Votre analyse est caricaturale et orientée.
D’abord parce que la « popularité » de Poutine repose sur trois piliers :
_ Le désastre Eltsinien qui l’a précédé. Le fait que l’occident avait porté Eltsine aux nues et critique aujourd’hui Poutine renforce encore cette popularité.
_ Personne de crédible dans l’opposition. Les principaux partis d’oppositions sont libéraux (au sens économique du therme), et ça, après Eltsine et Jeffrey Sachs, les russes n’en veulent plus (et oui, ne vous en déplaise...).
_ Un réel regain de prospérité des Russes en général depuis l’accession au pouvoir de Poutine.
La flat taxe est foncièrement injuste, pas la peine de répéter ce qui a été dit. Il est probablement vrai qu’elle a participé au redressement économique de la Russie, mais dans des circonstances très exceptionnelles : Une économie dévastée par la corruption et les économistes néolibs qui sortaient enfin d’Harvard et de Chicago avec un lieu d’expérimentation pour leurs théories débiles... on a vu le résultat.
Que les néolibs se vantent aujourd’hui de la seule mesure qui fait partie de leur catalogue de revendications débiles qui ait été appliquée, et qu’elle ait été appliqué comme mesure d’urgence en raison d’un désastre sans précédent qu’ils avaient eux mêmes provoqué, c’est assez comique... C’est le pompier pyromane démasqué qui se glorifie d’être arrivé sur les lieux de l’incendie avec le camion des pompiers... et qui prétend que continuer d’arroser la maison à la lance à incendie finira par la reconstruire...
Il est fort probable que l’économie russe retrouvant sa stabilité, la flat taxe finisse par disparaître en Russie. Ne pas oublier que l’impôt progressif est une invention moderne, dont l’application en France au début du XXième siècle a suscité une opposition terrible... Tant que ça marche comme ça, le gouvernement russe s’en accommode, mais ça changera très probablement dés que l’occasion se présentera.
Autre chose, toujours sur les impôts :
L’ironie de tout ceci et que des baisses d’impôts
importantes ont été consentis en France aux riches au cours des 20 dernières
années. Spartacus qui pleurniche bénéficie d’une fiscalité bien plus
favorable qu’il y a 20 ans...
Encore plus fort : Parmi les plus
grandes multinationales issues des nouvelles technologies, beaucoup ont
été fondées avant la « révolution conservatrice » et ses baisses
drastiques des impôts pour les plus riches : HP, Apple et Microsoft, par exemple, ce
qui prouve bien que la création d’entreprises prospères n’a rein à voir avec les
taux d’imposition.
Le grand argument « trop d’impôts tue l’impôt »
repose sur les spéculations de l’économiste Laffer et sa fameuse courbe.
Si la « courbe de Laffer » a eu un immense impact médiatique et
politique, il faut savoir qu’elle ne repose sur rien : Laffer a été bien incapable
de l’étayer ensuite par aucun calcul théorique et des vérifications crédibles.