Fin du monde et trous noirs solitaires
Le Magazine Ciel & Espace de décembre propose un dossier sur la fin du monde du 21 décembre. Plus précisément ce dossier démonte sept éventualités qui pourraient mener à une destruction prématurée de la Terre. Prématurée, car la fin de la planète telle que nous la connaissons et de la vie à sa surface est programmée pour dans quelques milliards d’années, quand le soleil deviendra une géante rouge avant de se ratatiner en une minuscule étoile froide.
C’est le scénario prévu par les astrophysiciens. Il peut toujours être infirmé, par exemple par un Big Crunch inattendu (un Big Bang à l’envers), ou par tout autre événement totalement imprévisible hors de nos capacité d’anticipation. Après tout nos ancêtres ont bien cru que la Terre était plate. C’était leur certitude. Si eux se sont trompés, nous le pouvons aussi.
Si toutefois ce scénario est bien celui que connaîtra le système solaire, la Terre ne sera bientôt plus qu’une boule noircie et stérile. Mais rien ne presse. Il y a encore du temps avant de faire nos valises pour la région d’Alpha du Centaure, à la recherche de nouvelles planètes accueillantes.
Donc le dossier de Ciel & Espace démonte les risques liés à l’activité solaire - les tempêtes magnétiques peuvent endommager nos systèmes électroniques mais pas supprimer la vie en masse ni déclencher des méga-tremblements de Terre. Un alignement planétaire n’est pas plus à craindre : les corps célestes peuvent interagir par le phénomène de résonance orbitales mais ce n’est pas relevant dans notre cas. Quant à l’effet de marée céleste qui ferait se disloquer l’écorce terrestre dans les tensions générés par les attractions planétaires combinées, il est négligeable par rapport aux tensions internes propres à la structure du globe terrestre et à son mouvement de rotation sur lui-même.
Comme j’en ai déjà fait part il n’y a pas d’astéroïde tueur en vue, pas de Nibiru, pas de d’explosion de supernova en vue dans notre voisinage
proche, pas de signe précurseur d’éruption d’un supervolcan. La migration du pôle nord magnétique est lente et un basculement des pôles prendrait des siècles ou des millénaires - sans être forcément catastrophique.
Cependant une autre menace file, invisible, entre les galaxies : les trous noirs errants. On connaît déjà les trous noirs centraux. Ils sont au coeur des galaxies. Ceux-là ne vont pas venir frapper à notre porte. Mais dans les cas de fusion de deux galaxies, il peut arriver qu’un trou noir soit éjecté et se mette à voyager en solitaire, fonçant à grande vitesse dans l’univers obscur et avalant tout sur son passage. Un tel trou noir peut avoir un diamètre d’une dizaine de fois la distance de la Terre au soleil.
L’image Nasa (2) captée par le téléscope à rayons X Chandra montre une galaxie dont le trou noir s’échappe. On le sait à cause de la teneur en rayons X de l’objet décentré : c’est bien le trou noir. Une scientifique de Harvard, Laura Blecha, a modélisé ce phénomène de fusion de deux galaxies et l’éjection du trou noir telle que perçue par Chandra (vidéo plus bas). Impressionnant.
Ah ça, mais enfin, quand donc vivrons-nous dans un univers stable, tranquille, sans risque majeur ? Probablement jamais. Ce serait comme de demander de vivre sans la mort. Ce serait déraisonnable.
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