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Commentaire de soi même

sur Le FMI s'est trompé. Pourtant Keynes en 1936 l'avait prévu


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soi même 13 janvier 2013 19:38

L’ irrationnelle fascination pour Lord Keynes. - Wings of Liberty

Alors que ces dernières années attestent des multiples naufrages du keynésianisme, je trouve tout simplement
stupéfiant de voir combien la pensée keynésienne exerce toujours une fascination auprès des « experts » et des
dirigeants.
Cette merveilleuse doctrine économique, qu’ est le keynésianisme, soutient que pour obtenir de bonnes récoltes,
on peut bouffer les semences avant même de les avoir mis en terre, puis il suffit d’emprunter à son voisin, qui lui
a semé en temps et en heure de quoi se nourrir faisant le bonheur de ce dernier qui sans cela n’aurait eu
personne à qui vendre sa récolte. Je concède l’image exagératrice : On peut aussi non pas lui emprunter de
l’argent, mais simplement le lui voler sous forme diverse et variée de racket fiscal.
Pendant les années 30, le contexte d’ une économique mondiale fractionnée en espaces nationaux favorisait un
développement par auto-suffisance, alimentant une guerre économique qui dégénéra en conflit armé généralisé.
Keynes avait écrit qu’ Hitler en personne s’ était servi de sa théorie ( la Théorie Générale de Keynes ) pour
accomplir son entreprise de reconstruction et de la relance économique alllemande dont il avait sciement mis en autarcie.
D’ailleurs, Lord Keynes écrivait en 1936, dans sa Théorie Générale :
« Il va sans dire que la théorie de la production dans son ensemble, que ce livre cherche à présenter, s’adapte beaucoup mieux aux conditions d’un Etat totalitaire, que ne le fait la théorie de la production et de la répartition d’une production donnée, avec en plus une large dose de laissez-faire » ( Gérard Marie Henry [1997], Keynes,
Edition Armand Colin, Paris, page 7 ) I
Il va sans dire... autant l’ énoncé à coeur ouvert ! Du reste, dans un élan aristocratique, Keynes méprisait la démocratie. Sa correspondance avec Friedrich Hayek ( un libéral de l’ école autrichienne ) révèle sa vision de la liberté : « Je pense que la bonne solution viendra d’éléments intellectuels et scientifiques qui doivent être au-dessus des têtes de la grande masse d’électeurs plus ou moins illettrés » .

Comme si cela ne suffisait pas à discréditer la théorie keynésienne. En outre celle-ci n’est valide que sous certaines hypothèses aussi précises que restrictives. Keynes ne se limitait qu au court-terme, se focalisant sur la relance de la consommation parce qu’il considérait que l’offre était donnée (ce qui est normal à court-terme) et sous-employée. Keynes raisonnait également sur un modèle d’économie fermée, ce qui était la réalité de son époque. Enfin, ses raisonnements ne prennent pas en compte le changement technologique puisque son évolution est considérée comme figée à court-terme.
Bien entendu, aujourd’hui l’économie est ouverte ( vrai depuis 1945 avec la mise en place du GATT et du FMI ) avec une mouveance incessante de la technologique. De plus, l’addition des court-termes ne fait pas du long-terme. Alors pour bien comprendre le moteur de la croissance durable à long-terme, il faut avoir une optique différente du schéma keynésien et qui est celle qui a été privilégiée par la macro-dynamique, dont les bases essentielles ont été posées et exposées par Robert Solow dans les années 60.

