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Commentaire de volt

sur L'Atlantide dont les archéologues français ne veulent pas


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volt volt 19 décembre 2012 16:21

Bonjour,


non la question des « 9000 ans » n’est sans doute que périphrase ou tic du langage, car on ne trouvera dans aucun autre texte grec pareille référence à des millénaires antérieurs, il s’agira toujours de remonter au grand maximum aux premières olympiades, et dès que l’on passe l’étape de la guerre de Troie, on est en plein mythe, le langage même a changé... 
Ces « 9000 ans » constituant une sorte de « il était une fois » emphatique, sans plus.

Je ne saurais ici apporter le moindre éclairage sur le problème central, car cela nécessite de réouvrir le Critias, ce qui est court, mais comme ça n’est pas jouable sans le redoutable Timée, y’en a pour un mois...

Par contre, si dans le Cratyle, Platon s’amuse à proposer les étymologies les plus saugrenues pour mener sa pensée comme bon lui semble, je peux vous proposer une hypothèse sur l’origine du nom « Poséïdon ».
Comme vous le dites bien, il ne faut pas perdre de vue le facteur égéen, et en cela, contrairement à ce qu’on vous reproche, le linéaire B est bien là... Mais qu’est-ce au fond, sinon quelques misérables lignes ne permettant rien ?
Le seul moyen est donc de travailler par langues parallèles : ionien des premières heures, araméen vieilles couches, hébreu(x) biblique, hittite, ougaritique, etc., puis de tenter des recoupements valables.

Ainsi lorsque vous évoquez les Phéniciens, dont on sait la présence à Gadir, cela se fait à partir de la ville de Sidon, aujourd’hui « Saïda », bibliquement appelée « tseydôn » en Ezéchiel 26 et 28 par exemple. Mais d’où vient ce nom ?
Mon hypothèse c’est qu’il s’agit du nom même de Poséïdon.
Je m’explique :
Si l’on tient compte des références homériques continues à cette ville, on peut supposer qu’à une époque plus reculée (égéenne précisément), la ville portait le nom même du dieu sous la forme de « phos-eydôn », ce nom étant composés de « phôs » pour lumière, et « aydôn » comme Seigneur (on entend « aïdoneus aïdoneus » dans les Perses d’Eschyle pour désigner le Seigneur de l’en bas ; la forme « Aïdès » est lisible pour le plus tardif « hadès » dans un fragment d’Héraclite). 

Cet « Aydôn » dans le « phos-aydôn » deviendra à la fois l’Adonis tardif des phéniciens, mais surtout le Adonaï biblique qui désigne le Seigneur.
Bref, du vieux nom égéen « phos-aydôn » est resté avec l’usure du temps et l’élision du préfixe, le « saydôn » araméen et biblique.

On peut ajouter à cette hypothèse deux points :

- d’abord le fait que les plus anciennes formes de Poséïdon sont encore confondues avec son futur frère Pluton (cf. par exemple le brillant Dionysos et la Déesse Terre, déjà lisible en champs flammarion), mais surtout que dans toutes les cultures de la fin du 2e millénaire et jusqu’au premier presque, le concept d’un soleil de l’en bas, d’un soleil en sous-sol avec descente aux enfers et remontée est un classique - qui se prolongera jusqu’à l’énéide en passant par Hercule.

-Je dis « toutes les cultures » parce que dans bien des noms de l’époque pharaonique (Hatsepsoût entre autres), on retrouve bien cette autre racine de l’« apsû » qui désigne le domaine de l’en-bas, du sous-sol, qui n’est rien de ce monde.
Et en effet, la racine biblique AFS désigne encore ce néant, ce rien, sinon cet ailleurs.

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