« Mais la philosophie de votre article semble indiquer que le progrès nous conduit vers toujours plus d’éphèmère et de moins en moins de présence véritable. C’est une dérive étrange, comme si le »vivant« de chair et d’os, nous échappait. »
...Oui, mille fois oui. Merci pour votre post qui je crois touche au coeur de la problèmatique. Encore une fois, ce qui importe je crois, n’est pas tant le résultat que l’on obtient avec un technologie numérique, mais ce qui se cache derrière en termes de modification de notre rapport au réel. Effectivement, avec les technologies numériques, au sens large, tout signal sonore, visuel et peut-être même un jour olfactif, peut-être traduit en chiffres, codé et donc manipulé. Le ça a été cher à Barthes, ne veut donc plus rien dire, une photographie n’étant plus une preuve absolue de la présence d’une chose. Les récents montages sonores de Bruno Candida, qui recomposent les discours des présidentiables avec humour en apportent la preuve : toute voix numérique est modélisable. De même pour l’image : les récentes productions de SF présentent des trucages dont le réalisme est à couper le souffle et dit-on, on pourra bientôt réssuciter Humphrey Bogart ou marilyn Monroe pour les besoins d’un film. Enthousiasmant ?... sans aucun doute. Mais réfléchit-on bien à ce que cela implique ?
Je ne dis pas qu’il faut jeter tout cela aux orties. Simplement rester critique. Garder un jugement, dire et faire comme notre bon vieux Descartes : le doute est le fondement de la raison.
Zapinc