Photo, quand on abandonne le numérique
Fin 2004, je fermais ma « parenthèse digitale ». Elle aura duré un peu moins d’un an et demi. Analyse.
Quand on abandonne le numérique...
Pouvoir maîtriser toute la chaîne. De la prise de vue au tirage. L’idée était certes séduisante. Alors j’avais craqué. Début 2004, je remisai mes vieux boîtiers argentiques et achetai un reflex numérique. Au début, c’était un peu comme une lune de miel, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Puis, peu à peu, les choses changèrent, l’enthousiasme était retombé. Je crois que ce qui m’ennuyait le plus avec le numérique, c’était le côté "tout, tout de suite". Trop égale bizarrement moins. C’est comme avec l’Internet, un puits sans fin, tu peux tout avoir dans la seconde... Mais a-t-on besoin de tout dans la seconde ? Je crois que tout cela (en gros les technologies numériques) extériorise ou délocalise quantité de choses que l’on peut très bien gérer dans sa petite tête. Faire tourner ses méninges, spéculer, manier des idées, des formes en "interne" est une expérience des plus utiles et enrichissantes. Mesurer la lumière, réfléchir à l’interprétation d’une mesure, être « à son ouvrage », concentré. Dés lors que des machines se chargent de tout cela à notre place, je pense que cela nous amène tout doucement à reléguer ces fonctions pourtant vitales. Un jour, il y a des années, un directeur artistique m’a dit un truc qui m’a marqué : nous parlions de l’informatisation de la mise en pages. Il m’a dit que la maquette colle/ciseaux permettait paradoxalement plus d’audaces, car dans sa tête, on n’a pas de limites. Si tu commences à travailler sur un logiciel, c’est lui qui t’impose son horizon. C’est comme la photo numérique, ou la musique électronique, mais je connais moins bien ce domaine. Quand tu as 36 vues (au début en plus) ou 12 et une seule optique par exemple, et quand tu utilises un appareil manuel, tu gères les différents paramètres et les différentes combinaisons, ainsi les choix que tu prendras influenceront le résultat (grande ouverture, petite profondeur de champ, sous-exposition, ombres denses...). Un appareil automatique est bien incapable de faire cela. Il donnera une photographie nette et bien exposée, un calcul moyen, sans faute... Mais sans aucune audace, ni style. Déléguer ces choix techniques, qui modèlent l’image à un processeur, c’est comme abandonner à un logiciel l’écriture d’un poème ou d’un roman. C’est absurde sauf si ce qu’on recherche est une photo-souvenir ou une petite note.
La deuxième chose qui me gêne considérablement avec le numérique, c’est ce que j’appelle la discontinuité matérielle : dans une photo analogique, tout comme dans le disque vinyle, il y a empreinte, c’est plus proche en fait de la peinture rupestre que ne le sera jamais une photo numérique, qui n’est et ne sera jamais qu’une traduction, une conversion de photons (qui sont des particules de matière) en 1001010010100101001010010100100010. Perte de contact, binaire-de-rien, tout cela ne s’incarne pas, aucune matérialité. Envolés l’empreinte, le sceau de la lumière... Et je trouve que ça se voit. Trop net, trop lisse, pas assez de matière, pas de support (et pour cause). Quand les hautes lumières surgissent ça crève, ça décroche. Pas bon. Avec un négatif, si tu veux trouver de la matière, il y en a toujours, il suffit de la faire « monter ». Alors oui, bien sûr, on peut bricoler, en créer, et même du grain. Mais bon, mais quand on rentre trop en cuisine, c’est souvent un cache-misère.
Last but not least : l’image latente (l’attente), le temps, le rapport au temps. Moi qui suis un vrai impatient, un nerveux et un angoissé, l’appareil numérique n’était pas bon pour moi. Boulimie : l’été, je passais mon temps à faire des photos. A en oublier les autres, la famille, les amis. Le soir, je me retrouvais devant mon Mac à retoucher les images du jour... Les photos se suivaient et finissaient un peu toutes par se ressembler. Des clones de clones : qu’en reste-t-il , au bout du compte ? Pas plus de bonnes photos, plutôt moins d’ailleurs, le trop nuit au bon, le mieux est l’ennemi du bien. Je viens de retravailler sur des négatifs, des séries faites en 1993 au Portugal. Je m’aperçois que c’est capital de prendre du temps (bon, onze ans, c’est abuser !), quelques semaines, le temps de développer et de faire les planches contact, ça laisse le temps à la pulpe de se redéposer, ça laisse le temps d’oublier un peu, de laisser l’émotion passer. Oublier pour mieux redécouvrir et éprouver sa mémoire. Les photographies, disaient les Indiens, ce sont des miroirs qui se souviennent... Un peu plus de réflexion au moment de la prise de vue, plus d’effort mental, une bien meilleure qualité, et enfin du temps. Que demander de plus ? Je repose donc cet appareil étrange qu’il fallait en plus réveiller pour faire la moindre photo. Au revoir les images-minute, revoici l’image latente, son grain de peau incomparable, ses caprices et ses humeurs, ses certitudes déçues et ses surprises inattendues. J’ai repris mes Leica, indémodables appareils, spartiates d’entre les spartiates, fidèles soldats. Acier poli et horlogerie germanique contre plastique et circuits imprimés. Quand tout devient trop confortable, trop immédiat, trop à portée de main à tout instant, la créativité, animal difficile, fout le camp. Il faut donner de soi, apprendre à attendre pour re-ce-voir. Je ne serais pas étonné si cette réflexion pouvait s’étendre à la musique et à quantités d’autres choses. Je ne serais pas en outre surpris que se noue là un problème plus profond de notre modernité.
VM
88 réactions à cet article
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Penser et agir à contre courant , avoir ses idées et les appliquer , quoi de mieux ?
Rocla
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la première chose et la plus importante est de maitriser complétement son logiciel (toutes disciplines confondues) à partir de ce principe tout est possible en numérique,sans comparaison avec l’analogique (ou l’argentique) on ne peut pas revenir à l’age de pierre !! et le progrés ne s’arrétera pas là..... !
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Si je peux me permettre un résumé personnel :
Le numérique, en résumant tout à la bipolarité 1 / 0, n’engendre-t-il pas la perte du subtil lien vers l’insondable inconnu ?
Ou encore,
Entre 0 et 1 : Qu’y a-t-il ? L’infini, mon ami, ... l’infini !!!
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@L’auteur
Bien que ce vous dites est vrai et j’ai mis du temps avant de franchir le pas, le numérique c’est quand même bien.
Et quelle audace dans le numérique. Auparavant je ne devais pas perdre de vue les 36 poses dont la moitié était à jeter au bout du rouleau.
Si vous avez développé par vous-même, le temps nécessaire ne faut-il pas pour traiter les clichés et en particulier le développement couleur. J’ai passé des journées entieres en chambre noirs.
Sans parler de l’investissement en matériel et produit dont le coût est élevé. Seul un passionné en cache le coût réel.
Le numérique permet de s’émancipé de ses inconvénients.
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Vous travaillez en RAW ou JPG ?
Avec le raw, j’arrive à « récupérer » les infos des zones cramées.
Et c’est un problème technique qui dépend des capteurs et des modèles il me semble.
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Article intéressant remettant les choses en place
Il faut éviter de se précipiter dans le progrès technologique et laisser tomber les anciennes techniques, exemple, le disque vynile dont le son est incomparablement supérieur au CD numérique.
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La faut quand même pas exagérer et tout confondre
On peut très bien désormais reproduire le type de son d’un vinyle sur un cd. C’est juste une question d’etouffement de certaines fréquences aigues. Il y a des filtres pour cela dans tous les logiciels de montage.
La raison pour laquelle on n’y a que peu recourt, c’est que les gouts sonores ont évolués vers un son plus clair. Sans doute en raison du cd.
Pour ce qui est du numérique, j’ai constaté ce mouvement de recul chez certain. Phénomène marginal (les ventes le confirment), mais légitime de celles et ceux qui ont la nostalgie de la bonne vieille péllicule et qui voient de longues heures d’apprentissage (et beaucoup d’argent dépensé) égalé par un novice en 2-3 heures.
Le niveau s’est resséré entre le semi-pro et l’amateur.
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Oui, Julot, il y a pas mal de nostalgie dans l’article de M. Zapinc, mais :« on n’arrète pas le progrès »...et le Commerce !
Comme pour le son, c’est vrai que l’on fait à peu près ce que l’on veut avec le numérique ; mais rappelez-vous tout de même des performances des amplis à tubes !