Robert Solow, professeur d’économie au M.I.T., lauréat du Nobel d’économie en 1987 pour ses travaux académiques sur la croissance, n’échappait pas au conditionnement keynésien, la pensée dominante dans le monde académique de l’époque. Il faudra attendre les lumières de Milton Friedman, et l’école de Chicago, pour mieux saisir toutes les implications de la théorie dynamique de la croissance, notamment en termes de politiques structurelles de croissance.
A mon sens, nous sommes complètement passés à côté de cette révolution intellectuelle majeure qui a porté au pouvoir Reagan aux Etats-Unis et Thatcher en Grande-Bretagne dans les années 80. Il faut se souvenir de la situation des USA dans les années 70 (on glosait en Europe sur le déclin américain) et aussi de la Grande- Bretagne convoquée devant le FMI pour constater la cessation de paiement de l’Etat britannique.
En France, les socialistes accèdaient aux commandes avec le projet de « rompre avec le capitalisme » sous les conseils avisés d’un certain Attali, chantre des nationalisations, récemment remis en place par Nicolas Sarkozy.
Dans les années 60, tous nos économistes - ainsi que le monde universitaire en général formant les
chercheurs – s’ extasiaient du marxisme pendant que les universités américaines posaient les
fondements des théories de la croissance. Ainsi, Milton Friedman et ses « Chicago Boys » comme ils furent vulgairement moqués par les pseudos intellectuels français forcément supérieurs - était considéré comme le Pâoe de l’ ultralibéralisme puis l’ incarnation du Mal, vu d’ une hexagone rose et rouge. D’ où, l’ absence des doctrines libérales dans l’ enseignement des
universités françaises et la présence d’ une dictature intellectuelle cultivant un anti-libéralisme primaire.
Plus croustillant, en 1974, Lionel Jospin signa en 1974 un opuscule à l’usage des jeunes militants du PS qui suggerait vivement de lire Marx, Engels, Gramsci, Rosa Luxembourg, Lénine et Mao... Bref de grands économistes ayant apportés prospérité et rayonnement à leur peuple !
Evidement, l’effondrement de l’U.R.S.S dévoila le désastre économique, social et humain de l’ expérience communiste. Dès lors les « penseurs » officiels et autres soi disant experts en économie, à peine gênés, sont donc devenus keynésiens. Malheureusement, en retard d’ une révolution majeure, Keynes était déjà depuis longtemps dépassé. Sans doute attendent-ils aujourd’hui l’ inévitable et imminente faillite de l’Etat-providence pour se convertir au libéralisme ? J’ en doute car il s’ avère plus aisé d’ attribuer la catastrophe annoncée aux ravages d’ une « mondialisation libérale » sans trop perdre la face.Infos Economiques, Finances, Société
que les autres, beaucoup plus nombreux, courent désespérément après des évènements qu’ils sont incapables de comprendre et véhiculent de fallacieuses interprétations.

Tout le monde s’ accorde pour dire que l’ Euro ne fonctionne pas et que la monnaie unique a créé des siuations
antagonistes aux effets escontés.
Cependant les avis divergent sur l’ origne de la crise au sein des économistes. Paul Krugman, le célèbre
économiste néo-keynésien lauréat du Prix Nobel d’économie 2008, était l’un des invités d’une conférence donnée
à l’auditorium Rafael Del Pino, au cours de laquelle il a présenté son nouveau livre, « End This Recession Now ! » (
mettez fin à cette récession maintenant !). Il s’ est vu confronté à Pedro Schwartz, un économiste espagnol
d’obédience libérale qu se revendique du couranté de pensée de l’ école autrichienne de l’ économie.

Naturellement, la vision des deux hommes s’ oppose. Pour Krugman, l’insuffisance de la demande doit être compensée par des stimuli de l’Etat, alors que pour Schwartz , la sortie de crise ne peut se faire que par une libération de l’ offre, en évitant le recours des instances publiques.

Aux alentours de la 35 mn, Schwartz intervient suite à l’allocution de Paul Krugman, tout en manifestant un grand
respect pour son collègue néo-keynésien, avec néamoins une réserve : « Fâcheusement et trop souvent, les lauréats du prix Nobel tentent de pontifier dans des domaines hors de la spécialité dans laquelle ils excellent » ,
et « ils bénéficient de cette aura autoritaire qui fait que peu importe ce qu’ ils disent, que ce soit censé ou exagéré , est accepté avec résignation par certains, et enthousiasme par d’autres »
S’ensuit un rappel des mécanismes économiques ( vers 39 :00 ) et de l’échec des politiques de relance keynésiennes menées aux USA, Japon et en Espagne.
Ce que P. Krugman a dit au sujet de la crise de l’euro et de ses solutions était « intelligent, pratique, mais cela correspond exactement ce que disent habituellement les économistes de cette école : ils nous ont mis dans ces difficultés et maintenant, nous devons sacrifier nos principes pour leur permettre de sortir de ces difficultés » Contenant visiblement sa colère, Krugman a jugé « excessivement décevant » de constater que des gens fustigeaient le manque de stature intellectuelle de son école. Vers 48 :20, on se delecte de l’ authentique
altercation entre les deux hommes. Des rumeurs circulent qu’ à l’issue de cette conférence, Krugman aurait refusé de serrer la main de son collègue. Quel mauvais perdant !
Autre confrontation où P.Krugman perd le débat face à l’ ex-Congress man libertarien Ron Paul. ( VO )
Eleonora Villalba


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