@ Hervé
Ici, j’ai rassemblé des faits et vous les ai présentés en un ensemble qui les montre avec une même couleur entre eux ; mais ce n’est plus la couleur dynamique, c’est la couleur fixiste.
Le sème de FIXER est large, très large depuis le XIXème
Or à part pour trois clous et un titulus, je doute que ce mot figure souvent dans le Livre
L’objet essentiel du Livre consistait pourtant à fixer-déterminer définitivement l’Alfa ainsi que l’Ordre de le conserver.
Le Livre Fixe à tour de bras mais n’avoue pas sa démarche fixiste. Il semble même offrir une dynamique par le biais de « Avancez sans crainte, je suis là » alors qu’en réalité il fixe.
Et il interdit strictement l’anarchisme naturel de tout un chacun
Dans les faits, toute parole humaine a été pendant 3000 ans une offense à la Parole de Dieu
Parler est déjà blasphémer, déjà tuer Sa Parole
En principe, le Livre aurait dû être lu en silence.
Bon, parler de manière ordinaire, passe encore. C’est le petit logos du quotidien.
Mais dès que l’homme se met à paroler, à prendre ses grands airs, il usurpe ou dénie Dieu
Ça fait donc des lustres que des paroleurs ont tué Dieu d’Abraham
Tout théologien, tout pape, cout curé, tout philosophe ayant parolé, aura tué Dieu
J’ai tout de même choisi le XIXème parce qu’il est, à mes yeux, le tournant irréversible où la parole de l’homme achève de tuer celle de Dieu
Oui, Hervé, ça fait déjà très longtemps que l’homme a commencé à faire ce que je dis qu’il a fait au XIXème. Mais jusque là, il hésitait entre chèvre et chou. Il avait toujours quelque trouille de l’enfer
(Il se pourrait bien que le virage ait eu lieu quand le pape est devenu 3 papes et quand il s’est mis à monétiser l’indulgence de Dieu pour renflouer ses caisses,. Cf les Indulgences)
Il y a 2000 ans, des types avaient entrepris de fixer l’ordre des choses en invoquant quelque Fixeur divin
Et au XIX, d’autres entreprenaient à vive allure de refixer les choses selon un autre ordre et en invoquant le Progrès.
Rien de plus.
Le paradoxal des fixateurs du XIX étant qu’ils donnaient au mot progrès une acception dynamique donnant à penser qu’on devait constamment penser autrement alors qu’en réalité, ils refusent catégoriquement que leurs néo-fixations, que leurs néo-déterminations, que leurs néo-alfas soient remis en cause.
Ils ont brandi le mot progrès au sens où il fallait sortir de l’ancien Ordre mais refusaient que soit envisagé un autre Ordre encore
Les anarchistes avaient cru qu’avec la fin de l’Ordre Divin ils allaient enfin avoir le droit de respirer, ils ont pointé le bout de leur nez, ils ont été écrasés par les nouveaux fixeurs
Socrate avait dit officieusement « Repensez toujours »
Il a été condamné à mort pour cela
Au XIX, on inculquait aux écoliers le nouvel ordre, les nouvelles frontières, les nouvelles terminologies et il était strictement interdit à un professeur de suggérer à ses élèves de « Repenser toujours » .
L’école laïque, comme la théiste avant elle, est affirmative, dogmatique (y compris par le biais de la science lorsqu’elle dit que la parole de la science ou du rationamisme ou de l’utilitarisme de premier abord, prévaut sur tout)
Au point que même la générosité, même dans la bouche de Sartre, est impériale (ce qui a débouché sur l’impérial ONGisme)
Il n’y a pas de place officielle possible pour l’esprit anarchiste (qui ignore le concept d’un concept collectif et qui ignore alors le concept d’officiel). L’anarchiste doit, par essence, se débrouiller des interstices oubliés par les fixeurs.