Nostalgie, nostalgie...
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Bonjour
Comme la plupart d’entre vous j’ai fait de l’argentique pendant des années. Je suis passé au numérique un peu par la force des choses et du marketing. Je voudrais rajouter deux réflexions quant à l’avènement du numérique. Tout d’abord la boulimie d’images que génère le mode « gratuit » au déclenchement. On a tellement de photos qu’on ne prend plus la peine de les regarder. Quand on retrouve une photo noir et blanc de ses grands parents, on peut rester plusieurs minutes à la détailler, la commenter, imaginer tout ce qui est autour. Avec le numérique, on défile, voire même on n’imprime plus... Puis, avec le numérique on trie ses photos à postériori et non plus priori. Les photos dites ratées sont détruites, mises la corbeille devrais-je dire. Or c’est souvent dans ces photos « ratées » que l’on retrouve bien des anées plus tard les meilleurs souvenirs. On va prendre beaucoup moins de plaisir à consulter ses photos quand elles seront toutes calibrées, que les figurants poseront proprement...
Xtof
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J’ai scanné une partie de mes négatifs argentiques et certains de ces négatifs n’ont jamais été tiré sur papier.
Avec du recul, ces négatifs ont une importance émotionnelle. A cause du temps de traitement, du coût, il fallait faire un choix parfois pas très judicieux à postériori lorsque je les redécouvre à présent.
Mais comme vous dites, elle ne sont pas détruite contrairement au numérique. Le support est probablement plus fiable émotionnellement.
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Je possède des appareils numériques fort performants et sophistiqués,je les utilise à bon escient et finalement pas souvent. Tout comme je le fais avec mes argentiques je réfléchis longuement à l’image à prendre. Pourtant rien n’égale le plaisir que je ressens avec mes boîtiers Leica et leurs objectifs extraordinaires, ne fût-ce que le contact physique, le bruit du déclencheur, le réarmement et en finale la jouissance que procure l’image peaufinée sortie du tirage labo. J’utilise aussi des sténopés (appareils dont l’objectif est remplacé par un trou d’épingle)avec des résultas magiques, s’ils sont exposés en ce moment au centre Pompidou (Les peintres de la vie moderne). L’argentique ressemble à ces montres de prestige, lesquelles ne seront jamais aussi précises que des quartz, mais porter une Breguet au poignet donne une mesure du temps autre que celle scandée par la plus moderne des Casio... Cela dit, que les adeptes de la pellicule se rassurent, on voit des grandes marques (je pense à Ilford, Agfa ou Rollei) poursuivre la recherche argentique et d’autres, comme Zeiss-Ikon qui reviennent sur le marché avec de nouveaux boîtiers et leurs optiques dédiées.
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il existe des Leica avec des dos numériques et ce sont les mêmes optiques. J’ai l’impression que les numériques ici se limitent souvent aux compacts et bridges. Je ne suis pas certain que les reflex numériques haut de gamme (24x36) aient grande chose à envier aux reflex argentiques. (Sauf si on veut absolument retrouver le rendu de telle pellicule...)
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J’ai décidé de me remettre aux Daguerréotypes. Ca demande un peu de chimie et de l’huile de coude, mais ça permet de frimer un max. Le Leica à coté, pfffff...
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La peinture, c’est bien aussi : l’aquarelle sur le terrain, l’huile à domicile... Plus authentique encore, il y a la détrempe, la fresque, la gravure sur omoplate de mammouth...
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C’est un point de vue intéressant mais, AMHA, qui fait l’amalgame de problèmes distincts.
Par exemple, quand l’auteur compare un appareil argentique manuel avec un appareil numérique (APN) automatique, il compare des choux et des carottes Car, si on ne trouve pas d’APN strictement manuels dans le commerce, il en existe de nombreux qui ont des automatismes débrayables...
Même chose avec la comparaison avec les films négatifs : effectivement le négatif dispose d’une dynamique qui permet de faire « remonter » des détails sombres... mais avec un APN aussi, à condition de disposer du mode RAW.
Bien sûr, la photo numérique nécessite l’accès à un ordinateur et de solides connaissances en traitement d’image pour en tirer la quintescence... Mais, en argentique, il faut avoir un laboratoire de développement et la manipulation des tirages couleurs n’a jamais été simple, n’est-ce pas ?
Au final, je ne suivrais pas la conclusion de l’auteur : la créativité ne dépend pas de l’outil. (Peut-être de la maîtrise que chacun a de l’outil, quel qu’il soit, mais c’est un autre sujet.) Et cette remarque me semble valable dans d’autres domaines, musique ou autres.
Somme toute, la modernité dépend de chacun de nous... et sera ce que nous en ferons !
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Bien vu. Dubuffet peignait avec du bitume et des cailloux...
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Vous n’êtes pas le seul à revenir à l’argentique ! En fait, j’ai remarqué que les pros de la photo profitent à bon escient du progrès du numérique mais utilisent leurs argentiques pour leur plaisir. Exemple : les revues photographiques ont souvent un édito ou un article en ce sens.
Personnellement, je continue à photographier avec mon Contax T3 et mon Rollei 35, attendant que le numérique me propose un APN à capteur 24x36 compact et à prix raisonnable. Ça vient ; déjà le Canon 5D en est le prémice.Donc, un peu de patience...
Bien sûr, de faire scanner mes dias à plus de 6 millions de pixels, jusqu’à 20 pour les plus belles, coûte cher mais la qualité n’a jamais été pas chère, n’est-ce-pas ?
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Je ne vois pas le rapport, avec un Reflex numérique comme les Canon EOS (ou tout autre produit concurrent) on peut trés bien régler tout soi même. On se sert du processeur si on veut et dans certaines situations cela rend bien service.
Et quand la machine fait des choses pour vous c’est justement pour que vous puissiez utiliser votre cerveau pour vous concentrer sur l’essentiel : Le sujet, le cadrage.
Et je passe le clou de l’article : « une photo analogique, tout comme le disque vinyle, il y a empreinte, c’est plus proche en fait de la peinture rupestre que ne le sera jamais une photo numérique, qui n’est et ne sera jamais qu’une traduction, une conversion de photons (qui sont des particules de matière) en 1001010010100101001010010100100010. »
Jamais vu une bétise pareille. Votre photo devient concréte une fois imprimée / tirée. Le fait de savoir que l’on passe par des zeros et des un je ne vois pas trop ce que cela vient faire la dedans. Si on changeait les molécules utilisées sur une peloche argentiques vous cesseriez de les utiliser ?
Parce qu’à ce stade c’est du fétichisme ! Bref, article pas intéressant.
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« une photo analogique, tout comme le disque vinyle,... » Je comprends très bien ce point de vue.
« Votre photo devient concréte une fois imprimée » ? Faux ! Sur la pellicule, déjà, le grain est présent, plus ou moins gros selon la sensibilité, la t°,... on peut traiter la pellicule pour l’« éclater » (choc thermique), etc.
En numérique, ce n’est plus du grain mais du bruit. Ce qui est fondamentalement différent. Des filtres « grain » existent mais... ça n’a rien à voir !
Je pense qu’on peut comparer cela avec les guitaristes qui ne jurent que par l’ampli à lampe (au lieu de transistors) car le son qui en sort est plus chaleureux.
En photo, l’image argentique est, aussi, plus chaleureuse.
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Je suis parfaitement d’accord. L’appareil n’est pas le problème : il suffit de savoir l’utiliser. Il est tout à fait possible de tout gérer en manuel sur un réflex numérique. Quant au tri des photos cela dépend des personnes : je garde toutes les photos que j’ai faites sur ordi et je tire celles que je préfère. Les photos ratées je les garde aussi... alors qu’avant je les jetais assez facilement. Je trouve que le numérique a un énorme avantage (je parle en tant que photographe amateur) : le coût. Je n’hésite plus à faire des photos, beaucoup de photos parce que quand je pars en voyage quelque part ça m’énerve de revenir avec des photos floues... alors que je ne sais pas si je pourrai retourner sur le lieu visité.J’avoue que ça fait toute la différence : je suis historienne de l’art et j’ai besoin de faire beaucoup de clichés.Avec l’argentique j’avais toujours un frein : si je fais trop de photos ça va me coûter très cher en développement (je ne développais pas moi-même). Enfin quand je vois ce que le photographe que nous avions choisi à notre mariage a fait, savoir que derrière la photo il y a une série de 1 et de 0 n’enlève rien à la poésie de son travail.
