Un peu d’histoire : l’origine de la liberté d’expression n’a jamais été autre chose que la liberté de critiquer les religions.
Et il n’est jamais inutile de rappeler Freud :
« les religions de l’humanité doivent être considérées comme des délires collectifs de cet ordre. Naturellement, celui qui partage encore un délire ne le reconnaît jamais pour tel. »
(Malaise dans la civilisation - 1929)
Feuerbach avait énoncé que la religion est de la pathologie qui s’ignore. Freud a précisé : la religion est donc un délire de masse, une paranoïa collective ; une formation de souhait venant remplacer (vertreten) un aspect insupportable du monde, inscrivant ce délire dans la réalité du fait d’être partagé par une communauté. Elle se met à la place du « programme du principe de plaisir » et impose une voie unique à tous, promettant bonheur et protection magiques contre la souffrance au prix de la soumission à une névrose universelle,
- qui rabaisse la valeur de la vie du sujet (sa vie devient La Vie) ;
- déforme l’image réelle du monde de façon délirante, opérant un délire de masse ;
- par intimidation de l’intelligence et fixation dans un infantilisme psychique.
« À ce prix, en fixant de force ses adeptes à un infantilisme psychique et en leur faisant partager un délire collectif, la religion réussit à épargner à quantité d’êtres humains une névrose individuelle, mais c’est à peu près tout. » Chaque croyant aime son dieu ou son prophète comme son idéal et est lié aux autres par identification commune à cet idéal, ce qui renforce le gain en grégarité.
La croyance est donc une pathologie narcissique, née du narcissisme primaire, de cette nostalgie du temps de l’indifférenciation moi - monde : nous ne faisions qu’un. Le religieux, le lien religieux, n’est pas seulement celui d’une croyance en un dieu, il peut tout aussi bien être déplacé, transféré sur une théorie, répété dans l’adhésion en une croyance autre que religieuse, politique par exemple, ce qui se dévoile dès lors qu’apparaissent dogmes, doctrines, fanatismes, etc.