Je suis Franco-Vietnamien.
10 000 km entre chaque oeil
Pendant la Commune, j’aurais fantasmé de courir comme un malade entre les deux camps pour essayer de dire à chacun la vision de l’autre. Pareil pendant la guerre de Sécession. Pendant toutes les guerres.
Alors ici, je fais la navette entre les Lunes du jour.
J’imagine que la philosophie, en ce qu’elle aurait du « Toujours repenser » socratique, vous aura permis de vous échapper du permis versailliste. Mais si vous l’avez sollicitée et carressée, c’est que vous aviez probablement déjà son instinct en votre for intérieur.
Ah, Bernard, je suis à la recherche d’un mot exprimant l’effet aposématique mais dans le sens de « particulièrement attirant ».
Si un jour vous en trouvez un dans quelque tiroir, je vous saurais gré de me le prêter quelques lunes.
Oh, il s’usera probablement à son tour d’être trop utilisé mais dans l’intervalle, il me permettra tout de même de souligner le fait qu’il existe des choses qui nous font gros effet dans un sens ou dans l’autre, soit de façon personnelle (question d’expérience personnelle) soit de façon plus ou moins collective ; soit de façon temporaire, soit de façon durable.
Cette paire de mots, aposématique et « hyper attirant », étant nouvelle, elle serait, je le proposerai, utilisée exclusivement avec quelque sorte de pronom devant.
Nous sortirions du
« Cette chose est terrifiante / attirante »
pour passer à
« Cette chose m’est terrifiante / attirante » « Cette chose nous est terrifiante / attirante ».
Ce m’ devant chaque qualification, cette réattribution du qualificatif, même devant rouge, petit, piquant, froid, me semble nécessaire pour reprendre conscience de nos sensibilités individuelles, de nos interactions, feed-back ou influences mutuelles, pour sortir du doctrinaire, de l’impérieux.
Il me semble uillogique que notre individualisme matériel ainsi que notre moi-citoyen ne soit pas accompagné d’une nouvelle manière, plus personnelle, de qualifier.
Au Vietnam, on ne dit pas Il est gentil, on dit Il est facile à aimer.
(Ce il relatif à une personne n’étant pas le même il que celui relatif à un objet. On y utilise des pronoms différents)
Je vois un intérêt à ce que nous prenions l’habitude de dire Il m’est gentil ; il m’est méchant