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Je comprends qu’on peut etre nostalgique mais pour etre passer au numerique l’annee derniere, je vous trouve un peu trop categorique. De plus, les reflex numeriques offre la possibilite de faire des prises de vue en manuel. On garde ainsi la maitrise des parametres ouverture/vitesse et on peut meme changer l’ISO : plus besoin de changer de pellicule ou de rater son cliche sous le pretexte que « faut gas gacher » !
Apres, tout depend de l’application que l’on choisit. Pour ma part, +50% de mes photos touchent a la F1, a l’aeronautique (en vol), et a l’astrophotographie (pas encore essaye mon numerique pour ce dernier domaine). Alors, le numerique va bien m’aider car les photos en argentique partaient a la poubelle a tour de bras auparavant.
Pour finir, ce n’est pas parce qu’on a un numerique qu’on a la gachette facile : personellement, je fais tres attention a chaque cliche car :
- je ne veux pas polluer mon PC : les photos, ca prend de plus en plus de place !
- je ne veux pas faire de post-traitement sur logiciel (en tout cas, j’evite) d’ou la necessite d’avoir des objectifs de qualite et de s’aider d’un filtre polarisant par exemple.
- je prends un soin particulier a choisir mes parametres de prise de vue (et le numerique m’aide en me donnant la possibilite de verifier l’histogramme pour eviter les surexpositions que vous redoutez tant) et j’evite les doublons.Je reste un debutant (vu ce que les pro et semi-pro font) mais je pense que le numerique a de nombreuses qualites. Il faut simplement prendre le temps d’apprendre a les dompter.
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Si vous prenez des photos en RAW (et je vous le conseille vivement), le post traitement est obligatoire. En fait, il y en a toujours un, la plupart du temps, ce post traitement est fait dans l’appareil même, avec des réglages d’interprétations des signaux du capteur « d’usine », avant la conversion en JPG.
Et même si des logiciels semblent capables d’afficher « directement » des fichiers RAW, il y a quand même un post traitement (par dafaut).
Le post traitement du RAW n’est que l’alter ego du développement de l’argentique.
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@ l’auteur
Êtes vous un adepte de Grosse Fatigue et de son combar pour la sauvegarde de l’argentique ???
Cordialement
Le Furtif ?
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L’approche de la photo n’est pas la même en numérique. Si on rate sa photo... on l’efface et on recommence. En argentique, on se concentre, on cadre, on attend le bon moment... on est plus réfléchi dans son travail parce qu’on ne peut pas se permettre (en tout cas pour moi) de gâcher de la péllicule.
Je crois que je vais aussi me remettre à l’argentique... mais au noir et blanc seulement. Pour maîtriser une chaîne couleur à domicile, c’est trop cher...
Alors disons, vive l’argentique en NB et vive le numérique en couleur.
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Ha bon.
« En argentique, on se concentre, on cadre, on attend le bon moment »
En numérique aussi. Un instant perdu est...perdu. Un amateur de la photo ( et pas un « photographe amateur » ) reste un amateur de la photo quel que soit la technologie employée.
J’utilise un boitier EOS et un seul objectif ( un 50 1/4 fixe ) et j’adore de me deplacer « autour de mon sujet » pour trouver le bon cadrage.
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@ l’auteur : ton article vient à point.J’ai abandonné il y a quelques années mon Minolta, pourtant trés correct, pour passer au numérique, heureusement bas de gamme.
Il n’y a pas longtemps j’ai ressorti mon 24/36, pour vérifier son état et voir si je n’avais pas oublié d’en sortir la pile...(Je regrette, d’ailleurs que celui-ci ne soit pas entièrement mécanique)...
Je suis d’accord avec tout ce que tu exprimes, j’ajouterai que ce qui me gène le plus avec le numérique, ce sont les possibilités de bidouillages infinies qu’offrent cet équipement et l’ordinateur.
Difficile de truquer des photos avec la pellicule classique, dont il reste le négatif, facile de faire n’importe quel montage avec le numérique, n’importe quelle mystification...Les gens ne s’en rendent même plus compte...Et pourtant quand tu vois en couverture de journal deux images « incompatibles » pour étayer des propos, tu te dis qu’il y a grave danger pour les naïfs...
Je vais penser à refaire de la photo avec mon réflexe....
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« Je suis d’accord avec tout ce que tu exprimes, j’ajouterai que ce qui me gène le plus avec le numérique, ce sont les possibilités de bidouillages infinies qu’offrent cet équipement et l’ordinateur »
Cela débouche sur autre forme d’art.
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Vaut-il mieux être subordonné aux choix techniques d’un processeur, ou aux déterminismes chimiques de quelques émulsions et produits chimiques ? Non, la chaine utilisée n’est qu’un moyen à maitriser, et réduire l’action photographique au choix du matériel n’est qu’une risible imposture !
C’est par contre vrai que l’étendue des possibilités numériques a de quoi déboussoler, c’est sans doute ce que veut dire l’auteur ?
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A Zapinc et aux autres commentateurs,
pourquoi chercher la petite guéguerre entre argentique et numérique ? A chacun ses qualités et ses défauts ... et surtout ses fonctions adaptées à telle ou telle utilisation. J’ai une préférence pour l’argentique et c’est avec l’argentique que je fais mes photos de témoignage et de sentiments. Mais c’est avec le numérique que je fais mon travail de consultant et c’est un bloc-notes fantastique pour compléter un rapport de mission avec des images prises sur le vif et qui illustrent le propos écrit de manière beaucoup plus simple que passer par envoi de péllicule - développement - tirage - scan ... etc. Les clichés numériques sont devenus pour moi un outil de travail et une mémoire visuelle qui complètent efficacement le travail écrit. Quel reporter d’actualité penserait encore à travailler en argentique aujourd’hui ? Ce qui n’empêche aucunement de faire de la création photographique en argentique ! Et si tel photographe veut faire de la photo d’art avec du numérique en utilisant toutes les subtilités que permet cette technique, quel mal y-a-t-il à cela ? A chacun ses choix et ses préférences ! Le moteur à essence ce n’est pas le moteur diesel et pourtant on trouve les deux sur les routes de France ... et le vélo côtoie encore l’automobile ! L’apparition de la photographie n’a pas tué la peinture et à l’heure du numérique de 15 millions de pixels et plus en format divers de récepteurs, l’aquarelle et la peinture à l’huile continuent d’exister et de prospérer ... Alors, cessons de nous jeter à la figure telle ou telle technique avec tel ou tel argument vrai ou biaisé. Chacun a droit au libre choix de ses préférences ... c’est la diversité qui nourrit la culture et le progrès de l’homme. Mais c’est toujours instructif de discuter des avantages et inconvénients de telle ou telle technique et de connaître les avis des partisans de l’une ou de l’autre. N’est-ce pas la confrontation des idées qui permet à chaucn de nous de progresser dans son propre domaine et de maîtriser le progrès ? Salutations à tous
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Tu peux remiser aussi ton Mobile contre un téléphone fixe, ta voiture pour un vélo etc ... et aller vivre dans les bois !
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Le numérique n’exclue pas l’argentique et inversement. On peut passer d’un support à un autre tout dépend du résultat rechercher. Rien ne dipense en numérique de sortir un bon vieux posemetre pour faire des mesures de lumière et regler son boitier numérique comme on le souhaite. Le problème étant plutôt l’automatisme face au traitement manuel car des boitiers argentiques tout automatiqu existent aussi et rien n’empeche de tout débrayer sur un numériquE.
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Merci pour tous vos posts. Les réactions à cet article sont très polarisées. Ils y a ceux qui semblent s’y reconnaître, et ceux qui, pour résumer pensent que ce type de raisonnement critique n’a pas lieu d’être, l’outil comptant finalement peu dans l’acte créatif. C’est un point de vue que je respecte bien sur, mais que je ne partage pas. J’ai écrit ce texte en 2004, assez vite, presque impulsivement. Prés de trois ans plus tard, ce que j’observe, en tant que producteur d’images, mais également en tant que consommateur (je suis iconographe aussi) me laisse penser que je n’avais pas tout à fait tort. Certes, l’outil numérique est extrèmement pratique, comme carnet de notes, ou post-it photographique il y a sans doutes milles applications à imaginer, mais s’agissant de faire de la photographie, je ne suis pas sur que cela nous apporte grand chose. Par contre cela participe pleinement de l’accélération foudroyante de notre société moderne. En cela, c’est un objet parfaitement adapté aux usages jetables et à la culture zapping. je prend, je juge, je jette. J’aime, j’aime pas. Ici et maintenant. C’est finalement cela qui me pose problème. Et pas tous les détails techniques, secondaires à mon sens. L’idéal est de se l’approprier à sa juste valeur. Et pour le reste, continuer à .. jouer ses disques vinyles.
