Je comprends votre perplexité et je la partage sur le sujet de la procréation artificielle car, vous avez raison, il y a déjà tant d’enfants malheureux qui voudraient être adoptés.
Et puis, je m’interroge sur la volonté d’avoir un enfant qui soit « la chair de sa chair ». Je sais que c’est inscrit dans notre culture depuis la nuit des temps au sens de « perpétuer sa lignée ». La Bible comporte des pages entières sur la généalogie de ses grandes figures. Mais c’est plus culturel que naturel, les hommes de la préhistoire n’ayant aucun moyen d’établir un lien entre naissance et filiation.
Au final, je me demande si c’est sain. J’ai vu des filles sacrifier leur enfance dans des compétitions de beauté ou de patinage artistique pour réaliser le rêve inabouti de leur mère, des garçons lancés dans des compétitions d’échecs ou de football harcelés ou idolâtrés par leur père. Dans ces cas là, l’enfant n’a plus le sentiment de participer pour lui-même. Il est investi d’une responsabilité trop forte pour ses petites épaules : celle de compenser le sentiment d’échec du parent. Et gare si les résultats ne suivent pas !
L’enfant est un être à part entière et non une excroissance de ses parents.
D’autre part, qu’il s’agisse d’un couple hétéro dont un seul membre est en capacité de procréer, ou d’un couple homo ou lesbien, l’enfant né d’une procréation assistée ne portera les gènes que d’un seul de ses parents. Tant que ceux-ci s’aiment, cela ne pose aucun problème mais ensuite ?
L’adoption, au moins, garantit l’égalité des parents devant l’enfant.
D’autre part, vouloir absolument procréer, est-ce un cadeau à l’enfant compte tenu de l’évolution morale, sociale et écologique du monde actuel ou un cadeau qu’on se fait à soi-même ?
Mais au sujet de votre dernière question, on leur dit quoi aux enfants d’un foyer monoparental ?
« Tu as une maman et pas de papa » ou bien « Tu as un papa et pas de maman ». Vous ne trouvez pas que c’est pire que de dire « Tu as deux papas ou deux mamans » ?
Et pourtant, on a accepté le divorce et l’accouchement sous X.