« Ce n’est pas une question de fatalité, mais de volonté politique - c’est-à-dire à la base, de volonté du peuple souverain - et rien d’autre. Soit on se laisse submerger et on disparaît comme l’Empire romain, en laissant derrière nous des acquis et des oeuvres sans suite, soit on considère l’immigration-invasion comme un processus belliqueux contre lequel nous devons nous défendre avec les moyens très variés dont nous disposons ».
Sauf que cette « immigration-invasion » est de la responsabilité de pays du nord, eux-mêmes à l’origine d’une mondialisation néo-libérale, vectrice d’inégalités accrues entre nations. Comme disait Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
Tout cela pour dire qu’il est un peu facile à présent de se défendre contre des individus au fond victimes de la mondialisation, laquelle les a arraché à leurs pays d’origine. Il serait donc plus judicieux (et plus courageux) de s’en prendre directement à la racine du problème, c’est-à-dire au capitalisme néo-libéral mondialisé. En clair : oui défendons-nous, mais contre le capitalisme et non contre ses victimes.
« La mise en oeuvre de ces moyens serait d’autant plus facile que les importuns sont aisément identifiables par leurs phénotypes. Et si les droits de l’homme n’y trouvent pas toujours leur compte, ce sera du fait de l’application d’un principe universel tout ce qu’il y a de légitime : les nôtres avant les autres ».
Je ne crois pas que vous mesurez les conséquences de ce que vous prônez. Situation de guerre civile, d’apartheid, de terrorisme accru, de boycott de nos produits dans les pays du sud comme du nord... risquent fort de devenir le quotidien de nos concitoyens.
« On ne peut pas mettre sur le même plan, un état de fait d’origine naturelle et une institution humaine comme l’esclavage et un état de fait d’origine naturelle. On peut interdire l’esclavage et décréter son abolition - il y aurait de quoi dire quant à l’effectivité... -, on ne peut en faire autant du sous-développement ».
Sauf que les inégalités nord-sud ne sont nullement le fait de la nature, mais le résultat d’une politique élaborée et menée depuis plusieurs décennies par les puissances du nord, via le néo-colonialisme puis la mondialisation. De sorte qu’une ou plusieurs décisions politiques pourrait tout autant inverser cette tendance. Tout est question de volonté politique, en effet.
« Je ne le crois pas un seul instant. Si l’abolition du sous-développement ne se décrète pas, le développement ne se promulgue pas davantage, comme le montre la stagnation effective de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal, par exemple... »
Sauf qu’il n’est nul besoin d’atteindre le niveau de la France, et encore moins celui des US, pour sortir du sous-développement, de la pauvreté et de la misère. Vous manquez de nuance parfois, genre ou vous êtes riche comme la France ou vous êtes sous-développé et miséreux.
« Si leur PIB/hab a considérablement augmenté depuis leur adhésion à l’U.E. le pourcentage de leur PIB/hab par rapport à celui de la France ou de l’Allemagne n’a évolué significativement qu’entre la France et l’Espagne, en passant de 56,7 % en 1986 à 67.5 % en 2010. Cela indique donc clairement que si ces pays croissent en parallèle avec les autres, ils ne comblent pratiquement par leur retard ».
Sauf qu’à l’Espagne, à la Grèce et au Portugal, on leur a donné la possibilité de se développer, contrairement à maints pays du sud justement. Et, d’autre part, le plus important était surtout que ces pays sortent de leur pauvreté endémique. Après, qu’ils n’aient pas atteint le niveau de la France importe peu, au fond...