Aujourd’hui on assiste à l’autre extrème :
En mettant l’enfant « au centre » de l’enseignement, en concentrant tous les efforts pédagogiques sur l’enfant « en difficulté » ou « défavorisé », on a non seulement accepté un nivellement vers le bas, mais en même temps, on a créé un petit tyran imbu de ses droits de l’homme, contestataire et récalcitrant, à tout moment près à défier ses parents et ses professeurs, sûr de son immunité insolente, de sa protection juridique, et prompt à pointer le doit aux injonctions autoritaires en proclamant « vous n’avez pas le droit ! ». L’enfant au centre du système est un enfant nombril du monde, un enfant que les adultes admiratifs contemplent en essayant surtout de ne pas altérer sa merveilleuse authenticité. Ce qui rappelle le vieux rêve des enfants libres de Summerhill, cette école anglaise sans rapport maître-élève, sans apprentissage … L’enfant comme objet de émerveillement et de culte, comme centre des admirations.