Désormais c’est clair : seul le Front de Gauche peut battre la droite
Depuis le 7 janvier 2013 nous connaissons enfin le vrai visage du Parti Socialiste. Cahuzac, désigné porte parole du gouvernement en ce début d’année, a tombé le masque. François Hollande, Jean-Marc Ayrault et son gouvernement n’ont rien contre le capital, gouvernent en fonction des exigences des marchés, de la BCE et du Medef. Nous avons également appris qu’ils n’ont jamais cru dans la lutte des classes. Si Jean-Luc Mélenchon avait été opposé, ce soir là, à un représentant UMP, il aurait entendu exactement les mêmes arguments pour justifier la politique d’austérité qui s’abat sur le monde du travail, absolument les mêmes. Dès lors, la question qui se pose avec une incroyable acuité depuis ce début d’année 2013 est simple, mais redoutable. Qui sera le mieux placé pour battre la droite et l’extrême droite, pas uniquement en 2017, mais dès 2014, année des élections municipales et européennes ? Voter pour le Parti socialiste, reviendrait, pour les électeurs désireux d’un changement, à choisir la continuité des politiques menées sous Fillon. Là encore, nous ne faisons que répercuter les propos du ministre du budget actuel, désormais libéral et totalement assumé. Alors pour battre la droite et obtenir enfin le changement attendu, le choix du Front de Gauche sera le seul possible.
Les politiques d’austérité et d’aliénation aux marchés conduisent les collectivités locales à l’étranglement. Comme toujours en pareille situation, les premiers à payer la facture sont les villes pauvres, les départements les moins riches. Regardons, par exemple, la situation dans un département comme la Seine Saint Denis. Parce que le département n’est pas certain du tout de pouvoir présenter en 2013 un budget à l’équilibre, il est obligé de tailler dans les dépenses de l’école, pourtant une priorité annoncée par le candidat Hollande, et la hache qui plus est. Le tarif de la restauration scolaire dans les collèges restera stable pour 30% des ménages qui ont des revenus qui les placent en dessous du seuil de pauvreté. Donc il ne baissera même pas pour eux en ce temps de crise majeur. Il augmentera de pratiquement un euro par repas et par enfant pour les ménages à revenus moyens, ce qui représentent environ 50% des familles du département. Livrons-nous à un petit calcul simple. Une famille qui vit péniblement avec 2000 euros par mois et qui a deux enfants verra sa dépense de cantine augmenter de 40 euros, rien que ça. Mais le drame de la règle d’or consiste, en réalité, à devoir payer la privatisation des budgets des états car les états n’ont d’autre choix que d’emprunter sur les marchés privées à des taux élevés plutôt que de pouvoir emprunter aux banques centrales à taux zéro. Ce n’est pas nous, A gauche pour de vrai ! qui le disons, mais Michel Rocard en personne, pas plus tard que le 22 décembre dernier, à la 13ème minute pour être précis si vous cliquez ici. Cette règle d’or et ses conséquences conduisent à présent le département de la Seine Saint Denis à baisser les dotations allouées aux collèges de 5%. Même sous Sarkozy, on ne voyait pas ça !
Sur la question de l’Europe, voter socialiste reviendrait à voter UMP. Avons-nous besoin de le démontrer plus avant ? Faisons tout de même l’effort, ne soyons pas économe d’une petite énumération qui nous serait imposée par une règle d’or qui limiterait le nombre de mots de ce petit billet :
- En 2005, pratiquement tout l’appareil socialiste fait campagne pour que la France adopte, par référendum, le traité de constitution européenne rédigée par un certain Giscard, excusez du peu. Un traité qui devait inscrire, dans le marbre d’une constitution, des principes économiques, une première dans l’histoire de l’écriture de textes constitutionnelles : concurrence libre et non faussé, primauté du capitalisme sur tout autre modèle économique, etc, etc, etc…Déjà, quelques irréductibles défenseurs de la lutte des classes rentraient en résistance, avec à leur tête un certain Jean-Luc Mélenchon.
- En 2008 arrive le traité de Lisbonne. Un traité qui fait passer le TCE refoulé à la porte, par la fenêtre. Les socialistes libéraux qui gouvernent aujourd’hui le pays sont pour, Ayrault en tête ! Ils s’opposent simplement à sa modalité de ratification, ils veulent un référendum.
- En 2012, Ayrault est premier ministre, il a remplacé Fillon qui l’était au moment du traité de Lisbonne. Alors, 95% des députés socialistes voteront le TSCG, 100% la règle d’or, sans référendum, aucun. Sans doute l’effet Matignon…
Désormais, sur l’Europe, le PS et l’UMP sont en phase, non seulement sur le fond, mais aussi sur la forme.
