Mycroft a dit plus haut : « Comprendre, c’est modéliser, modéliser, c’est ... »
Non, comprendre, c’est d’abord « saisir le sens ».
La science imagine des modèles mathématiques plus ou moins sophistiqués et vérifie ensuite dans quelle mesure ces modèles recouvrent la réalité observée. Un bon modèle est intéressant techniquement parlant parce qu’il permet d’avoir un certain contrôle sur notre environnement, mais ne va pas au-delà. En particulier, annoncer qu’on a « découvert » les lois de la Nature, et que l’on « comprend » comment fonctionne notre univers est pour le moins présomptueux. Un scientifique intellectuellement honnête reconnaîtra facilement le gouffre qui existe entre ce que savons de l’univers et tout ce que nous aimerions savoir à son sujet, en particulier le « pourquoi est-ce ainsi », ce qui nous permettrait alors, et seulement alors, de « comprendre ».
Aussi, arrêter la discussion à ce niveau et donc considérer que ces questions doivent rester du domaine de la philosophie, c’est faire preuve de manque de courage, car en même temps, on sent bien qu’il pourrait exister quelque chose qui pourrait nous obliger à remettre en question l’image que l’on se fait de nous mêmes. Nous sentons tous de plus, que l’approche scientifique expérimentale classique de ce problème ne sera pas possible, et qu’il faudra trouver « autre chose », ce qui déplaît énormément à la grande majorité de la communauté scientifique, ça va sans dire, au point qu’elle va sortir son argument ultime « ce qui ne peut être expérimenté scientifiquement n’existe pas ! ».
Pour ceux qui ont déjà compris que nous n’avons pas d’autre choix que de relever ce défi, ils savent aussi que ces questions hantent l’esprit humain depuis la nuit des temps, et que depuis des milliers, voir des centaines de milliers d’années une certaine compréhension des choses a pu se développer et qu’elle a également pu se transmettre oralement de générations en générations jusqu’à notre époque. Ce savoir n’est pas à négliger, et mérite d’être étudié, je veux parler du chamanisme. En particulier le chamanisme tibétain dont la tradition orale s’est progressivement transmise par des écrits et se présente actuellement curieusement comme une branche spécifique du bouddhisme, qui est le bouddhisme Bœun.