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Commentaire de Renaud D.

sur Le réchauffement climatique : l'article du Monde qui désinforme


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Renaud D. (---.---.82.59) 9 février 2007 13:03

"Le GIEC, qu’on présente comme une sorte d’organisme scientifique indépendant, est d’abord et avant tout une création politique, plus spécifiquement une création des Nations Unies.

Les « membres » du GIEC ne sont pas des scientifiques. Ce sont des gouvernements ! Bien sûr, ceux-ci nomment chacun leur représentant, qui est le plus souvent un scientifique travaillant pour une agence gouvernementale. Mais le dernier mot n’appartient pas aux scientifiques. Le rapport du GIEC est « approuvé » par un vote majoritaire de ces représentants. Ainsi, lorsque ceux-ci se réunissent à huis clos, comme c’est le cas cette semaine, c’est pour donner lieu à des négociations sur le contenu du rapport.

D’ailleurs, ce n’est pas le rapport comme tel du GIEC qui sera « dévoilé » à la presse le 2 février, mais un résumé. Pour être plus précis, il s’agit du « Summary for policy makers » (SPM), un court document destiné aux « décideurs publics » où sont non seulement résumés les points majeurs du rapport, mais également les « conclusions » qui en sont tirées. Par exemple, on y dira vraisemblablement que les scientifiques sont maintenant de 90% à 99% certains que l’activité humaine est responsable des changements climatiques récents. Nonobstant le fait qu’une telle assignation de « probabilité » à une conclusion scientifique est, en soi, absurdement non-scientifique, il reste que cette conclusion, elle, n’a pas fait l’objet d’un « vote » parmi tous les rédacteurs du rapport. En fait, ce SPM n’est même pas rédigé par les auteurs du rapport, mais par un groupe sélect provenant du « Bureau » du GIEC.

Ce résumé est un document encore plus politique que le rapport lui-même. Car alors que le rapport principal est simplement « approuvé » suite au vote des membres du GIEC, le résumé est, lui, voté « ligne par ligne » lors de l’assemblée générale des membres. C’est dire que son contenu est sujet à d’intenses négociations politiques parmi les pays membres. Mais il y a pire ! En effet, la raison pour laquelle le résumé est rendu public avant le rapport même est que, selon les procédures du GIEC, suite à l’adoption du résumé, le GIEC se donne un certain délai pour modifier le rapport afin qu’il soit conforme au résumé ! Au diable, donc, l’objectivité scientifique ! On vote d’abord sur les conclusions, puis on ajuste les faits pour qu’ils y accordent. On comprend alors le besoin du huis clos !

Ainsi donc, le rapport du GIEC ne respecte en rien les normes d’une publication scientifique. Il s’agit, essentiellement, d’un document politique. En ce sens, il est vulnérable à toutes sortes de pressions et de distorsions. Il n’est pas impossible, par exemple, que le coeur du GIEC soit noyauté par des scientifiques qui veuillent imposer un point de vue au détriment d’un autre. Je ne dis pas que c’est le cas ; je rappelle simplement que le fonctionnement du GIEC le permet. Mais il reste que, depuis sa création, le GIEC a fait l’objet de plusieurs critiques en ce sens. Par exemple, le professeur Paul Reiter, de l’Institut Pasteur à Paris et spécialiste de la malaria, a fait part publiquement de la façon dont il a été écarté du GIEC, au profit d’activistes notoires n’ayant aucune expertise dans son domaine.

Le reste est là :

http://www.armees.com/Quand-la-science-devient-politique-le-rapport-sur-l-evolution-du,15910.html


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