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Commentaire de zapinc

sur Photo, quand on abandonne le numérique


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zapinc zapinc 7 février 2007 20:57

Oui, vous avez raison, toutes nos représentations « basculent » en numérique. En fait, ce n’est pas tant cela qui aurait tendance à m’inquiéter, mais l’essence même de la technologie digitale. Et cela ne s’arrête pas à la photo. Prenons le cas de la musique : convenons qu’un album, même CD, sans être concept, peut néanmoins représenter pour un auteur, un espace créatif cohérent. Il nous entraîne sur un nombre variable de morceaux dans son univers. La pochette, quant à elle, nous invite à rentrer dans cet univers. On gardera l’album, il sera rangé. Lorsque l’envie nous prendra de l’écouter, il faudra le chercher, s’en saisir, sortir le disque, le mettre sur (ou dans) la platine et écouter. Maintenant, avec le MP3 (qui est l’issue logique de la musique numérique) plus rien de tout cela ne nous est imposé. Les morceaux se téléchargent à l’unité le plus souvent et nous assistons même aujourd"hui à des auteurs qui composent... pour des sonneries de portables. Vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas ? D’un point de vue pratique, le numérique, c’est formidable, cela est indiscutable, mais si l’on commence un peu à y réfléchir, on s’aperçoit qu’en chemin, nombres de choses se perdent. Des usages certes, mais aussi une certaine manière d’appréhender la question de la création, de la manière dont nous conservons également les traces, mais également le contact physique avec les objets. Le fait est que ces technologies digitales sont parfaitement « raccord » avec les visées de l’économie mondialisée. Economies d’échelle. La télé sur les portables, la presse gratuite*, mais aussi la manière dont nous « consommons » désormais l’information notamment via internet. Seul, pour l’instant, le livre s’en tire à assez bon compte. Je suis convaincu que le livre digital sera un échec total. Trop symbolique le livre, trop sensuel... trop pratique. Et puis que ferions-nous de nos bibliothèques ?

* La presse gratuite n’a certes rien à voir avec le numérique, seul dénominateur commun : la gratuité. Tiens, ça rime avec vacuité...

Zapinc


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