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Commentaire de Mistouille

sur Le dégoût... et la colère qui monte !


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Mistouille 28 novembre 2012 18:03

-Aucun élu ne doit gagner plus que le salaire moyen Français
C’est un début. Qui est contre ? :-=)


Sûrement pas moi ! J’adhère 100 % à cette réaction. Je pense même que ce ne serait que justice : si des candidats à quelque mandat que ce soit se présentent à une élection pour représenter le peuple (C’est bien comme ça que ça marche, la démocratie ? Parfois j’ai des doutes...), ils devraient au minimum connaître, avoir expérimenté dans leur quotidien la vie des citoyens les moins favorisés : prendre le RER à l’ouverture des rames pour aller trimer sur un chantier quelles que soient les intempéries, vivre en HLM, faire ses courses vite fait à la supérette du quartier en rentrant du boulot en comptant ses derniers sous, avant d’aller récupérer les mômes à la crèche ou chez la nounou, payer les services de ladite nounou, je passe le reste du programme puisque nous sommes entre nous, vous le connaissez.

Ce qui manque à la fallacieuse démocratie que nous connaissons pour devenir (hmm... et encore, peut-être...) réelle, ce serait d’inscrire dans la Constitution que tout aspirant candidat à la représentation politique, y compris au stade présidentiel, ait accompli un « stage de peuple », comme on exige de tout apprenti qu’il ait accompli un stage d’entreprise. 
Qu’ils vivent en cité, payés au smic pendant ne serait-ce qu’un an, ça modifierait sans doute leur vision DU politique (étymologiquement : organisation de la vie sociale) et leur aptitude à représenter nos besoins et aspirations qui du coup deviendraient les leurs.

Car c’est là qu’est le piège mortel de la démocratie telle que pratiquée ici et maintenant : une fois passé le tourniquet des urnes, on entre dans un autre monde, celui du soi-disant « pouvoir » : plus tu grimpes les échelons, mieux tu es rétribué, plus tu bénéficies d’appartements et voitures de fonctions, chauffeurs, grouillots, notes de frais et de représentation, qui te permettent de dépenser plus en toilettes, bonnes bouffes, accessoires et autres frivolités, plus entres dans le club des « grands » de ce monde (ce qui peut t’enivrer), plus tu peux serrer la paluche des nababs, et plus tu t’embourbes dans l’illusion d’en faire partie, de ce « monde des grands », qui est en train de te vampiriser. Et l’ivresse te fait oublier d’où tu viens, et tu deviens (ou crois devenir) l’un des leurs. Et le discours, la pensée, de démocratique devient démagogique. 

Mais avant de leur jeter la pierre, réfléchissons à ce que nous aurions fait dans leur situation. Sommes-nous, chacun d’entre nous, immunisé contre la corruption ?
Tout est dans la notion de « pouvoir ».

Le pouvoir n’est jamais qu’une énergie, que chacun est à même de capter. Le pouvoir de relever la tête devant un contremaître abusif, en assumant les conséquences. De revendiquer son droit devant un tribunal. De réagir devant une situation d’injustice. De s’insurger (c’est même gravé dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen) contre des initiatives d’Etat qui vont à l’encontre de l’Humanisme. D’ouvrir sa gueule au bistrot, à l’arrêt de bus ou chez l’épicier quand on entend des propos racistes, homophobes, sexistes, la liste est longe et les occasions ne manquent pas.

Commençons par débusquer en nous-mêmes ces « certitudes » héritées d’habitus, de « on-dits », selon lesquelles « il y aura toujours des faibles et des puissants », et mettons-les en doute. Le pouvoir est comme la marée : tantôt de ce côté-ci, tantôt de ce côté-là.

Ne nous laissons pas leurrer. Le pouvoir n’est pas tabou, il est entre nos mains pourvu que nous les tendions pour le saisir.
Je ne dirais pas comme Furax que le peuple n’a besoin de personne : je crois qu’il n’a besoin que de lui-même.

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