PS : pour les pros, le débat ne se pose même plus. La pression des éditeurs est telle, pour des questions économiques, mais aussi de délais, qu’ils n’ont plus le choix. Dure époque pour les rêveurs.
Zapinc
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Bonne reflexion ... moi aussi ca commence a me donner le vertige tout ça (numérisation de la réalité, convergence numérique ...). D’un coté je trouve ça formidable et j’étais le premier à rentrer dans la mouvance, mais de plus en plus souvent j’ai une espece de pulsion (contre-)révolutionnaire qui me fait penser « rien à foutre de ce nouveau machin !! »
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Excellent article, bien écrit et sans excessive nostalgie.
J’ai abandonné mon Nikon FT par paresse et par souci d’économie.Je développais moi-même aussi.Mais le numérique commence à me lasser, banalise la photo, qu’on ne prend plus le temps de composer, de penser, avec l’incertitude du résultat, toujours un peu inattendu.
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Il ne tient qu’à vous de prendre le temps de composer et de penser.. Le numérique permet même d’expérimenter différents cadrages et expositions à moindre frais.
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Bonjour, réflexion intéressante à laquelle je propose quelques compléments bien personnels, et en premier lieu, j’ai un esprit très abstrait qui ne sais ni visualiser, ni imaginer en image, donc la photo argentique me décevait toujours et ne me stimulait pas. Là un modeste mais réel « oeuil » est né avec l’envie de saisir quelques instants « vus » comme intéressants, et une nouvelle perception de ce qui allait en sortir...à peu de chose près. Une nouvelle capacité, une nouvelle composition et créativité possible, un véritable enrichissement à travers un univers qui m’était inconnu et inaccessible concrètement. Pour ce qui est du numérique et bien que se soit Leibnitz l’inventeur c’est une véritable révolution et un changement d’ère (une rupture epistémologique en philo je crois), bien ou mal le débat serait trop long, mais TOUTES nos représentations basculent vers le numérique. Cordialement.
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Malheureusement on ne refait pas l’histoire et il faut vivre avec son temps. L’argentique c’est fini, pour la simple raison que les usines ne fabriquent plus d’appareils photos à peliculle et que celles-ci servent un marché de plus en plus étroit et de moins en moins rentable.
J’ai fait beaucoup de photos et j’ai tout perdu car Kodak a tué la photographie en inventant la photo couleur et le papier plastique. Autant les photos de ma grand-mère ont résisté à je ne sais combien d’inondations et sont toujours impeccables, autant les photos Kodak deviennent vert-violet avec le temps et prennent des champignons. Le numérique est un support relativement solide. Un CD peut être mis dans une baignoire sans s’abîmer.
Le numérique a changé la donne et coulé Kodak. Au début on est un peu dérouté car les ISO et les diaphragmes ne veulent plus rien dire avec des vitesses d’obturation de 1/3000. On a beau changer les réglages, le résultat est à peu prés le même. J’aime le côté jetable. On peut jouer au reporter, prendre des instantanés n’importe où puis jeter la majorité sans arrières-pensées. J’aime aussi pouvoir les regarder sur un écran de PC sans avoir à passer par la chaîne des intermédiaires du développement.
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Oui, vous avez raison, toutes nos représentations « basculent » en numérique. En fait, ce n’est pas tant cela qui aurait tendance à m’inquiéter, mais l’essence même de la technologie digitale. Et cela ne s’arrête pas à la photo. Prenons le cas de la musique : convenons qu’un album, même CD, sans être concept, peut néanmoins représenter pour un auteur, un espace créatif cohérent. Il nous entraîne sur un nombre variable de morceaux dans son univers. La pochette, quant à elle, nous invite à rentrer dans cet univers. On gardera l’album, il sera rangé. Lorsque l’envie nous prendra de l’écouter, il faudra le chercher, s’en saisir, sortir le disque, le mettre sur (ou dans) la platine et écouter. Maintenant, avec le MP3 (qui est l’issue logique de la musique numérique) plus rien de tout cela ne nous est imposé. Les morceaux se téléchargent à l’unité le plus souvent et nous assistons même aujourd"hui à des auteurs qui composent... pour des sonneries de portables. Vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas ? D’un point de vue pratique, le numérique, c’est formidable, cela est indiscutable, mais si l’on commence un peu à y réfléchir, on s’aperçoit qu’en chemin, nombres de choses se perdent. Des usages certes, mais aussi une certaine manière d’appréhender la question de la création, de la manière dont nous conservons également les traces, mais également le contact physique avec les objets. Le fait est que ces technologies digitales sont parfaitement « raccord » avec les visées de l’économie mondialisée. Economies d’échelle. La télé sur les portables, la presse gratuite*, mais aussi la manière dont nous « consommons » désormais l’information notamment via internet. Seul, pour l’instant, le livre s’en tire à assez bon compte. Je suis convaincu que le livre digital sera un échec total. Trop symbolique le livre, trop sensuel... trop pratique. Et puis que ferions-nous de nos bibliothèques ?
* La presse gratuite n’a certes rien à voir avec le numérique, seul dénominateur commun : la gratuité. Tiens, ça rime avec vacuité...
Zapinc
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C’est affolant de lire ça ! Moi, quand j’ai découvert internet, j’ai cru que je rêvais. A présent, j’ai même dépassé Google : je suis sur Copernic.fr ! Et oui, j’ai tout sur tout et dans la seconde ! Et il y en a qui s’en plaignent ! Et pour la photo, c’est pareil ! Tu te mets sur ton Mac et tu mets un contre-jour, si tu veux ! Et, pour la photo argentique, tu as intérêt à apprendre à faire de la gélatine avec quelques vieux os parce que Kodak, c’est fini ...
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La photo , un sujet qui fache pas .
Merci à l’ auteur .
Rocla
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ah ! l’éternel opposition entre le progrès et la tradition
mais avec le numérique vous pouvez tout ce que vous voulez avec l’argentique avec des avantages et vous pouvez tout à voir tout de suite : le vertige du choix et de la liberté, je peux concevoir que ce soit ennivrant, tant pis pour vous !
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Un crayon et du papier meme de trés mauvaise qualité.
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C’est ça la modernité...
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Je cite l’auteur :
« Seul, pour l’instant, le livre s’en tire à assez bon compte. Je suis convaincu que le livre digital sera un échec total. Trop symbolique le livre, trop sensuel... trop pratique. Et puis que ferions-nous de nos bibliothèques ? »
Pour travailler sur le sujet, je peux pourtant vous assurer que le livre électronique sera une réalité avant 2010.
La premiére raison est d’ordre technique : Les premiers prototypes de « papier électronique » sont déja disponibles pour les professionels. Le papier électronique offre : - Une lecture aussi claire que sur du papier classique. Pas de scintillement, lecture en plein soleil possible, qualité irréprochable. (Et je parles en ayant un prototype au bureau). - Une consommation d’énergie quasi nulle (seulement lorsque l’on change de page), donc une grande autonomie qui permet d’emporter ses livres avec soi et de ne pas se soucier de la batterie. - On peut se trimballer avec beaucoup de livre sur soi avec une tablette trés légére. Pour tout ce qui est édition de livres techniques ou de manuels scolaires, cet avantage est décisif.
Pour avoir testé le produit, on peut dire qu’au niveau fonctionnel c’est quasi parfait.
Les grands de l’industrie sont en train de se positionner pour exploiter cette invention. Plus de 150 Millions d’Euros viennent d’etre investis pour construire une usine de production en Allemagne. Et ce afin de pouvoir dés 2009 inonder le marché de tablettes ePaper bon marché. (Les premiers produits à usage profesionnels seront disponibles dans l’année mais chers). Dans le monde de l’édition et de la presse, on connait les erreurs des maisons de disque et on garde un oeuil attentif sur cette invention. D’autant qu’amazon a décidé de la pousser de toutes ses forces afin d’économiser en logistique. Ce qui veut dire qu’ils vont vraissemblablement reverser une grosse partie des économies au consommateur et pousser par ce biais l’adoption du produit.
