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Commentaire de easy

sur La guerre contre le terrorisme international est-elle perdue d'avance ? Chronique d'une défaite annoncée


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easy easy 18 janvier 2013 14:08

La terminologie qui convient à ces gens se donnant quelque allure religieuse mais vivent de rapts, de trafics et de rapines c’est « pirates ».
J’imagine que cette terminologie jusque là accordée seulement à des Somaliens va se généraliser à partir du cas malien.

J’en suis à m’étonner qu’ils ne se qualifient pas eux-mêmes (et j’y inclus les bandes subsahariennes qui écument le Congo) comme pirates

Il fut une époque où les pirates ne refusaient pas de s’appeler pirates. Ils se distinguaient par leur chef, leur méthode, leur cible et leur repaire, rien de plus.
Mais peut-être avait-on réservé cette terminologie aux bandits marins qui comprenaient très peu d’enfants dans leurs effectifs.
Car Cartouche bien que se revendiquant clairement bandit et recrutant beaucoup d’enfants n’a jamais été qualifié de pirate

Je trouve que les bandits qui opèrent de façon très armée, en se promentant d’un pays à un autre, en arborant des armes et en étant très nombreux, devraient être appelés pirates, que ce soit sur mer ou sur terre.

Ils ne peuvent prospérer que sur les grandes étendues peu urbanisées tels les déserts et les jungles. Du coup, la lutte contre les pirates aura toujours une connotation raciste qui la rendra épuisante et vaine si elle n’est pas menée par les autorités de même ethnie qu’eux. 

Mais si nous nous mettons à appeler ces bandes armées « pirates », nous devons requalifier autrement ceux que nous appelons en ce moment pirates et qui n’opèrent que d’électronique.

En dramatisant ce que font les bandits de l’informatique en les ayant qualifiés de pirates, nous avons perdu la possiblité d’utiliser ce mot pour ceux qui écument le Sahel en armes alors qu’il leur convient bien mieux.




Ensuite, si l’on considère donc que ces bandes armées sont des pirates, pourquoi existent-ils ? 
A cause de la misère ?
Non, lorsqu’il y a moyen de s’enrichir par un vol ou une arnaque, même l’individu instruit et bien payé se laisse tenter.
A Rome, un sénateur (aristocratie, bien payé) avait été découvert en possession de plusieurs livres d’argent
Il y a un an, un de nos juges a été pris pour avoir volé une horloge

Les pirates du XVIème siècle ont existé certes parce qu’il y avait des trésors à voler mais surtout parce qu’ils avaient l’opportunité de vivre ainsi et hors plan familial.
Cartouche avait prospéré parce qu’il n’y avait pas de police réticulaire telle qu’elle existe de nos jours. Son réseau bandit était plus maillé et organisé que la police

Le fait que le commando qui vient d’attaquer In Amenas en connaissait bien le site d’accès pourtant réservé prouve que ces pirates sont organisés en réseaux

Il faudrait un maillage de concierges dans ces étendues désertiques pour contrer les réseaux pirates.

Au Vietnam, tant sous les Français que sous les Ricains, le Vietminh-Vietcong avait patiemment construit un réseau jusque dans les moindres chiottes alors qu’en face on se bunkérisait
Les vainqueurs communistes ont conservé ce principe du maillage et quiconque se promène en touriste dans le pays est surveillé grâce à ce tissu qui ne coûte quasiment rien à entretenir.


Il est certain que toutes les autorités nationales des autres pays font quelques efforts de renseignement mais elles vont davantage à investir en gros matériel. C’est démonstratif, c’est goliathiste, c’est valable d’un point de vue international mais très dispendieux et vain contre les pirates.

Nos sous-marins SNLE impressionnent certes les autres Etats mais font rire les pirates déjà pirates et ceux qui fantasment de le devenir.

Il faut développer des solutions invisibles, non spectaculaires sans porte-avions ni hélico ni GIGN car le spectacle est fascinant et suscite des vocations
 
Un bon système de surveillance doit rester constamment invisible

Trois types se réunissent, complotent à voix basse.
Un concierge les remarque et prévient le réseau de surveillance. Deux individus déboulent, sans la moindre arme ni sirène, ils entrent dans la discussion du trio, il cassent les certitudes et repartent silencieusement. Les trois comploteurs ne sentent plus leur affaire, ils se savent surveillés, ils retournent à leur potager.
Personne ne sait quoi que ce soit, il ne s’est rien passé. 
Pas de sirènes, pas d’hélico, pas d’uniforme, pas de bruit, pas de vidéo, pas de prison, pas de procès, rien. 
Comme il ne se passe jamais rien de visible, personne ne croit possible qu’il se passe quelque chose, personne ne fantasme de mobiliser la troupe en sorte de Merah, chacun reste à son potager.


 


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