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Commentaire de docdory

sur Moi, jeune femme de 20 ans, désemparée face au monde


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docdory docdory 13 décembre 2012 22:58
@Luci

1°) Vous aimeriez changer le monde, comme aimeraient changer le monde les sept milliards d’autres habitants de cette planète. Le problème est que vous voudriez le changer en fonction de votre représentation du monde et de votre conception du bien et du mal.
Malheureusement pour vous, chacun des autres habitants de cette planète veut changer le monde en fonction de sa propre vision du monde et de ses propres valeurs, qui n’ont parfois strictement rein à voir avec les vôtres. Il est bien évident que, pour vous, un monde meilleur n’a absolument pas la même signification que le monde meilleur d’un soldat de l’armée populaire de Corée du Nord, ou ceux d’un taliban afghan, d’un pêcheur à la sardine de La Turballe, d’un agriculteur de l’Arkansas ou d’un aborigène australien (pour ne citer qu’eux ).

2°) Vous aimeriez que le monde soit un ensemble d’être humains et pas un ensemble de nations. Eh bien, le monde est à la fois un ensemble d’être humains et un ensemble de nations. Il est aussi constitué des milliards d’autres ensembles et sous ensembles dont se compose l’humanité, chaque être humain appartenant à de nombreux ensembles.

3°) Vous vous présentez comme étudiante en sociologie.Vous semblez plus vouloir changer la société selon vos propres préjugés que l’étudier réellement et impartialement, comme le ferait un véritable scientifique. La meilleure chose que vous puissiez commencer par faire pour changer le monde, c’est déjà de changer d’orientation professionnelle.
Croyez-en mon expérience. J’ai connu des dizaines d’étudiants en sociologie. Je n’ai personnellement jamais vu un seul d’entre eux, une fois ses études terminées, exercer un métier ayant un rapport même lointain avec la sociologie. Il n’y a besoin à tout casser en France que d’une dizaine de nouveaux sociologues par an ( et même probablement moins ! ) 
Or les universités françaises forment des milliers de sociologues chaque année, dont l’immense majorité, malgré une maîtrise, voire même un doctorat en sociologie, n’auront d’autre perspective professionnelle que d’être équipier chez Mc Donalds ou livreur de pizzas.
Une des raisons des perspectives professionnelles désastreuses des « sociologues » est que la plus grande partie de ce qui leur est enseigné pendant leurs études est en réalité un ramassis d’impostures intellectuelles, comme l’ont brillamment démontré Sokal et Bricmont dans leur livre resté célèbre ( mais dont la lecture n’est probablement pas recommandée par vos professeurs de sociologie ! )

Pour vous rendre compte que votre métier ne change pas le monde, je vais vous proposer une expérience de pensée. Pour savoir si un métier change le monde, il suffit d’imaginer ce que deviendrait le monde, ou simplement un pays comme la France si l’ensemble des gens qui pratiquaient ce métier cessaient brusquement de l’exercer.
Par exemple , une France qui serait brusquement privée de ses électriciens serait au bout de quelques semaines ou quelques mois plongée dans le chaos. Il en serait de même pour une France brusquement privée de ses plombiers, de ses chauffeurs poids-lourds, de ses bouchers, de ses boulangers, de ses infirmières.
La disparition brutale de l’une ou l’autre de ces professions aurait des conséquences absolument majeures sur toute la société et la façon de vivre des Français.
Or, si la France venait à être brusquement privée de « sociologues », le seul changement mineur que l’on observerait serait une modification sensible des intervenants dans les débats télévisuels de fin de soirée genre « C dans l’air » ou « ce soir ou jamais ». A part cela, la disparition du métier de « sociologue » n’aurait presque aucune incidence visible, même après plusieurs années, sur le mode et les conditions de vie des français !
Même la disparition d’un métier devenu aussi démodé et confidentiel que celui de maréchal-ferrant aurait infiniment plus de conséquences sociales que la disparition des sociologues. Sans maréchaux-ferrants, pas de courses hippiques : ce seraient des millions de Français qui seraient privés de leur distraction favorite, des milliers d’employés de PMU et de journaux hippiques qui seraient au chômage !
Il est donc fort curieux que, malgré votre désir de voir le monde changer, vous ayez choisi, parmi tous les métiers disponibles, celui-là même dont la disparition passerait quasiment inaperçue et serait quasiment sans incidence sur le fonctionnement de notre bas-monde ! Comment gérez-vous cette apparente contradiction ?

4°) En ce qui concerne le « mariage » homosexuel, vous vous offusquez du fait de voir des gens de votre âge participer à des manifestations d’opposants à cette réforme. Pourquoi ? Les jeunes de votre âge n’auraient, selon vous, pas le droit d’avoir des opinions différentes des vôtres ? Vous pensez que votre position sur cette question est la seule légitime, et que ceux qui ne pensent pas comme vous sont des réactionnaires d’extrême droite ou des grenouilles de bénitier ? Personnellement, je suis athée, je me considère comme tolérant et progressiste, et pourtant je suis opposé au mariage homosexuel pour d’excellentes raisons que j’ai exposées dans un article que j’ai publié récemment sur Agoravox. Je vous invite à le lire, pour que vous puissiez vous rendre compte que toutes les opinions sont permises sur le sujet .



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