Le dernier argument est d’ordre écologique. En Chine notamment, il n’est pas possible d’imprimer assez de manuels scolaires pour éduquer toute la population. Car il faudrait déforester des forets entiéres pour cela. Le gouvernement chinois va donc pousser le livre électronique et il ne sera pas le seul. On le fera en France ne serait ce que pour sauver la colonne vertébrale de nos enfants et leur éviter un lourd cartable ;)
De nombreux acteurs du marché sont convaincus que l’édition sur papier classique sera devenue une chose du passé d’ici à 2020. Au vu des forces en présence, ils ont certainement raison.
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photographe pro, j’utilise le numérique ET l’argentique ; le numerique pour 95% des commandes : et oui les clients veulent des fichiers numeriques pour l’imprimeur, pour le lendemain et n’ont pas l’envie ou les moyens de payer les frais techiques qui sur 60 images (en mode par exemple) commencent a chiffrer sérieusement (en la jouant éco a 3 films 120(en c41) on arrive vite a 4500-5000 euro ht de films-dev-pc en comptant les polas) et en plus il reste les scans et le dépétouillage (au min ) a faire alors dans ce cas vive le numerique. par contre si je fait un reportage loin et dans des conditions roots je prefere de loin partir en 35 mm argentique ; quant a mes photos perso de paysages ou de recherche le blad ou la 4x5 sont mes outils préferés !!
donc je ne vois pas pourquoi je jetterais l’anatheme sur un mode numérique ou argentique, ce sont justes des outils différents pour des besoins différents !
il va sans dire qu’après différents test je considere que les seuls botiers numériques qui produisent des images interessantes sont les GROS capteurs (pour moi en pro en dessous de 14 millions (limite basse, le top etant pour moi le 22 millions en effet le 39M devient ingérable en terme de stockage d’images) le numerique est sans interet (sauf si vous faite dans la photo timbre poste de cata )
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Le numérique est à la photo, ce que la photo est à la peinture.
Avant la photo, des peintres vivait en faisant des portraits, qui n’était pas de la peinture mais des photos en quelque sorte.
Avec le numérique qui supprime les problèmes de technicité de la photo, les photographes doivent maintenant se poser les vraies questions : Pourquoi cette photo ? pourquoi suis-je photographe ? Qu’ai-je à dire ?
C’est pourquoi devant cette nouvelle et énorme exigence, beaucoup succombe, comme l’auteur.
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MB a sans doute raison, puisque il travaille sur le développement du livre électronique, il sais mieux que quiconque quels investissements y sont réalisés. Pour les manuels scolaires soit, les livres techniques aussi probablement. J’aurais du border mon propos. J’entendais le livre au sens affectif, loisir, roman, essai, nouvelle. On peut effectivement tout à fait imaginer d’embarquer pour les vacances son e-livre avec la moitié de sa bibliothèque, mais entre nous, combien de livres lisez-vous en vacances ? 3, allez 5 si vous avez la chance d’avoir de longues vacances. Pour résumer, je pense que les éditeurs qui travaillent sur l’objet livre, le livre plaisir, avec du beau papier, n’auront aucun intérêt à se lancer dans l’e-livre. Mais je me trompe peut-être. Merci pour votre témoignage en tous cas.
Zapinc
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Ce qui compte dans le livre (comme dans la photo) est ce qu’il y a dedans. Le reste est du féchitisme.
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Bon mon commentaire plus haut n’est pas exact.
Avec internet, nous sommes confronté à une difficulté inconnue : La PRÉSENTATION de notre travail. Si vous mettez votre photo à coté de mille autres sur le web, personne ne la voit. Il vous faut réfléchir à son annonce, sa publicité pour attirer sur elle l’attention.
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Bonjour. L’auteur de l’article ne précise pas quel type d’appareil numérique il a utilisé. Moyenne gamme ou trés haute gamme où les possibilités ne sont plus du tout les mêmes ainsi que la qualité de l’optique. A ce niveau.. les différences deviennent minimes dans un sens ou dans l’autre.
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Soit, mais vu son profil je suppose quand même qu’il s’agit d’un réflex numérique avec un capteur « correct ».
Je ne suis pas d’accord avec l’auteur sur le fait de dire que les rendus sont nécessairement différents - avec une bonne habitude des logiciels de traitement d’images et de leurs paramétrages on fait exactement ce qu’on veut. Et personnellement, mon réflex numérique est toujours en manuel, et en RAW évidemment. Pas grand chose d’automatique donc.
Par contre, là où je serais plutôt d’accord - dans certains domaines le numérique est encore très, très loin de l’argentique, en particulier sur la résolution. À part quelques appareils très spécialisés coûtant des dizaines de milliers d’euros, la plupart des appareils, même haut de gamme, ne dépassent pas les 12 mégapixels.
Pour les images requérant une plus grande précision, je me retrouve donc avec deux solutions : l’assemblage d’images numériques ou l’argentique. L’assemblage donne des images parfois extraordinaires, mais cela ne convient pas à toutes les images.
Reste donc un bon vieux moyen-format argentique, dont je scanne les négatifs - Epson a sorti d’excellents modèles de scanners à plat avec dos lumineux, spécialisés pour ce travail, à moins de 1000 euros. Avec ce système et un film à grain fin on obtient des images dont la résolution réelle atteint facilement les 60 mégaoctets, pour un prix ridicule par rapport aux appareils numériques ayant cette capacité.
Mais bien entendu cela ne concerne que les pros et semi-pros, pour les autres c’est déjà beaucoup trop cher pour un loisir.
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Laissons tout simplement chacun faire ce qu’il veut... comme il le veut... quand il le veut... non ?
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on a l’impression que vous n’avez jamais utilisez de reflex numerique ??? il est sûr que si l’on utilise un compatc on est frustrer, mais dans un reflex on a le plaisir de l’argentique, sans le coup, avec la rapidité et la créativité est au rendez vous, la seul diférence le resultat on la tout de suite, on a pas a attendre le développement... a vous de jugez
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Le numérique est fantastique..toute l’approche de votre personne à la photo peut très bien se faire avec le numérique. Votre relation avec telle ou telle technologie, vient t’elle du moyen utilisé ? ou de votre propre personnalité ? Je pense que cette question s’applique à chacun de nous.
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Cher zapinc, Votre point de vue est très juste. Je ne suis pas photographe, mais je pratique une photographie de loisirs et de type « reporter local » pour mon blog. Je ne fais rien de créatif.
J’ai possédé deux Nikon FM2, l’un oublié sur une banquette de car de retour d’un voyage au Pakistan, l’autre, cadeau, repris... A l’époque on ne pouvait pas comparer avec le numérique, le numérique n’existait pas. La performance de l’appareil photo était liée à sa rusticité, solidité, à son côté « water proof » ou anti-choc. Il y avait un rapport de confiance entre l’appareil et le photographe. Oui, tel était le Nikon FM2 : lames en titane, double exposition, et déjà un peu d’électronique... Des appareils « analogiques » qui permettaient d’obtenir la nuance et une infinité de possibilités. Il existait tout un monde entre le 0 et le 1 !
Aujourd’hui, j’utilise un Canon Powershot S80 (numérique). J’en suis satisfait. Mais l’usage que j’en fais n’est pas le même : pas de véritable création, juste de l’instantané. Un ami photographe utilise les deux technologies, selon le boulot à faire. Ces deux mondes sont condamnés à co-exister pour les raisons que vous évoquez : besoin de « tout de suite », consommation de masse. Aujourd’hui, la photo est consommée puis jetée. Certains photographes utilisent le Lomo et le Holga qui permettent aussi la créativité et le traitement croisé. Avec ces appareils il est impossible d’obtenir deux fois le même résultat. Exemple Nanikaa (http://nanikaa.blogspot.com/search/label/lomography). Il est probable que l’argentique deviendra une technique réservée plutôt aux artistes et le numérique aux reporters. MAis je peux me tromper.
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Le lien juste est http://nanikaa.blogspot.com/search/label/lomography
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Je connaissais cet article, qui a plusieurs mois déjà. Et il me surprend toujours autant.
D’abord, l’auteur ne me semble avoir eu affaire qu’à un appareil numérique assez bas de gamme en 2004 et nombre de ses arguments n’ont pas court avec un réflex numérique actuel : temps de réponse et délai de mise en route sans aujourd’hui quasi-nuls, le tout automatique côtoie le mode manuel...
Mais ce qui me choque le plus, c’est qu’il passe totalement à côté d’un des aspects essentiels du numérique : l’apprentissage. En effet du fait de son coût nul (hors équipement), la photo numérique permet de tester beaucoup de choses. J’ai personnellement beaucoup progressé dans les photos de paysages, les portraits, les cadrages en panoramiques...
