A Résistance
« Je ne vous suis pas ! Le divorce peut être un drame pour des enfants, sans aucun doute. Mais un enfant de parents divorcés a bien un père et une mère. L’acte même du divorce garantit cela ! Ses parents sont séparés, mais rien n’empêche qu’il les voie tous les deux. »
Et vous pensez que c’est la même chose, pour lui, de les voir tous les deux (quand ça se passe bien) que de vivre avec eux deux ? Le divorce est toujours une fracture dont l’enfant se remet plus ou moins en fonction de son âge, du respect que les parents ont l’un pour l’autre devant l’enfant, du nouveau ménage que créent ou non les anciens conjoints et des compensations d’ordre matériel qu’il reçoit de l’un et de l’autre.
Après 11 années de travail dans l’éducation, j’en ai vécu 11 autres dans l’enseignement et je peux vous dire qu’après deux ou trois cours, je pouvais facilement identifier les enfants du divorce, qu’ils vivent avec leur père ou avec leur mère, parce qu’ils attendaient de moi plus que les autres et me le faisaient savoir.
Croyez-vous franchement que leur sort soit préférable à celui d’un enfant vivant avec deux pères ou deux mères qui restent ensemble ? Je suis sûr du contraire mais je ne prétends pas qu’il ne peut y avoir de divorce dans un couple homosexuel. Ce que je veux dire, c’est que si vous posiez la question comme précédemment : « La liberté de l’un s’arrête où commence celle de l’autre : liberté pour l’enfant de vivre avec ses deux parents ? », vous auriez refusé aux parents le droit de divorcer. C’était ma tentation à l’époque mais je me suis dit qu’il n’était pas mieux pour l’enfant de vivre avec des parents qui se haïssent.
A propos de l’accouchement sous X, vous avez raison, il permet à l’enfant d’avoir des parents adoptifs mais pas de connaître sa filiation biologique. C’est ce que d’aucuns reprochaient à la procréation assistée au service des couples homoparentaux, il me semble... Non ?