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Commentaire de volt

sur 2012. Grande dépression, non. Grande perdition, sans doute. A quand les visionnaires ?


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volt volt 5 décembre 2012 12:25

Bonjour,

Je vois peu de raisons d’hésiter sur le tournant du début du 19e, il suffirait de la charnière Chateaubriand pour que cela soit encore plus lisible, on peut aussi le tracer entre Kant, Hegel et conséquences... Mais après ce grand chamboulement fin 18e, il semble justement, vous le dites presque, qu’il n’y a plus de cassure significative - en tout cas sur ce plan-là - avant les seventies.
Et justement, la rapidité avec laquelle 68 fut évacué en dit long. Il n’est resté de tout cela que cette fleur inégalée de la musique des seventies, avant que Mikaël Jackson ne vienne tristement poser l’épitaphe. 

Quant à 1990, oui c’est la chute du mur, mais c’est encore et surtout la non-chute à Tien-an-men, quelque chose serait resté en suspens durant cette grande cassure ? Le Liban, qui avait si précisément pris le relai du Vietnam quant à cette portance de la guerre froide, éteignait ses derniers feux, et surtout : c’est le boom informatique qui allait donner à la mondialisation ses moyens les plus réels.

Or cette dernière avancée, loin d’être un simple ajoût technologique agréable, s’accompagne semble-t-il d’une crise de la représentation. Qu’est-ce qui empêche à l’heure actuelle - comme cela fut récemment proposé sur Agoravox - que ma souris ou mon iPhone devienne mon député ? Soyons réalistes : pas grand chose... un peu de pédago et de préparation et le tour est joué.

Et ce qu’on pourrait pointer en termes de « plainte », voire déperdition, n’aurait-il pas toujours été là, sous d’autres formes ? Cela serait donc moins une crise de fin de civilisation que surtout de recomposition, dont les instruments sont déjà advenus, avant que nous en mesurions pleinement la portée. Une fois possiblement « en Assemblée », votations quotidiennes, continues... que devient la représentation politique ? Elle ne disparaît pas, mais se cantonne autrement.

Prenons une simple preuve en schéma : Les anciennes manifs (tout le 19e et le 20e...) ont bien changé ; maintenant sur le réseau se décide la manif qui va se faire, pour se voir et se constater sur le réseau... donc à quoi bon la manif ? puisqu’elle n’est plus qu’une manière de dire « y’a réseau ! ». On peut lire là le plus clairement comment l’avancée technologique n’est pas un « en plus », mais qu’elle a phagocyté la vie sociale toute entière.

Par conséquent le politique n’a plus du tout le même statut, en tout cas mode opératoire disons, même s’il s’obstine à fonctionner encore selon les schémas valables au temps de Chateaubriand. 

Avant de comprendre qu’avec le bâton il peut décrocher la banane suspendue, le singe tape autour sur tout ce qui bouge et il s’en amuse longtemps (facebook, twitter, etc.), mais une fois qu’il a saisi l’amplitude de l’usage... il ne l’oublie plus.


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