Mercredi 5 décembre 2012 :
Après une journée de farouches démentis de Jérôme Cahuzac, le site d’information Médiapart passe la seconde en rendant public un enregistrement sonore datant de 2000, dans lequel l’actuel ministre du Budget s’inquiète d’un compte qu’il aurait ouvert dans la banque suisse UBS. « Un compte non-déclaré », ouvert « entre 1988 et 1991 » selon Médiapart, qui a révélé l’affaire mardi.
La conversation aurait été enregistrée en 2000 de manière complètement fortuite par un interlocuteur de Cahuzac, qui dit porter ce « poids » depuis douze ans. Après s’être entretenu au téléphone avec son interlocuteur, Jérôme Cahuzac, alors député socialiste du Lot-et-Garonne, raccroche. Il commence à discuter, dans la pièce où il se trouve, avec un chargé d’affaires. Sans se douter qu’il vient de rappeler, par mégarde, son précédent interlocuteur. C’est le répondeur téléphonique de ce dernier qui enregistre la conversation, selon Médiapart.
Durant un peu plus de trois minutes, on entend une voix que Médiapart identifie comme étant celle de Jérôme Cahuzac, inquiète. « Moi, ce qui m’embête, c’est que j’ai toujours un compte ouvert à l’UBS, mais il n’y plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c’est d’y aller ? (...) Il faut ma signature (…) C’est extrêmement chiant. Il faut y aller, moi je ne peux pas y aller, je vois pas comment faire. »
Il poursuit : « Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques (...). Surtout qu’il n’est pas exclu que je devienne maire au mois de mars, donc je ne tiens vraiment pas du tout à ce qu’il y ait la moindre ambiguïté. »
Conformément à ses habitudes, Médiapart semble décidé à feuilletonner ses révélations. Le site affirme par ailleurs avoir recueilli des éléments démontrant que Jérôme Cahuzac s’est bien rendu à Genève début 2010 pour fermer son compte, quelques jours avant de devenir président de la commission des finances à l’Assemblée.
« Les avoirs cachés auraient été tranférés vers un autre paradis fiscal, à Singapour, via un complexe montage offshore, selon des sources informées de l’opération », écrit le site d’information, qui assure connaître l’identité d’« un des correspondants de Jérôme Cahuzac à l’UBS ».