Jeudi 6 décembre 2012 :
Nouvelle enquête contre Ziad Takkiedine.
Le parquet de Paris a ouvert le 27 novembre une information judiciaire notamment pour « blanchiment » et « corruption d’agent public étranger » contre l’homme d’affaires Ziad Takieddine, a-t-on appris jeudi de source judiciaire confirmant une information du quotidien « Le Monde ».
Cette enquête, ouverte également pour « manquement à une obligation déclarative », a été confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, tous deux en charge d’enquêtes sur d’éventuelles rétro-commissions en marge de contrats d’armement, Agosta et Sawari, qui auraient pu financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Des dossiers dans lesquels M. Takieddine est mis en examen.
Le 5 mars 2011, Ziad Takieddine avait été interpellé à l’aéroport du Bourget en possession de 1,5 million d’euros alors qu’il revenait de Libye avec deux journalistes du « Journal du Dimanche », dont l’un, Laurent Valdiguié, avait procédé à l’interview du colonel Moammar Kadhafi.
Le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête préliminaire avant de se dessaisir au profit du parquet de Paris.
Dans un premier temps, M. Takieddine avait déclaré que l’entourage du guide libyen lui avait demandé de mettre en place une campagne de communication en faveur de ce dernier alors que l’intervention occidentale se précisait contre son pays. Puis, il avait expliqué que cette somme correspondait « à un transfert entre sociétés commerciales ».
Selon « Le Monde », M. Takieddine a indiqué en mai 2012 au juge Van Ruymbeke, qui l’interrogeait sur son rôle dans les contrats d’armements, que cette somme de 1,5 million d’euros, saisie en mars 2011, correspondait à des fonds que lui devait la société Honeywell. Les dirigeants de cette dernière ont démenti, souligne « Le Monde » dans son édition daté de jeudi, précisant que « les enquêteurs envisagent que les fonds aient pu provenir des autorités libyennes elles-mêmes, comme une ultime illustration des liens troubles entretenus par le régime de Tripoli avec Nicolas Sarkozy et ses proches ».
L’un des fils du dictateur, Saïf al-Islam, avait sous-entendu au début de l’intervention militaire contre le régime de son père que dernier avait financé la campagne de Nicolas Sarkozy.
L’ancien chef de l’Etat a vigoureusement démenti ces affirmations.