@Jean-Pierre Llabrès
Dans très peu de siècles, il y a peu d’apparence que l’espèce humaine existe encore. Du moins, qu’elle ressemble à ce que nous avons toujours connu puiqu’il va bientôt être possible de la modifier en reprogrammant le génome et de l’interfacer avec les systèmes informatiques. La différence de nature qui sépare encore les machines artificielles et le biologique devrait rapidement s’estomper. Il est même bien possible que les être les plus intelligents sur la terre, dans quelques dizaines d’années, ne soient plus du tout les « bipèdes sans plumes » dont parlait Platon et que nous sommes encore, mais des machines. Ce qui me fait rigoler lorsque je vois des films de vulgarisation scientifique, c’est qu’on en soit encore à se demander si une vie intelligente existe quelque part dans l’univers. C’est peu probable ; du moins, cela n’est jamais que transitoire. Quand la vie apparaît spontanément au niveau biochimique, cela doit durer au plus deux ou trois millions d’années, jusqu’à ce que l’intelligence qui en émerge trouve le moyen d’échapper au déterminisme et à la lenteur d’évolution des systèmes purement biologiques. C’est au début d’une métamorphose de ce type que nous sommes en train d’assister sur notre petite planète peuplée des très sales bêtes que nous sommes encore, mais pas pour bien longtemps.