Eh bien oui, cet emballement religieux, ce mépris de la preuve au risque de l’obscurantisme appelle à la mesure.
Relire ou découvrir Spinoza est crucial.
Si certains juifs vouent les travaux de ces éminents archéologues (croyants aussi) aux gémonies, ils prennent un risque considérable.
Il en va de même pour certains chrétiens et musulmans.
On ne peut avoir raison contre tous. Seul le chaos pourrait permettre à l’obscurantisme de s’imposer. Qu’on le veuille ou non, l’évolutionnisme n’est plus de l’ordre de la démonstration.
Il en ira de même du texte biblique. L’archéologie, la science prouveront l’essence mythique des textes fondateurs.
Les effets de la Shoah et le manque de pratique religieuse menace le judaïsme d’extinction d’où l’attachement viscéral au livre. Je ne crois pas que la science puisse porter un coup fatal à la religion. En revanche, l’obscurantisme, l’attachement inconsidéré à la littéralité pourront peser lourd.
Les chrétiens sont habitués à une critique scientifique de leurs textes et, pour la plupart, s’en accommodent. Ce passage au crible de la preuve est nouveau pour les juifs et les musulmans.
Blessure vive. Moïse est si présent dans le judaïsme qu’en tant que juif, on a souvent l’impression d’une présence palpable du prophète. Attenter à Moïse ou à son honneur revient à amputer la famille.
La « Raison » montre pourtant qu’il est possible de croire en Dieu tout en renonçant à l’histoire synchronique véhiculée par les textes.
Pour l’instant, parler d’étude diachronique des mythes bibliques semble impossible. La crainte de voir les traditions se déliter est grande.
La raison voudrait ne pas émerger du chaos et de la douleur mais les hommes sont timorés.