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Commentaire de Lord Franz of the F. in S.

sur Je suis homosexuel. Je veux des enfants. Et je suis contre la loi sur le mariage pour tous


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Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 25 novembre 2012 19:46


@C. Labrune

Aucune misanthropique schadenfreude, ni de « god complex » dans mes propos (en dépit du ton, certes pédantesque mais cela relève de mes naturelles inclinations), ni même de pure spéculation : je parlerai plutôt d’anticipation de questions et débats à venir, assez rapidement (l’I.A, la singularité technologique, etc… ne relèvent pas du spéculatif mais du pratique : du moment qu’existe la possibilité de l’émergence d’autres formes de « conscience » : notre anthropocentrisme qui n’accorde d’importance qu’au sujet conscient se confrontera à ces questions dès lors que le premier embryon de conscience artificielle apparaitra) .

 

Cela étant dit, je note ce passage dans votre commentaire : " Or, si tout est possible, il faut bien quand même, à un moment donné de l’histoire, se prononcer sur la réalité concrète et faire des choix, même si on ne peut guère ignorer que la question de leur légitimation restera problématique. "

 

J’entends parfaitement votre propos, cependant il ne semble valide que dans des sociétés qui continuent d’aborder leur évolution selon une perspective historico-culturelle, et non pas dans des sociétés (telle que la nôtre) qui prétendent et/ou considèrent qu’elles sont « post-historiques » ou pour résumer qui se prétendent/considèrent comme étant parvenues à la dite/supposée « fin de l’Histoire » et se perçoivent comme l’aboutissement de la dite Civilisation : quand bien même elles opèrent une régression/dévolution nous ramenant à la pré-civilisation : à savoir au modèle individualiste propre aux sociétés de chasseurs-cueilleurs pré-néolithiques, (ou aux quelques groupes « individualistes » tentant de survivre dans les confins désertiques ou les profondeurs de la forêt tropicale). La civilisation n’est pas né du « je » primitif mais du « nous » : un « nous » entendant Passé, Présent et Futur (ancêtres, contemporains et descendants) et donc où Mémoire, Histoire et Territoire se retrouvaient définitivement liés dans les manifestations de telle ou telle singularité culturelle.

 

Avec l’abandon du « nous », de plus en plus abhorré, c’est l’abandon de la Mémoire, de l’Histoire et au final de la Culture et de ce que l’idée de « civilisation » a entendu depuis ses premières manifestations. Le « je » n’entend que le Présent (son passé et son futur étant biologiquement très limité), seul l’instant et son auto-satisfaction ne l’intéresse, aussi lorsque le « je » remplace le « nous » comme modèle dans une société : celle-ci se verra condamné autant à sombrer dans l’ « instantanéisme » que devenir strictement aculturelle : les singularités culturelles ne naissent pas de la somme de x « je » mais des manifestations individuelles d’un « nous ». Seule l’illusion d’un supposé multiculturalisme qui dans les faits devrait être qualifié d’aculturalisme (le multiculturalisme tend à produire des cultures syncrétiques, servant de substrat à x nouvelles singularités culturelles, l’aculturalisme lui produit des pseudo-cultures synthétiques aussi stériles qu’éphémères) laisse encore à penser que quelque part nos sociétés ont encore quoi que ce soit à voir avec les sociétés historiques les ayant précédées et qu’en cela elles représenteraient leur continuation logique, en fonction d’un dit/supposé progrès. Or la régression vers un modèle pré-civilisation me semble loin de représenter un progrès, et n’étant pas ce dieu hilare observant hilare les primates atermoiements de mes contemporains que vous me supposez être, mais simple créature soumise au temps : je suis incapable de qualifier de négative ou positive cette régression, ou dévolution sur le plan anthropoculturel : simplement la constater et noter.

 

Pas plus n’adopte-je un quelconque je-m’en-foutisme philosophique : mais suis bien obligé de remarquer que dans une société où le mariage n’a plus la fonction socio-culturelle qu’il avait dans cette même société il y a encore quelques décennies, continuer à employer une définition « historique » ou culturelle du mariage dans une société qui peu à peu enterre son histoire, et déconstruit sa culture, afin soit de présenter le mariage homo (et la possible adoption d’enfant que cela permettrait) soit comme une atteinte à une norme (qui n’est plus norme justement) soit comme un progrès (alors que cette pratique se retrouve autant chez les préhistoriques que les dits « primitifs ») me semble relever de a) l’incapacité à saisir le changement en cours et le passage vers des sociétés aculturelles, ou b) d’une forme d’aveuglement nostalgique dans le camp conservateur/réactionnaire ou c) d’un énième illusion de supposé avancement social/culturel (somme toute très ethno-centrée) dans le camp progressiste qui visiblement n’a pas saisi que al dite société en état supposé d’avancement ou progrès est en plein processus de fragmentation sociale et déconstruction culturelle.

 

Aussi pour conclure, je me répète : dans une société tendant à un modèle fondé sur le « je » : non seulement le mariage homo est légitime mais aussi cohérent avec cette (d)évolution, et plus largement considérant que l’idée même de mariage (qui dans son acception classique était la base du « nous » formé sur des cercles concentriques partant depuis le couple et la cellule familiale et s’élargissant jusqu’au groupe, à la tribu, à la nation, etc…) se voit au final vidée de sens dans une société qui ne se fonde plus sur ce « nous » mais sur l’individu : débattre du mariage homo relève à débattre du sexe des anges : en conclusion si le mariage perd sa fonction historique, socio-culturelle, devenant socialement/culturellement facultatif, anedoctique voir folklorique et donc perdant son sens premier : le mariage homo alors acquiert tout son sens ! 

 

Enfin sur la question de l’adoption par des couples homosexuels : considérant que dans la plupart des sociétés traditionnelles, historiques : l’éducation des enfants a été/ est généralement confiée à un seul genre (soit les femmes, soit les hommes) : débattre du supposé impact psychologique, sur l’identité, etc… d’une d’éducation d’un enfant par un couple de femmes ou d’hommes, pour le coup, confine au ridicule : l’éducation a toujours (ou principalement) été le fait d’un genre : ni père, ni mère ne sont obligatoires : seul la présence d’un ou x parents adultes (indépendamment de leur genre) est requise.

 

 

 

 

 

 


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