Autre chose : les progrès techniques permettent déjà d’avoir une dynamique équivalente à l’argentique, du moins en couleur. Ca signifie que l’écart entre hautes et basses lumières est le même. En noir et blanc, il reste du chemin, mais les capteurs existent déjà, trop cher encore toutefois.
Le rapport au temps enfin : l’auteur reproche au numérique son immédiateté, semblant oublier les nombreux service de tirages en 1h00 qui existaient du temps de l’argentique. Il m’arrive souvent d’attendre plusieurs mois avant de m’occuper de mes photos numériques ; voire de les reprendre après plusieurs années.
Le rendu de l’image : contrairement à ce qui est sous-entendu ici, la différence numérique-argentique est souvent invisible, même pour un spécialiste.
Au total, un article au ton assez hautain, assez loin de la réalité technique et financière écrit par un photographe sans doute doué mais un peu coupé de certaines réalités.
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je m’aperçois que mon pseudo n’apparaît pas dans le commentaire ci-dessus.
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Juste en guise de mise au point, à l’attention du post précédent. Le réflex numérique que j’avais acquis à l’époque était un Canon D10. Ce n’était pas un mauvais appareil, certains pros l’utilisent d’ailleurs toujours en second boitier. Mais en lisant nombre de posts je m’aperçois que le débat reste souvent sur les qualités techniques de l’une au l’autre des technologies. J’ai dit plus haut que cet article avait été écrit d’un trait, un peu impulsivement alors que je décidais d’arrêter le numérique. Je n’en tire aucunes conclusions définitives, et parle pour l’essentiel de mon expérience. Bref je m’interroge. Pour moi, il est clair que ça ne convient pas. Malgré tout depuis, ma réflexion ayant mûri au-delà même de la question photographique, je ne renie pas ce que j’ai écrit alors. Il se s’agit à mon sens nullement de refuser en bloc ce que nous propose la modernité, et je ne vis pas cramponné à ma remington d’occas dans un chalet en haute-corse, mais je pense qu’il faut garder un esprit critique et même l’affuter car l’époque est de plus en plus floue... Il faut relire Debord, mais également P.Virilio. D’ailleurs, si je puis me permettre une référence d’ouvrage, lisez « cybermonde ou la politique du pire »de P Virilio Ed Textuel 1997 je crois. C’est un petit livre d’entretien fort intéressant au cours duquel Virilio développe notamment sa théorie sur la vitesse. Zapinc
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Je ne sais pas si vous êtes au courant mais pour les développement en laboratoire, le type de développement est identique que l’original soit un négatif ou un fichier. Pour un fichier, l’information est transmise à plusieurs lasers directement dans la chaine informatique. Pour un négatif, celui ci est scanné en haute définition et le résultat sous forme de fichier informatique suit ensuite strictement le même cheminement que le fichier informatique. Donc à moins de développer soi même en couleur, ce qui loin d’être à la portée de tous, le résultat final est de même qualité. Reste donc à choisir le bon appareil si il est numérique : il est bien évident que l’appareil sans marque à coté des caisses d’hypers n’est pas le même que celui d’une grande marque existant depuis des décénnies.
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Il y a un argument massue : les ressources de la planète terre en argent (je parle des sels d’argent utilisés pour les films)sont assez restreintes, et le numérique permet d’éviter de gaspiller ce précieux métal, dont l’humanité a besoin pour d’autres buts, notamment d’ordre technologique. On ne reviendra pas en arrière... d’autant que le numérique est maintenant plus ou moins au point, on apprend vite, sans gaspiller les ressources naturelles de la planète. Et la qualité est au rendez-vous... vous avez maintenant assez facilement un rendu fidèle des couleurs dans les catalogues d’expositions de peinture, par exemple, alors qu’avant, avec l’argentiques, c’était souvent mauvais, même lorsque des photographes professionnels les faisaient en argentique... Maintenant tu as des nuances de couleur « justes », même avec ton téléphone portable (les plus récents)...
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il faut savoir que l’informatique est un des grands pollueurs de ce monde : produits dangereux, métaux rares, etc... j’ai des doutes quand au bilan écologique !
consommation d’électricité pour consulter conserver etc...
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ancien chef de studio d’agence et passionné depuis toujours par la photo et l’infographisme, je considère l’auteur de l’article comme un passéiste. La photo est un mode d’expression artistique qui comme la peinture s’adapte aux techniques. Les logiciels ne sont pas contraignants il faut seulement aquérir un maxi de potentialités.Tous les photographes font des centaines de photos avant d’en choisir une. C’est un faux procès. La chimie de l’argentique n’est pas plus poëtique que le calcul numérique. L’auteur est un inadapté.
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je partage l’nalyse de l’auteur de cet article !
l’argentique favorise une qualité de regard que le zapping...zappe !
sinon, il y a un petit détail qui me fait rigoler, c’est la conservation des photos numériques, vous allez voir les gens vont perdre leur archives à vitesse grand V !
la conservation d’images numériques cela demande une discipline d’acier !
à titre d’exemple la nasa a perdu ses archives des explorations planétaires des années 70...
en fait le numérique est immédiat et fugace ! tempus fugit !
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@ l’auteur,
Je trouve que votre article est très bien « vu » sans jeu de mot. J’ai moi-même beaucoup photographié à l’argentique, je développais mes tirages avec mon vieux labo, puis, mes vieux 24X36, ayant rendu l’âme, je suis passé au numérique... J’avoue que la photo numérique n’a pas la même présence (sans parler des détails techniques) qu’une photo argentique. Elle est comme éphémère. Cela me fait un peu penser à ce que l’on écrit sur le Web. En ce qui me concerne, comme je suis journaliste, le l’oublie beaucoup plus facilement que l’écrit sur support papier. J’ignore pourquoi... Mais la philosophie de votre article semble indiquer que le progrès nous conduit vers toujours plus d’éphèmère et de moins en moins de présence véritable. C’est une dérive étrange, comme si le « vivant » de chair et d’os, nous échappait.
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En général, pas uniquement en photo, on peut dire que tout ce qui est naturel est analogique, nous compris. Le numérique n’est qu’une invention de l’homme. Ceci dit, il permet de faire pratiquement tout plus facilement, mais je ne suis pas sûr qu’on n’en trouve pas les limites un jour. Tandis que les limites de l’analogique sont loin d’être trouvées, il nous reste encore tout l’univers.
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Puis, peu à peu, les choses changèrent, l’enthousiasme était retombé. Je crois que ce qui m’ennuyait le plus avec le numérique, c’était le côté « tout, tout de suite ». Trop égale bizarrement moins. C’est comme avec l’Internet, un puits sans fin, tu peux tout avoir dans la seconde... Mais a-t-on besoin de tout dans la seconde ?
Réaction d’artisan, au sens noble, dans un monde de boutiquiers, au sens péjoratif... Je pense très sincèrement que vous n’êtes pas à votre place chez les cuistres « progressistes » du Nouvel Obs’... Vos valeurs ne sont pas les leurs.
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Avec internet, nous sommes confronté à une difficulté inconnue : La PRÉSENTATION de notre travail. Si vous mettez votre photo à coté de mille autres sur le web, personne ne la voit. Il vous faut réfléchir à son annonce, sa publicité pour attirer sur elle l’attention.
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« Mais la philosophie de votre article semble indiquer que le progrès nous conduit vers toujours plus d’éphèmère et de moins en moins de présence véritable. C’est une dérive étrange, comme si le »vivant« de chair et d’os, nous échappait. »
...Oui, mille fois oui. Merci pour votre post qui je crois touche au coeur de la problèmatique. Encore une fois, ce qui importe je crois, n’est pas tant le résultat que l’on obtient avec un technologie numérique, mais ce qui se cache derrière en termes de modification de notre rapport au réel. Effectivement, avec les technologies numériques, au sens large, tout signal sonore, visuel et peut-être même un jour olfactif, peut-être traduit en chiffres, codé et donc manipulé. Le ça a été cher à Barthes, ne veut donc plus rien dire, une photographie n’étant plus une preuve absolue de la présence d’une chose. Les récents montages sonores de Bruno Candida, qui recomposent les discours des présidentiables avec humour en apportent la preuve : toute voix numérique est modélisable. De même pour l’image : les récentes productions de SF présentent des trucages dont le réalisme est à couper le souffle et dit-on, on pourra bientôt réssuciter Humphrey Bogart ou marilyn Monroe pour les besoins d’un film. Enthousiasmant ?... sans aucun doute. Mais réfléchit-on bien à ce que cela implique ? Je ne dis pas qu’il faut jeter tout cela aux orties. Simplement rester critique. Garder un jugement, dire et faire comme notre bon vieux Descartes : le doute est le fondement de la raison.