La révision du mode de calcul de la dette, c’est maintenant. Car c’est dans les années 70 que l’on décide de calculer la dette des états non plus sur la durée d’échéance du remboursement des emprunts, mais sur une année. Comme par hasard, il s’agit exactement de la période où l’on privatise la dette des états ! Pour expliquer les conséquences du changement de ce mode de calcul il faut rentrer dans une petite démonstration arithmétique. Accrochez vous, vous allez voir, c’est très instructif. L’échéance de la dette d’un pays comme la France est d’environ 7 ans. Lorsqu’un ménage emprunte, pour acheter son logement par exemple, on divise le montant total de la somme empruntée, c’est à dire de la dette contractée, par le nombre d’années qu’il faudra à son remboursement. Ainsi, 100 000 Euros empruntés sur 20 ans donnent 5000 euros de dettes par an. Puis on compare ces 5000 euros aux revenus annuels du ménage. En général cela donne des taux d’endettement inférieurs à 30%, sinon le prêt est refusé. Pour les états, on décide de ne plus considérer la durée du remboursement. Alors que si on appliquait la règle de calcul d’endettement classique et logique en tenant compte de l’échéance, les 1800 milliards de dettes françaises devraient être divisées par 7 ! La dette serait alors de 250 milliards environ. Ramenée aux 2000 milliards de revenus produits chaque année, le niveau d’endettement ne serait plus que de 12,5% du PIB. Incroyable non ?
L’audit de la dette ce doit être maintenant. Car toutes les dépenses ne sont pas équivalentes. Donc tous les emprunts pour les financer ne peuvent pas être agglomérés. Ainsi les emprunts qui servent à investir produiront des revenus à un moment où à un autre. Ils ne sont donc pas des dettes, mais des revenus différés. Ensuite, il est indispensable de mettre en face d’une dette le patrimoine qui permet de la compenser en totalité ou en parti. Lorsqu’un ménage, toujours lui, emprunte pour l’acquisition de son logement, il mentionne les biens qu’il détient afin de les intégrer dans le calcul du ratio de sa dette. Et s’il a du bien, cela fait diminuer son ratio d’endettement. Jusqu’à preuve du contraire, un pays comme la France détient du patrimoine, des immeubles, des infrastructures et autres richesses. Pourtant, ce patrimoine n’est pas intégré dans le calcul du ratio de la dette. Telle qu’elle est aujourd’hui calculée, la dette de la France est largement sur évaluée. Ceci afin de mettre la pression sur l’état et l’obliger à privatiser… le patrimoine !
Le Front de Gauche unie est la seule alternative à la droite. Si nous étions dans une démonstration rhétorique nous nous contenterions de dire que PS et UMP c’est pareil et que le seul vote de gauche c’est le Front de Gauche. Mais A gauche pour de vrai ! il n’est pas question de tomber dans cette facilité. Car, en réalité, sur certaines questions, il existe encore des différences entre le PS et l’UMP. Il s’agît des questions sociétales, comme le mariage pour tous par exemple. Mais à l’heure du choix politique, c’est à dire électoral, face à la validation qu’opère le gouvernement Hollande/Ayrault de toutes les thèses économiques et sociales de la droite UMP, les électeurs seront nombreux à se détourner du PS, comme ce fût le cas en Grèce, en Espagne, en Italie, en Angleterre…Le Front de Gauche a donc l’obligation d’avancer uni, dès les élections municipales et européennes de 2014, pour affirmer de manière crédible et cohérente que l’alternative à gauche face à la droite, c’est lui. Les électeurs ne comprendraient pas le moins du monde les petits accords entre amis, histoire de sauver quelques adjoints ou conseillers dans les mairies, entre certaines formations politiques du Front de Gauche et le PS. Le prix de ces petits accords serait à payer cash dès les européennes, et beaucoup s’en souviendraient en 2017.
Mais lorsque l’on voit, A gauche pour de vrai !, les voeux que le parti communiste a formulé pour cette année 2013, on est incroyablement optimiste. Jamais les formations politiques qui constituent le Front de Gauche n’auront été aussi proches dans l’analyse de la politique conduite aujourd’hui dans le pays. Quant au désir des forces du Front de Gauche de battre la droite pour changer la vie des gens et renverser en faveur des plus précaires le rapport de force de la lutte des classes, il est tel que l’on peut affirmer sans crainte que seul le Front de Gauche peut, désormais, battre la droite et l’extrême droite.
Sydne93
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