J’ai lu vos commentaires
Vous en conviendrez, nous essayons de voir les choses avec fort recul.
Or, l’air de rien, nous avons abordé tantôt le Nous (toute l’humanité) tantôt l’anar de base (qu’est l’enfant devant un autre enfant)
Un coup nous parlons du banc de sardines, un coup de la sardine.
Une sardine a une pensée.
Toutes les sardines ont une pensée
Est-ce que pour autant le banc a une Pensée ?
Il y a un gap n’est-ce pas ?
Nous voilà bien !
Nous sommes ici en train de jouer à dire la Pensée du banc humain quand nous avons déjà bien du mal à dire notre petite pensée toute individuelle d’anar de base.
Ce qui nous agace, c’est que le banc de sardines semble avoir une cohérence et qu’en plus, sa Pensée quoique insaisissable, n’a pas l’air idiote du tout.
Et bien contrairement à une sardine, nous parvenons à dire la Pensée de notre banc humain (tout en restant infoutus de dire la Pensée du banc de sardines).
Pourquoi parvenons-nous à cette performance qui a évidemment ses limites. D’autant que tout ce que nous dirons -à titre individuel- sur la Pensée de l’humanité sera plus petit que la pensée complète d’un rat ?
En dépit de nos efforts, les déductions ou lois relationnelles que nous pouvons à peu près vérifier entre deux personnes, (ma mère et moi), nous ne parvenons déjà pas à les étendre à un groupe de 3 personnes (ma mère, mon frère et moi).
Deux amis se savent former paire prévisible.
Mais 3 amis savent former groupe beaucoup plus imprévisible.
Un anar de base apprend à gérer sa relation immédiate (Toi-Moi)
Il ignore la relation médiate (Tu lui diras que...)
Or la relation médiate existe et l’anar de base s’effondre à la constater.
Martine va toujours raconter à Simone ce que Suzanne lui a dit
Aucun d’entre nous ne peut gérer ou contrôler ses médiatisations tant Martine est bavarde
Il y a comme une nécessité de la médiatisation mais nul ne peut la contrôler. (a priori)
Nous nous retrouvons à vivre une inextricable médiatisation sans que quiconque la contrôle
sauf les Martine qui se seraient fait une spécialité de médiatiser, de se poser en medium entre deux pensées.
Car il vient à l’idée de chacun de nous de contrôler cette médiatisation, de la centraliser, de la faire passer par lui. Nous cherchons tous ça. Mais bon, quelques uns seulement y parviennent assez fortement et pendant quelque temps seulement.
A part donc quelques prises de contrôle qui ont parfois de forts effets coagulants, nul ne maîtrise beaucoup et longtemps la Pensée. Nul ne reste longtemps medium
Les plus pugnaces, tel Castro, ont l’idée de fixer ce moment où ils sont en train de contrôler la médiatisation des pensées.
Fixer, seulement fixer la chose en l’état au moment où ils la tiennent.
Une fois qu’une situation de Pensée est contrôlée et fixée, proclamée, alors tout le monde, même les boudeurs, même les jaloux, peut énoncer cette Pensée officielle.
(en pour ou en contre, ce n’est pas le problème, elle est établie et fixée)
Aucun d’entre nous ici n’est capable de dire la moindre Pensée collective sans se fonder sur une des pensées fixées et officialisées par une Tour de contrôle (car il y en a évidemment beaucoup, dans tous les domaines)
Nous dissertons sur les Pensées du Monde en utilisant les références des Tours : Chrétien, musulman, démocrate, stoïcisme, colonisation, capitalisme, tout cela nous n’aurions pas pu le dire si des Tours n’avaient pas coagulé des pensées éparses à elles pour les formaliser en concept caractéristique.
Chacun de nous, pour dire quelque Pensée, est obligé de répéter la Pensée officielle d’une des Tours. De répéter une fixation, donc de fixer une fixation. Même en protestant contre une Pensée, nous contribuons à sa fixation, à sa conservation.
C’est atroce en terme d’anarchisme fondamental, c’est humiliant d’un point de vue individuel, surtout quand on se prétend intelligent, mais c’est incontournable
Nous aurons tous essayé de tenir une tour de contrôle et quiconque la tient un peu, fixe la situation, la fige, la gèle, ne veut pas qu’ellle change.
Toute allégation de progrès dit en réalité ’Progressez en quittant l’autre connard de contrôleur et passez sous mon contrôle (pour y rester)’
Le mot progrès est donc utilisé par tout le monde, y compris par les fixateurs de l’an zéro, Fethi. Tous les Moïse ont dit progressez en venant vers moi puis restez avec moi (sous peine de mort, pour les plus jaloux)
Toutes les Tours ont parlé de progrès (à aller vers elles) mais aucune n’a avoué qu’elle fixait sa coagulation à elle. Aucune ne s’est vantée de fixer les idées.
Elles vantent la dynamique des idées certes mais cette dynamique doit se figer à leur pied.
Ultra rares ont été ceux d’entre nous qui ont dit
« Quittez tous les contrôleurs et faites ce que vous voulez »
Ceux-là, les contrôleurs les ont appelé anarchistes et les ont brûlés.
La loi ne pas tuer, ne pas voler...le plus crétin des anars de base la connaît très vite, de sa propre expérience.
Il n’a besoin de personne pour lui expliquer que s’il balance une torgnole, il va s’en prendre une en retour. En une expérience brûlante il a pigé.
Il est donc très abusif que les contrôleurs prétendent que sans eux ce serait le chaos. Il y a plein de petits peuples vivant sans un super Nomos, sans même Etat, sans papes ni évêques et qui ne sont pas dans le chaos (sinon il ne seraient pas encore là).
Ce sont précisément les peuples sans Nomos qui ont traversé les millénaires sans chaos
Je vous envoie ceci et je réponds à la suite plus directement à vos commentaires ci-dessus