Pourtant, si ce n’est pas la fin du monde, on peut bien parler de la fin d’un monde, d’un monde d’espoir, de changement que l’on rêvait meilleur, plein de renouveau....

Je vous trouve bien pessimiste Rosemar, et pas très logique, cette fin d’un monde on ne peut que la souhaiter puisque ce « vieux monde » n’a pas atteint ses promesses. L’espoir reste, et restera, il est increvable depuis la nuit des temps. Le renouveau viendra comme le printemps sur les jachères de ce trop vieux monde qui n’en finit pas d’agoniser.

C’est pas la faute à mai 68, ni même à Vatican II, ça remontre à plus loin, c’est plus profond, plus ancien, un siècle au moins ... si pas plus. C’est structurel sûrement ...
Quelque chose s’est érodé petit à petit ... c’est le squelette du vieux monde qui est usé.
Il suffit par exemple de regarder l’ Évolution du nombre des ordinations sacerdotales en France, de 1900 à 1999 (graphique ICI ) pour se rendre compte de l’inexorable déclin du monde chrétien ... le clergé, comme les dinosaures, est en voie d’extinction.
Tout sera bradé, comme les vieux meubles dont plus personne ne veut. On ne refait pas du neuf avec du vieux. C’est une révolution tranquille, un monde « religieux » sombre doucement .

On ne croit plus dans ce vieux monde, ce qui ne veut pas dire que l’on ne croit en rien. Ce n’est pas une crise de la foi, la foi se déplace car elle ne croit plus dans ce système. La foi en l’homme a remplacé la foi en Dieu, la belle affaire puisque la première était inefficace. Je ne donne pas cher de Vatican, la banqueroute s’annonce ... et devrait-on s’en plaindre ?

Le nouveau monde ne sauvera pas le navire, le renouveau ne pourrait venir de ce monde outre-atlantique que l’on prétendait nouveau mais qui en fait n’est que le même vieux relifté qui se donne des airs de jeune. Nous ne sommes pas dupes, le seul bout d’âme qu’il peut avoir, il l’a ramené du Vieux Continent en bagages accompagnés.
Ce nouveau monde peut nous vendre bien des choses, son cinéma ... mais il est une chose qu’il ne nous vendra jamais, ce sont ses kermesses évangéliques, son folklore judéo-chrétien, son puritanisme. L’Europe, ce vieux continent, restera impénétrable à cette culture qu’il ne pourra jamais exporter.
Ici la chrétienté se meurt, celle du nouveau monde sombrera avec.

Comme disait Frédéric Lenoir dans un de ses Editos du Monde des Religions :

La chrétienté est morte. Vive l’évangile !
[...]
« Au fond, le déclin de la religion chrétienne ne constitue-t-il pas une chance pour le message du Christ d’être à nouveau audible  ? « On ne met pas du vin nouveau dans des outres vieilles », disait Jésus. La crise profonde des Eglises chrétiennes est peut-être le prélude à une nouvelle renaissance de la foi vive des évangiles. Une foi qui, parce qu’elle renvoie à l’amour du prochain comme signe de l’amour de Dieu, n’est pas sans une proximité forte avec l’humanisme laïque des droits de l’homme constituant le socle de nos valeurs modernes. Et une foi qui sera aussi une force de résistance farouche aux pulsions matérialistes et mercantiles d’un monde de plus en plus déshumanisé. Un nouveau visage du christianisme peut donc émerger sur les ruines de notre « civilisation chrétienne », dont les croyants attachés à l’évangile plus qu’à la culture et à la tradition chrétienne n’auront aucune nostalgie. »

http://www.lemondedesreligions.fr/chroniques/editorial/la-chretiente-est-morte-vive-l-evangile-01-09-2010-671_161.php