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Commentaire de Jonas

sur Les Palestiniens et leurs frères les Arabes


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Jonas 29 novembre 2012 15:57

A Rachid Barnat suite et fin.


Pour des raisons professionnelles je n’ai pu poursuivre mon argumentation. Vous écrivez d’une manière légère que les occidentaux avaient « généreusement » octroyé à Israël un territoire en oubliant de mentionner le refus de ce partage des pays arabes. 

D’ailleurs la date du 29 novembre 2012 est symbolique , elle fait référence à celle du 29 novembre 1947.

Un témoin oculaire et engagé lors de la séance des Nations unis du 29 novembre 1947 qui avait décidé du partage de la Palestine mandataire en un Etat juif, un Etat arabe et une zone « sous un régime international particulier » ( corpus séparatun) raconte :

« J’étais présent en novembre 1947 au débat de l’Assemblée général de l’ONU qui a abouti, ce jour-là, au vote du Partage de la Palestine . C’est alors que m’est apparu le décalage culturel, la disparité entre l’approche des délégations arabes et celle, autrement plus pragmatique, je dirais même scientifique, des représentants de l’Agence juive et des délégations occidentales, soviétique comprise.
Un sentiment de grande tristesse a envahi les jeunes et les quelques moins jeunes que moi qui tout en défendant le point de vue arabe, aux côtés d’une vague délégation palestinienne, ou dans le cadre des délégations arabes, s’apercevaient que nous ne parlions pas le même langage, que les orateurs arabes ne semblaient traiter des questions posées à et par l’ONU qu’en des termes désuets marqués par une sorte de nomadisme attardé. Des idées générales et des formules simplistes et surannées, telle que »le monde n’acceptera jamais que les droits légitimes soient violés« , etc.
J’observais , en tant qu’étudiant à Harvard, nos délégués et nos dirigeants représenter l’esprit et les aspirations de notre Renaissance , la Nahda : leurs propos me semblaient déjà éculés, dépassés. Ce fut le premier test d’une diplomatie à laquelle nous venions d’accéder. Une sorte d’examen de passage.
Il ne fallait pas beaucoup d’intelligence pour pressentir dès avant le vote, et bien avant la création de l’Etat d’Israël, que nous allions échouer.
Alors la question que je pose est celle-ci : la Nahda avait-elle insuffisamment préparé les Etats arabes souverains à l’exercice d’une liberté chèrement acquise ? Nous étions libres , mais libres de quoi faire ? Libres d’agir , mais comment ? La succession de l’Empire ottoman contre lequel nos dirigeants s’étaient rebellés et qu’ils avaient , avec leurs alliés occidentaux, aidé à abattre , nous semblait une bien lourde charge. Nous évoquions, en guise d’alibi, une »responsabilité de l’histoire« , comme pour nous en décharger. 
D’autant plus que le mouvement sioniste avait lui aussi, autant que le le nationalisme arabe, émergé de la chute de ce même empire ». «  Un siècle pour rien » de Jean Lacouture, Ghassan Tuéni et Gerard D. Khoury. édi. Albin Michel 2002, p.p 89-90. Dans cet extrait, Ghasan Tuéni , qui fut successivement ministre, ambassadeur à l’ONU et président de l’Université Balamand. il a en plus dirigé AN-Nahar le grand groupe de presse et d’édition du Liban, répondait à une question de Gérard D. Khoury historien du Proche-Orient et écrivain.

Donc ce n’est pas du tout ce que l’on raconte aux jeunes arabes sur le partage de la Palestine mandataire.

Vous avez suggérer que les pays arabes qui ne sont d’accord sur rien ferment le robinet du pétrole et du Gaz à Israël et aux Etats-Unis. D’abord Israël ne se fournit pas chez les pays arabes sauf par l’Egypte suivant des accords particuliers. 

Mais votre idée a été appliquée en 1973, avec une augmentation des prix de ventes par l’OPEP de 300%. Or ce que les pays arabes avaient pris pour une indépendance s’est retournée contre eux puisqu’ils sont devenus dépendants vis-àvis du monde industriel. 

Les Etats producteurs devaient vendre leur pétrole aux industriel qui étaient leurs principaux clients. Or au bout de quelques temps l’excès de demande sur l’offre se résorba à cause de plusieurs facteurs dont la récession économique et l’économie sur la consommation.
La leçon a été bien apprise et aucun pays arabes ou non producteur de pétrole ou de gaz ne vous suivra.
La lutte contre la consommation de l’énergie + la recherche d’autres sources non polluantes + la révolution des Gaz de schiste aux Etats-Unis pourrait changer profondément le paysage énergétique mondial. Les expert de AIE (Agence International de l’énergie) selon les experts de cette l’agence , les Etats-Unis deviendront premier producteur de pétrole de la planète vers 2020, sans parler du Canada, du gaz d’Israël et si les prix augment à la pompe rien ne peut interdire à la France de reprendre ses recherches sur le Gaz de schiste. 
Ce sont les Chinois et les Indiens qui dépendront plus des pays arabes que les Etats-Unis. Et comme la démographie est galopante dans les pays arabes , bonjour les conflits. Vous allez vite vous en apercevoir avec le tourisme , en Egypte, Tunisie, Maroc , Jordanie si la situation reste brûlante.





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