LES VÉRITABLES RAISONS DE CETTE GUERRE COLONIALE :
La prétention que la France s’empresse de défendre la démocratie à
l’encontre d’al-Qaïda au mépris total de ses propres « intérêts
fondamentaux », est un mensonge absurde.
D’abord, le gouvernement
français n’a aucune position de principe à l’égard d’al Qaïda. Les
forces djihadistes libyennes ont aidé Paris et ses alliés de l’OTAN à
renverser Mouammar Kadhafi durant la guerre libyenne, en 2011, et Paris
continue de s’appuyer sur le Front Al-Nusra qui est lié à al Qaïda dans
la guerre par procuration que mène l’OTAN contre le Président syrien,
Bachar al-Assad.
L’impérialisme français est en train de mener une guerre au Mali qui
est tout à fait conforme à ses intérêts fondamentaux. Le Mali qui a été
une colonie française de 1892 à 1960 et se trouve au centre géographique
de l’Afrique occidentale, est une région riche en ressources, qui était
jadis au cœur de l’empire colonial français.
Depuis 1968, le groupe nucléaire français Areva a déjà extrait au
Niger voisin 100.000 tonnes d’uranium et projette d’y ouvrir, en 2014,
la deuxième plus grande mine d’uranium du monde. Le gouvernement
Hollande se sert de la guerre pour établir des liens étroits avec le
régime algérien qui dispose d’immenses réserves de gaz naturel. Les
forces françaises sont également déployées au Sénégal, au Burkina Faso
et en Côte d’Ivoire. Tous ces pays sont d’anciennes colonies françaises.
La France collabore avec les Etats-Unis. La Grande-Bretagne et
d’autres alliés de l’OTAN pour planifier une intervention plus vaste au
Mali, et pour laquelle divers régimes fantoches d’Afrique occidentale
fourniront les troupes au sol. Le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-Moon, a confirmé que le Sénégal et le Nigeria ont déjà envoyé de
l’« aide » au Mali.
Par ailleurs, l’intervention au Mali répond pour Hollande à un important objectif sur
le plan intérieur :
celui de détourner l’attention des attaques brutales
perpétrées contre la classe ouvrière française. Ce n’est pas par hasard
que quelques heures après l’attaque lancée contre le Mali, le
gouvernement Hollande a annoncé une réforme du marché du travail, la
plus profonde à ce jour. Cette réforme comprend l’imposition de
conditions de travail plus « flexibles ». Ces mesures, négociées avec les
syndicats, ont immédiatement été acclamées par l’association patronale
du Medef comme permettant au pays de retrouver sa compétitivité.