentaire de volt

sur Hopper : une caverne à New York


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volt volt 25 novembre 2012 10:54

brillant exposé où se croisent bien des lumières...


vous dites cependant qu’il n’est pas d’équivalent de cette femme dans l’allégorie de la caverne,
et certes si le philosophe guide vers la sortie, 
elle, par contre, guide vers la caverne...

seulement l’allégorie platonicienne n’est pas isolée, 
elle est voisine d’abord de tous les mythes de platon, 
ensuite de tout le corpus des mythes grecs, 
sans parler de leurs cousinages tardifs.

ainsi par exemple : si l’on s’en tient à cette logique descente-remontée, 
dans le mythe de platon on sort des enfers de l’ignorance, 
ou on y sombre ; 
dans ce cadre, la lumière rouge serait plutôt infernale, 
et le chiffre trois ici repris correspond alors aux trois têtes du Cerbère, 
gardien de ce domaine d’en bas.

mais que devient la lampe de poche ?
elle raconte qu’il y a « deux soleils » - un leitmotiv grec encore une fois, 
et dont on peut relever qu’il est compris dans le mythe de platon :

- un soleil visible qui est encore un leurre, le soleil physique (ici la lampe de poche, qui monte et qui descend)

- et le soleil invisible, vers lequel il faut péniblement remonter les marches (lumière des escaliers)

du côté des gnostiques alexandrins, 
on tenait les planètes pour « chiennes de Perséphone », reine des enfers, 
ici peut-être représentée par cette femme.

bref, le soleil-lampe-de-poche, 
ici utilisé aux fins de la descente, 
correspond à l’astre physique 
et non au soleil-de-l’esprit, 
dont la métaphore est donnée en escalier.

ailleurs, 
des fragments nous racontent que pour sortir du domaine de perséphone vers celui d’aphrodite, le chemin est d’abord dit « escarpé », comme de longs escaliers.

on peut aussi relever que cette femme a dans son attitude une grande crispation, 
presque inhumaine : 
-d’abord la position des pieds est étrange, 
-ensuite qu’est-ce qui soutient cette horizontalité du bras gauche sur lequel tout est posé ?

elle a l’attitude même du penseur de rodin, 
sauf qu’elle n’est pas courbée, 
on dirait qu’il y peint précisément « l’anti-penseur » -
mais ne sachant rien de hopper question femmes, je ne saurais trancher.

mais le bleu de sa froideur en dit long sur cette cadavérisation.

enfin, allégorie pour allégorie... 
c’est aussi de nos écrans qu’il s’agirait dans tout cela, 
des enfances gardiennées y sont parfois convoquées, 
et bien des échos sont entendus répercutés dans la vaste caverne en courre...
mais des duplicités sont déjà mises à jour.
.
gloire et misères du réseau... 

merci encore pour votre éclairage.

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