S. Reboul a écrit (attention, c’est énorme) :
« 2. Que l’on refuse de faire de la nature biologique le fondement de la différence des droits fondamentaux ... »
Il se trouve, malheureusement pour l’auteur et la cause qu’il défend bien maladroitement, que lorsque l’on parle d’enfants, la nature biologique est le fondement de la différence du droit. En effet, la loi est très claire :
"La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut
demander à un médecin l’interruption de sa grossesse. Cette
interruption ne peut être pratiquée qu’avant la fin de la douzième
semaine de grossesse.« (Code de la santé publique - Article L2212-1)
Dans ce texte, qui doit à mon avis rester fondamentalement non négociable, le législateur indique clairement que seule la femme enceinte peut décider ou non de mener sa grossesse à terme. Le géniteur n’a, en l’espèce, rien à dire d’un point de vue strictement légal ... et c’est très bien ainsi. Par conséquent, à »refuser de faire de la nature biologique le fondement de la différence des droits fondamentaux« on pourrait bien revenir sur le droit des femmes à disposer de leur propre corps ... ce qui serait, à mon humble avis, une belle régression.
Cela ne veut, naturellement, pas dire qu’il ne faut pas étendre le mariage aux homosexuels ... mais il faut faire bien attention à ce que ce qui peut sembler être un progrès pour une minorité n’aboutisse pas à une énorme régression pour la majorité.
Enfin l’auteur conclue par un émouvant mouvement d’humanisme : »le droit libéral doit avoir pour ambition de modifier les faits
cristallisés ou verrouillés par le poids archaïque de traditions
irrationnelles et injustes...". Que faire quand ses faits sont verrouillés par la réalité biologique ... qui elle est est d’une injustice implacable.