Le mariage n’est pas une invention chrétienne, il nous vient des Grecs et des Romains. Augustin, au tournant des IV et Ve siècles, s’était efforcé de l’adopter aux moeurs chrétiennes, mais il ne deviendra véritablement un « sacrement » - et non sans quelques réticences de l’Eglise - qu’à la fin du XIIe siècle.
A lieu de parler d’un « mariage pour tous », comme on parlerait de la possibilité d’accéder à je ne sais quel privilège universellement convoité, il vaudrait mieux constater que cette vieille institution n’intéresse plus guère que les curés qui en sont encore exclus et les homosexuels. La plupart des enfant qui naissent aujourd’hui en France naissent en dehors mariage. Beaucoup de mariages, malgré le serment de fidélité, ne durent pas cinq ans.
La logique, ce serait d’abandonner le mariage à ceux qui, dans le cadre d’une religion, y voient encore un sens, et reconnaître légalement, si c’est nécessaire, tout sorte de contrats d’association entre des individus, qu’on appellerait d’un autre nom. Le Pacs ouvrait la voie à cette solution, il suffisait de l’aménager en conséquence.
Se marier, surtout si c’est avec l’intention de faire des enfants, c’est se passer la corde au cou, ça n’est assurément pas une promotion. Des adolescentes incultes et un peu niaises des années 50, dans la lignée d’un bovarysme éternel, pouvaient peut-être rêver sur tous les clichés d’un certain romantisme cinématographique, du roman-photo ou du roman de gare. Nos homosexuels contemporains qui rêvent de pouvoir ridiculement se rouler des pelles devant le maire et les amis rassemblés - et pourquoi pas les dragées, la robe et la couronne de fleurs d’oranger ? - baignent dans la même niaiserie obsolète. C’est affligeant. Et on ne devrait même plus avoir le droit d’en rire ! Le pire, c’est bien cela : le sens du ridicule a complètement disparu. Imaginons pourtant le parti qu’un Molière pourrait tirer de ces engouements grotesques s’il revenait parmi nous le temps d’écrire une comédie.