Donnons la parole aux classiques :
« Si malgré tout un écolier britannique (...) parvenait à apprendre un soupçon de français, les méthodes pédagogiques anglaises se chargeraient bien vite de ruiner son pauvre acquis avec ce que les petite annonces appellent »un maître autochtone". Ce Français de France, qui, soit dit en passant, est le plus souvent Belge, est, sans nul doute, un personnage fort méritant qui comprend - c’est vrai - et même parle couramment sa propre langue ; mais là s’arrêtent ses compétences. En général, il montre une formidable incapacité à enseigner quoi que ce soit à quiconque.
(...)
Et je ne comprends toujours pas, pourquoi nous perdons notre temps à enseigner même le français selon cette méthode. Ne savoir absolument rien d’une langue n’est pas déshonorant ; et mis à part les journalistes et les romancières pour qui c’est une obigation professionnelle, cette pseudo-connaissance du français, dont nous sommes si fiers, ne nous set à rien sinon à nous rendre ridicules."
Jerome K. Jerome, « Trois hommes sur un vélo », 1900
J’ai pu observer les effets de l’apprentissage fait par des natifs. L’une - Allemande - n’a strictement rien appris aux enfants. L’autre, une Anglaise, pareil en pire (si c’est possible). L’autre encore, une Anglaise aussi, leur a appris quelques mots. Tout ça en parlant leurs langues natales avec une prononciation très correcte En comparaison, une Française habilitée à enseigner l’allemand leur a donné plus de connaissances en deux mois que les autres tout au long de l’année scolaire.
« avec des profs français qui ne semblaient pas plus savoir ce qui posait problèmes aux petits français »
Les natifs d’une autre langue le savent encore moins.