Les conditions théoriques de l’acceptation du mariage homosexuel
Contrairement à tous ceux qui font de leur croyance dans la dimension sacrée et identitaire du mariage et de la parentalité un argument probant contre le mariage homosexuel et l'homoparentalité et prétendent l'imposer par le droit aux autres, la question de l'acceptabilité politique de cet élargissement du droit est, selon un point de vue rationnel et laïque, subordonné aux conditions théoriques et idéologiques suivantes :
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Que l'on refuse de faire de la tradition, religieuse ou non, le fondement du droit
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Que l'on refuse de faire de la nature biologique le fondement de la différence des droits fondamentaux, dont celui d'éduquer des enfants entre les hommes et les femmes, et donc que la différence biologique ou psychique ne justifient en rien une inégalité des droits.
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Que l'on considère la dite homosexualité n'existe pas sur le plan psychique, sinon comme une norme sociale (et donc révisable) fondée sur une prétendue nature sexuelle, car, en réalité, chacun ne peut être psychiquement qu'hétérosexuel dès lors que l'on admet qu'aucun désir sexuel d'un individu n'est identique à celui d'un autre.
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Que l'on admette que la différence biologique des sexes n'impose pas une différence sexuelle des rôles, sinon, jusqu'à maintenant, pour porter l'enfant avant la naissance. Or porter un enfant en fait n'implique pas nécessairement en droit que cet enfant ne doive être élevé que par sa mère biologique.
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Que l'on considère que deux parents du même sexe biologique peuvent jouer vis-à-vis de l'enfant des rôles différents, sauf à prendre illusoirement un critère biologique comme une norme sociale ou morale.. Ce qui est déjà le cas pour nombre d'enfants élevés par des homosexuels sans que l'on puisse faire de différences avec des couples dits hétérosexuels quant à leur évolution psychique, sexuelle et sociale future.
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Que l'on admette comme scientifiquement prouvé que les enfants se sexualisent dans la société et leur expérience sociale et relationnelle propre et non en fonction du seul modèle de la famille traditionnelle (du reste en évolution rapide) et donc que ce n'est pas la famille qui détermine et encore moinns décide et doit décider de la vie sexuelle et affective des enfants.
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Que l'on fasse de la liberté sexuelle de chacun, hors les crimes et agressions sexuels, une liberté fondamentale
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Que l'on reconnaisse que l'acceptation de l'homoparentalité est à mettre en cohérence logique avec celle de la mono-parentalité et de la pluri-parentalité déjà effectives en droit. Un droit n'est légitime que s'il est fondé sur l'égalité des droits fondamentaux quelles que soient les différences sexuelles, ce qui doit être nécessairement le cas dès lors qu'on ne fait plus de la dite homosexualité une faute ou une maladie justifiant un handicap social ou sociétal..
Il convient donc de s'opposer, avec des argument rationnels et au nom de la laïcité du droit, aux pseudo-arguments de tous ceux qui veulent différencier sur un plan biologique, traditionnel et/ou religieux les droits, en termes d'inégalité des droits, les homosexuels et les hétérosexuels. Il faut, au contraire, par le droit, s'efforcer de promouvoir l'évolution nécessaire de la société pour accroitre la tolérance sociétale vis-à-vis des différences sexuelles, dans le sens de l'exigence de l'égalité des droits humains. En cela, comme en ce qui concerne la peine de mort et l'autorité parentale, le droit libéral doit avoir pour ambition de modifier les faits cristallisés ou verrouillés par le poids archaïque de traditions irrationnelles et injustes...
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