L’égalité fondée sur les droits de l’Homme et du citoyen est comme son nom l’indique l’égalité en droits pour tous les citoyens. Il n’existe aucune raison pour que cette égalité s’applique ensuite à tous les domaines de la vie. Les symboles dont je parle ne me sont pas propres mais sont absolus : si chez Pôle Emploi on vous proposait un boulot de gigolo en vous signifiant que si vous ne l’acceptez pas on vous retire vos allocs, je doute que vous prétendiez encore que l’exploitation de vos bras est identique à celle de votre sexe et de votre anus. Or, c’est précisément ce qui est arrivé à une femme en Allemagne. Je vous mets au défi d’affirmer que vous ne verriez pas de problème dans l’éventualité où cela se généraliserait.
Mais poussons plus loin le raisonnement égalitariste (absolument pas, donc, issu des droits de l’Homme comme vous le prétendez), et considérons qu’après tout nous sommes constitués en dernière instance de molécules assemblées les unes avec les autres, et qu’il n’y a aucune raison de voir la réalité autrement. Ainsi, nos corps ne sont que des assemblages de molécules, strictement égaux à des pierres ou à des arbres. La sphère symbolique est alors complétement abolie, et les notions de bien, de mal, de justice et d’injustice n’existent pas : n’importe quel geste que nous effectuons n’est qu’un déplacement de molécules, et en ce qui concerne le mal ou la peine que nous pouvons faire à autrui, il ne s’agit après tout que d’impulsions électriques dans le cerveau, et nous savons bien qu’un électron est strictement égal à un autre électron. Nous arrivons donc dans un monde merveilleux où tout est permis.