Zapinc
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C’est pourquoi je préfère lire Schopenhauer qui me dit plus sûrement que le monde est notre « volonté et notre représentation ». Internet nous montre bien qu’il n’y a pas autre chose que notre volonté et ce que nous nous représentons. Le reste n’existe pas. C’est angoissant au début et puis on s’y fait.
cordialement
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Arthur Schopenhauer est un philosophe très lucide, de grande valeur, agréable à lire car non dépourvu d’humour, trop sous-estimé par nos élites politiquement correctes.
Avec les Essais de Montaigne, son Monde est une des meilleures portes d’entrée dans la philosophie et son histoire.
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oui Courouve,
c’est pourquoi je pense qu’il répond le mieux à la question que l’auteur soulève dans cet article : puisque tout est truquable et truqué autour de nous, qu’est-ce qu’il reste ?
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La physique, pour apprendre la probité, et que tout n’est pas truquable ni truqué.
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@L’auteur,
J’ai aimé votre article. Je suis un fana de la photo depus toujours. Photo avec les perfectionnements progressifs. Ciné 8mm, super 8. Caméra mono obj, tourelle, zoom.
Je viens de liquider sur ebay, tout le matériel de labo et cela pour un prix de chagrin. Au rayon, labo, j’ai fait du NB et de la couleur. Pour la couleur, j’ai même utilisé de l’Ektaflex, qui était à l’époque du tambour un moyen beaucoup plus sûr que le tambour avec température en bain marie. Combien de photos, n’ai-je pas raté après une 1/2 h d’attente du résultat à la sortie du bain. Je n’ose pas compter. Le prix était bien sûr à compter dans les pertes à ne pas trop racconter ailleurs. Plus de produits, plus de papier spécial en commerce et ce fut l’essoreuse Ektaflex à la poubelle.
Actuellement, je garde mon appareil analogique. J’ai un numéric résolution 3.5 Mpix, le top dans la 1ère génération. Le gros avantage de ce nouvel outil est la possibilité de voir le résultat tout de suite. Sorry, mais on est impatient aujourd’hui. La batterie qui s’épuise vite, est le handicap majeur. J’utilise tjs l’occulaire. La vitesse est parait-il un vieux problème. Il faudra se rappeler qu’on n’investit pas dans la technologie. On l’utilise et avec voracité et passion sans attendre et sans compter. C’est tout. Attendre les vacances pour faire des photos est idiot. C’est mon avis. A+
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J’oubliais l’informatique et les possibilités de modifier les photos par les programmes ad hoc. Cela non plus n’est pas à négliger. Pour ce qui est des professionnels, l’Hassenblad 6-6 n’aura jamais son pareil. Les soufflets pour redresser les courbes et autres artifices est-ce qu’on utilise encore avec appareils numériques ? Le développement des films ne suit plus l’évolution. Le NB n’existe plus que dans les magasins spécialiés... Aille.
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Pour info : il y a des Hasselblads à dos numérique et des chambres noires à capteurs numériques. Réservé aux pros de chez pro, pour un dos numérique compter 20 000 euros...
Mon fils a la chance d’en utiliser pour son travail, la boîte en possède plusieurs - moi j’attends la sortie du Pentax 645 numérique, en faisant des économies... (compter 8000 euros, sans les objectifs mais les vieux objos de 645 seront compatibles)
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et les téléphones portables qui font appareil photo numériques on abandonne pour revenir au télégramme aussi ? et on essaye de décrire les images avec les mots en style télégraphique ?
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Les technologies numériques ne sont que le bras armé de la mise en « sidération » du monde, enfin, de notre monde. L’internet y est une nouvelle Babel. Jamais l’information n’aura été aussi instantanée, l’offre aussi abondante. Sommes-nous pour autant mieux informés ? C’est une question. En fait, j’ai l’intuition que tout cela relève finalement du rapport que nous entretenons avec le temps. Autrefois, le temps était plus... épais, les traces que nous laissions, plus profondes. Aujourd’hui, j’ai le sentiment, et cela prodéde entre autres choses des technologies numériques, que nous sommes à chaque instant sur le fil du temps, précipités dans l’instant présent. Sans distance, sans différé. J’ai un peu de mal à expliquer cela, mais c’est ce que je ressens. Et puis, il y a les fossés qui se créent à un vitesse exponentielle : ceux entre les générations (qui pose le problème de la transmission) ceux entre les communautés (qui se regroupent sur la toile...) ceux enfin entre les niveaux de vie et de développement. Jamais l’humanité n’aura été aussi divisée. A moins que tout cela ne soit qu’illusion. J’ai longtemps cru que l’internet serait une réponse, mais aujourd’hui j’en suis beaucoup moins persuadé. Trop d’infos tue l’info, le trop nuit au bien. Je persiste et signe.
Zapinc
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Ah les téléphones portables... L’appendice indispensable, l’attribut moderne par excellence. j’ai assisté l’an dernier à un spectacle d’enfants auquel ma fille participait. Tous les parents étaient réunis autour des chers bambins. L’écrasante majorité des gens filmaient avec leurs caméscopes, mais surtout avec leurs téléphones portables. la scène était risible...( sur le rapport au temps : j’étais au dessous de la vérité, on ne se contente plus du présent, on thésaurise des instants, on ne regarde plus, mais on mets de côté pour plus tard.. c’est de la boulimie) Plus sérieusement, quoique... je suis convaincu que feront irruption dans la campagne des images « volées » par des citoyens lambda avec leurs téléphones portables. Je crois que des agences existent d’ailleurs déjà sur le net qui proposent à tout un chacun de s’improviser reporter-photographe... des sortes d’agoravox en image en somme, sauf bien entendu que les contributions y sont rémunérées en cas de publication. Imaginez maintenant une société totalitaire, des caméras de surveillance un peu partout, des citoyens formatés brandissant leurs téléphones portables pour traquer les « déviants » science-fiction ? A méditer.
Zapinc
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@Zapinc
Votre conclusion est pleine d’observation et de bons sens. Est-on en train de perdre le sens du regard, de l’attention aux choses, aux êtres ? Cette boulimie dont vous parlez m’effraie.C’est le rapport au temps qui se trouve dénaturé,le rapport à soi-même, en liaison avec l’urgence de la jouissance de l’instant, toujours différée, toujours déçue...
On attend votre prochain article, vous avez suscité beaucoup de réflexions intéressantes
ZEN
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Sorry, mais on est impatient aujourd’hui.
C’est bien ce que je disais : une attitude d’artisan, voire d’artiste, dans un monde de boutiquiers...
Si Michel-Ange avait été pressé, il aurait fait les colonnes de Buren, plutôt que de sculpter la Pietà
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L’article est intéressant et il détaille un point de vue partagé par pas mal d’ « amateurs » (au sens noble) de photographie.
Cependant, bien que je ne sois pas franchement expert en photographie, je me permets de ne pas être du tout d’accord avec l’auteur. Tout simplement car il mélange tout, et si il a abandonné le numérique, il me semble que c’est tout simplement qu’il n’a pas réussi à le maitriser... S’il avait accepté le même effort d’apprentissage du numérique que ce qu’il a fait pour maitriser l’argentique, s’il avait intégré le fait que maitriser la photo numérique demande un apprentissage différent mais tout aussi intense que l’argentique, peut-être aurait-il pu tirer satisfaction de cette évolution de la photo, maintenant incontournable.
