Par où commence le rêve ? Les raisons sont tellement nombreuses, et cela est tellement personnel...
« Je comprends très bien qu’elle soit préférée pour la facilité de son apprentissage et de son emploi, cela dit »
Au fait, ce n’est pas la seule raison. Imaginez que vous êtes, disons, ingénieur et devez faire le projet d’un cinéma. Vous avez une idée, vous faites vos croquis, vous les présentez... et au lieu de discuter avec vous de votre idée, on vous reprend : prenez le papier un peu plus blanc... laissez ici une marge de deux milllimètres plus grande, et ici, d’un millimètre plus petite... Tracez les chiffres un peu plus droites... mettez ici un peu de rouge... etc. Et quand vous demandez « pourquoi ? », la réponse est « c’est comme ça ! »
Avec les langues, c’est la même chose. On souhaite exprimer une idée, et on est continuellement embourbé dans les exceptions, les usages, les règles chaotiques qui n’apportent rien à la communication. C’est bien pour ceux qui aiment les exceptions, mais pour les autres ?
Si on doit aller à Biarritz, il est possible soit s’y rendre à pied et contempler la nature, soit prendre l’avion, cela dépend de nos objectifs. Forcer quelqu’un d’aller à pied, même s’il n’aime pas ça et veut seulement arriver vite à sa destination, est illogique et quelque part sadique.
Pourtant, c’est ce qui se passe avec l’anglais. On nous le présente comme moyen de communication internationale, mais en oubliant de dire, combien long est le temps pour arriver au niveau permettant d’exprimer nos idées. On nous oblige d’aller à pied, tandis que l’avion est tout prêt, et certains le prennent
Le domaine des rêves a son importance. Pourtant, il y a des problèmes plus graves : l’apparition en UE des deux sortes de citoyens, privilèges accordés de facto aux Britanniques (avec les 25 000 000 000 d’euros venant dans leurs caisses d’Etat grâce à la position dominante de leur langue, les postes réservés aux natifs etc.), une perte de temps pour essayer d’apprendre l’anglais (tandis que les natifs développent les sciences, tout en restant largement supérieurs en anglais), la culpabilisation massive des non-anglophones... Ce qui ne me fait pas rêver, c’est la dégradation du français et des autres langues. Pour les protéger, pour rétabler la dignité linguistique des peuples de l’Europe, quelques mois d’espéranto ne me semblent pas un sacrifice tellement énorme.
Du point de vue linguistique, l’espéranto permet une grande liberté, une souplesse formidable, c’est une langue rigolote (la seule qui m’a procurée ce sentiment pendant l’apprentissage), gratifiante et respectueuse de « l’apprenant » - on ne se sent pas agenouillé avec les ordres « dis comme ça, parce que c’est comme ça ! »
« ravie de savoir que j’en ai finalement le droit »
Pourquoi « finalement » ?.. Vous l’avez toujours eu