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Commentaire de taktak

sur Désormais c'est clair : seul le Front de Gauche peut battre la droite


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taktak 12 janvier 2013 17:33

@ wesson, l’auteur et plus largement au militant du FdG.

Les échanges au sujet de cet article le démontrent bien la question du positionnement par rapport à l’UE et l’euro est une question primordiale.
Depuis des années, la position du FdG est de lutter pour une « autre » europe. En 2005, par exemple il a longtemps été question de renegocier le TCE. Il n’est jamais question de remettre en cause l’UE et l’euro. Pierre Laurent, dirigeant du PC en est à déclarer que l’euro est notre monnaie et qu’il faut la défendre. Dans la manifestation du 30/09 contre le TSCG on voyait des autocollant à J’aime l’europe sociale en rose ....

Rappelons qu’historiquement pourtant, le PC a toujours été contre la construction européenne, construction qui s’est toujours faite (depuis le traité de Rome, mais même dans sa conception à l’origine par les Schumman&co) dans l’intérêt de la classe dominante contre la classe ouvrière. Et donc si réorientation il doit y avoir, elle doit être en fait radicale et totale. Il ne faudrait pas faire croire que vouloir modifier le statut de la BCE, de la commission, rétablir la souveraineté du peuple ce n’est pas changer dans sa totalité la nature de l’UE. Taper du poing sur la table, même s’agissant de la France risque bien de ne pas suffire.
Ce n’est que récemment, avec la mutation engagée par Hue et l’alignement sur la social-démocratie consacré par la participation au gvt de la gauche plus rien (avec Mélenchon...) que la ligne politique du PC s’est infléchie vers un illusoire infléchissement de la ligne politique de l’UE.

Or, chaque jours démontre un peu plus que cette ligne politique de l’UE capitaliste ne dévie jamais. Pas même en cas de désaveu populaire retentissant (2005 sur le TCE par exemple). Pas même lorsqu’un président français nouvellement élu essaie d’arracher au moins un compromis de forme pour ne pas perdre totalement la face. Il suffit de voir le traitement implacable et inhumain infligé aux Grecs.

Pour que la stratégie du FdG apparaisse réaliste devant le peuple, il faut donc lever la contradiction entre un programme qui emporte l’adhésion populaire et le fait qu’il est totalement inapplicable dans le cadre de l’UE et de l’euro. C’est bien cette contradiction qui a expédié Mélenchon dans les cordes lors du dernier débat face à Cahuzac consacrant le réalisme d’un PS de droite sous pretexte de TINA et d’une gauche généreuse mais irréaliste. C’est bien cette contradiction qui permet au Fn de se présenter comme un défenseur des petits face à un mondialisme qu’il figure de façon xénophobe sous les traits du travailleurs d’origine immigré lui permettant d’épargner la classe capitaliste à laquelle ce parti est totalement dévoué. D’où l’échec relatif en terme de résultat électoraux du combat front contre front

Un certain nombre à gauche ( le PRCF par exemple mais aussi le MPEP) demandent à ce que le FdG apporte une réponse à cette contradiction et propose une stratégie d’alliance pour un nouveau CNR. Citons par exemple la lettre adressée au citoyen Mélenchon lors de la campagne présidentielle : (réaffirmé par les vœux 2013 du PRCF)

"Comme d’autres forces politiques progressistes, nous pensons au contraire que l’UE est intrinsèquement une construction du capital, que l’Euro est l’axe structurant de cette politique de guerre au monde du travail et aux nations constituées. Nous jugeons donc impossible une orientation progressiste de l’UE : on ne transforme pas un crocodile en doux végétarien. Rappelons que 80% de la classe ouvrière, selon les derniers sondages, partage notre constat et plus largement les couches populaires de façon majoritaire.

Bien entendu il ne s’agit pas simplement de constater la divergence mais d’étudier la manière de la surmonter de façon dynamique, dans une perspective qui nous serait éventuellement commune, et cela dans une situation où notre pays vit sa crise existentielle la plus grave depuis 1940, ce qui appelle à des efforts unitaires de tous les patriotes progressistes. Et cela d’autant plus qu’il serait gravissime d’abandonner au FN le combat contre l’euro : ce combat, à la fois national et social, fut en effet au cœur de la campagne du PCF de G. Marchais et de la CGT d’Henri Krasucki pour le « non » à Maastricht, qui impliquait le « non » à la monnaie unique.

C’est pourquoi nous souhaitons vous interpeller sur une question cruciale.

Si une fois élu président, vous constatiez, - ce qui nous parait inéluctable au vu des rapports des forces en Europe et en Allemagne -, que vos propositions pour transformer l’UE se heurtent au refus des autres gouvernements de l’UE (menaces et sanctions financières à l’appui),

quelle serait votre attitude ?

Vous soumettre en attendant des jours meilleurs comme l’a fait Jospin en 1997 ? Ou bien vous battre frontalement pour dégager notre pays de l’étau qui paralyse toute alternative progressiste, y compris jusqu’à la sortie unilatérale de l’euro et à la rupture totale avec l’Europe supranationale du grand capital ? Le vote de millions de citoyens dépend en réalité de la levée de toute ambiguïté sur cette question."

Cette lettre était resté malheureusement sans réponse. Et la campagne du FdG n’a pas pu convaincre les masses populaire du réalisme de ses propositions faute d’apporter une réponse à la façon de sortir du TINA imposé par l’europe des marchés. L’illusion du vote utile à donc pu jouer à plein, et le FN jouer son rôle dans le cirque médiatique de protection du capitalisme en convertissant l’aspiration populaire à la souveraineté de la nation , à voir reculer les puissances de l’argent en une immonde et autodestructrice xénophobie.

Il est urgent que le FdG et ses partis constituants y apporte une réponse. Les échanges que j’ai pu avoir avec certains militants du FdG et en particulier du PG me laisse penser que cette question fait l’objet d’un débat actif et que bien des militants ont conscience du problème. J’espère qu’il sauront voir que la solution est dialectique, c’est à dire d’allier le drapeau rouge du progrès à celui bleu blanc rouge de 1793 de la souveraineté du peuple. (petite anecdote, sachons nous souvenir que l’internationale a originellement été écrite sur l’air de la marseillaise)
A cette condition, le FdG pourrait effectivement l’emporter en France. Et de cette victoire, et de la sortie de cette UE et de cet euro, il serait possible de construire un véritable projet internationaliste visant non pas au renforcement de la concurrence entre les peuples et de l’exploitation capitaliste mais à la solidarité et au progrès de l’humanité


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