Mais revenons à l’article :
- le premier reproche fait au numérique est totalement infondé. En fait, l’auteur mélange automatisme et numérique, ce qui n’a rien à voir. Les derniers reflex argentiques étaient déjà largement automatisés.. les numériques ne font que pousser cette logique un peu plus loin pour aider le débutant ou le photographe pressé à « réussir » (techniquement parlant) un maximum de photo. Maintenant, il est clair qu’une démarche « artistique » s’accomode en général mal de tous ces automatismes... mais les bons appareils numériques sont tout aussi débrayables que les appareils argentiques : c’est particulièrement vrai pour les reflex, mais meme pour quelques bons compacts. Automatisation et numérisation n’ont donc pas grand chose à voir : on peut très bien se sevir d’un appareil numérique en mode manuel et laisser ainsi toute sa créativité s’exprimer... et réserver le mode manuel aux photos de vacances ou usages professionnels « intensifs »Le deuxieme reproche est également très criticable : je vais en faire hurler certains, mais pour moi, il est indiscutable la qualité du son d’un disque vinyl était merdique simplement car ce suport dénaturait considérablement le son réel. Une numérisation de qualité, avec une système de restitution de qualité permet de se rapprocher d’un son « haute fidelité », c’est à dire le plus proche possible de l’original. Après, on peut tout à fait aimer la « couleur » de tel ou tel système (un bon vieux vinyl, par exemple)... mais c’est juste une question de gout qu’il faut assumer : ca veut dire qu’on préfère un son dégradé à la réalité enregistrée... pourquoi pas, mais il ne faut pas perdre de vue, avant de critiquer le numérique sur ce point, que la plupart de ces « imperfections » peuvent être simulées par post-traitement numérique...au déail pret que ici, rien n’est imposé, et que ce « post traitement » peut constituer une étape de création complémentaire à part entière. Par contre, ce qui est vrai en audio l’est un tout petit peu moins en photo. Pourquoi ? Car il faut reconnaitre, à la différence du CD audio, que les appareils photo numériques ont été lancés en masse alors même que la technologie n’était pas tres mature ; probablement car ils apportaient autre chose qu’une simple amélioration de qualité (maitrise des couts, facilité de post-traitement...). Le numérique, c’est bien si on dispose de capteurs et de systèmes de traitement suffisament performants pour écraser techniquement les systèmes analogiques.... c’était loin d’être le cas des premiers appareils photos numériques... et si les progrès ont été considérables ces dernières années, il faut reconnaitre que quelques progrès supplémentaires ne seraient pas superflux. Le discours que j’ai sur le CD ne s’applique donc pas à 100% sur la photo... mais vu les performances des dernières générations d’appareils, on n’en est pas loin.
Quant au dernier point évoqué, encore une fois, il démontre pour moi un manque de maitrise de l’outil « numérique ». L’auteur a bien assuré le « premier niveau » d’assimilation des posiibilités de ce nouvel outil : le numérique permet une boulimie de photos, ce qui est très pratique pour cetains usages... mais l’auteur a vite détecté les limite ce cette possibilité : cela peut nuire à la démarche artistique. J’insiste sur le « PEUT nuire »... car en fait, tout est une question d’usage. c’est là qu’auteur na pas franchi le « deuxième niveau » d’assimilation des capacités de son appareil : l’auteur parle d’automatismes qui brident la créativité (de manière injustifiée, comme je l’ai expliqué), mais la rareté d’image imposée par les appareils argentique n’est-elle pas aussi une limitation imposée au photographe par l’appareil, qui donc dans un sens brident sa créativité ? le numérique fait simpement sauter cette limite... cela signifie que la seule limite qui reste est celle que s’imposera le photographe lui même : le choix et la limitation du nombre de cliché fait maintenant pleinement partie de la démarche artistique et demande donc une maitrise par le photographe et lui seul.
Bref, le rejet par certains de la photo numérique me semble largement non justifié (sauf pour quelques usages bien précis ou la technologie numérique présente encore des limites)... tout est une question de maitrise de la technologie :
- maitrise des capacités des appareil, notament de tous les modes « manuels »
- maitrise des outils de retouches qui ne sont pas là que pour supprimer des objets genant d’une photo ou faire des montages rigolos, mais permettent aussi un véritable post-traitement créatif
- remise à plat de sa démarche artistique en fonction des possibilités (immenses) et des (quelques) limites de ces nouveaux outils : par exemple ce n’est pas parce que l’appareil permet de prendre des milliers de photos par jour qu’il ne faut pas s’imposer soi-même des limites : dans les prises de vue, mais aussi dans le « tri » des photos que l’on peut faire de retour au bercail. Ca fait partie intégrante de la démarche artistique.en résumé, ce n’est pas parce qu’un outil offre des possibilités nouvelles qu’il faut nécessairement toutes les utiliser... une démarche artisitque conciste souvent à réduire le « champ des possible » pour mettre en avant tel ou tel aspect du sujet représenté... le fait qu’un nouvel outil offre de nouvelles possibilités ne peut pas être un mal, mais ca ne veut pas dire que tout le monde doit les utiliser sans dicernement.
enfin, surtout suivre attentivement les évolutions technologique, car pour aller dans le sens de l’auteurs, les premières générations d’apparails numériques étaient effectivement loin de pouvoir remplacer des appareils argentiques, tout simplement car la qualité et rapidité n’étaient pas au rendez-vous (ces premières générations d’appareils correspondaient vraiment à un usage très différent de l’argentique, qu’ils complétaient très bien sans les remplacer) ; mais les dernières évolutions des appareils numériques permettent maintenant d’envisager sérieusement de remaplcer le bon vieux mais contraignant argentique par un appareil numérique... il reste bien enocre quelques progès à faire, mais le niveau de qualité actuel devient il me semble très acceptable.... à suivre
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Gandalf_nouvelordi : je partage tout à fait votre point de vue auquel j’ajouterai le remarques suivantes :
- la photographie a toujours été un mensonge : une prise de vue est par essence subjective et son auteur choisi de montrer certaines choses et d’en cacher d’autres, utilise des filtres, déforme des perspectives, tout cela dès la prise de vue ; la manipulation se poursuit dans la chambre noire. L’apparition du numérique et ses possibilités de manipulation d’image ne sont qu’un prolongement de ce mensonge.
- Une bonne photo se construit dès la prise de vue et la gratuité ne compensera jamais une mauvaise composition. Le photographe numérique ne peut faire l’économie de cette réflexion.
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Article et point de vue intéressant, mais je suis totalement à l’opposé...
L’appareil numérique tout automatique est à rapporter à un jetable : je vise et je déclenche, ce n’est vraiment pas l’appareil à utiliser pour qui veut de la « belle » photo. Par contre les reflex-numérique ont les avantages du reflex-argentique (tout manuel) sans les défauts. Reste le problème du bruit numérique qui tend tout-de-même à disparaître/s’amoindrir.
Je débute en photo donc sûrement n’ai-je pas toutes les cartes, mais je ne vois aucune différence entre les reflex. Reste qu’une bonne photo sera une photo travaillée... Dans les 2 mondes il vaut mieux prendre son temps au cliché, ce sera du travail bien fait dans le monde de l’argentique ou du temps de gagné pour la retouche dans le monde numérique.
Après la boulimie du numérique c’est un peu le même problème qu’avec internet... C’est un outils formidable et Ô combien plus efficace qu’une encyclopédie... Mais il manque les odeurs et là perso rien ne vaut du bon papier !!!
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bravo pour cet article très juste et très intéressant. sans jamais avoir été une addict du numérique, je m’inscris dans une pratique de la photographie volontairement réactionnaire par fatigue de ces tirages grand format parfaits, présentés comme les tableaux aseptisés de notre temps. leur perfection me glace, je ne travaille plus qu’avec des vieux boitiers branlants et je suis même revenu à la camera obscura par goût du hasard et la nécessité de m’inscrire dans un temps plus lent que celui du tout en temps réel.
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Intéressante analyse mais à mon avis faux débat car il n’y a rien de ce qui se faisait en matière de création d’image avec l’argentique que l’on ne peut faire avec le numérique. Il est parfaitement possible d’attendre le retour chez soi pour voir ses images si l’on ne veut pas être « influencé » par le résultat immédiat et si l’on vénère « l’attente ». Le numérique n’est qu’un outil supplémentaire, le reste est une question de pratiques et disciplines personnelles. Au sortir ce sont les images qui comptent, les images qui parlent. Le reste ce n’est que « du matos ». On peut encote fabriquer ses papiers à l’albumine et y trouver du plaisir et une justification. Pourquoi pas ? De là à en faire un plat et à pontifier, il y a des limites...http://agoravox.fr/smileys/mouai.png
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très intéressant débat. je retiens deux arguments forts évoqués ici pour ma part en faveur du numérique, l’apprentissage : on corrige vite ses erreurs et le coût, ça coûte moins cher en développement. mais moi je suis tombé tout petit dans l’informatique alors je n’ai pas la nostalgie des argentistes. maintenant pour tout vous dire, si j’étais riche, je m’achéterai un leica m et un haselblad sans tarder. qui sait, ça viendra peut-être...
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