Attention à bien distinguer, d’une part, ce qu’on observe comme motivation de certains chômeurs à la reprise du travail quitte « à y perdre » et, d’autre part, ce que défend l’auteur qui est tout le contraire de « faire travailler gratos » ! Dans son article il dénonce les profiteurs du système et ce qu’il appelle donner les moyens aux autres de vivre décemment implique de la rémunération décente :
"Je crois pour ma part que l’objectif d’une bonne société devrait être
que tous les travaux et tous les emplois concourent à l’intérêt général,
et que tous soient dignes. On s’apercevrait alors que le travail des
traders n’est pas d’intérêt général mais juste au service d’une petite
couche de spéculateurs qui jouent contre l’intérêt général. Or, ce sont
ces gens-là, traders et spéculateurs ou rentiers, que notre système
rémunère le plus. Et si, comme je le crois, l’accueil du public ou les
sorties d’école relèvent de l’intérêt général, alors il faut des emplois
décents et pérennes pour les assurer.«
»Oui, il y a en France et ailleurs des gens qui gagnent beaucoup sans
travailler, mais ceux-là on ne les traite pas d’assistés. Ce sont les
rentiers, spéculateurs et tous ceux qui font travailler leur argent
parce qu’ils en ont déjà beaucoup, ceux aussi qui profitent de niches
fiscales taillées sur mesure pour les très riches ou encore des paradis
fiscaux. Là, cela ne se compte pas en milliards d’euros mais en
dizaines. Et cela fait des dégâts sociaux car ce sont eux qui sont à
l’origine de la crise financière et économique, qui sont à l’origine des
millions de personnes chassées de leur logement aux Etats-Unis et de la
forte montée du chômage depuis 2008. Non seulement ils profitent du
système de l’enrichissement facile, mais ils plongent les plus modestes
dans la misère, et ensuite ils les accusent d’être des assistés.
L’inactivité des rentiers leur a rapporté une centaine de milliards
d’euros en 2010, rien qu’en dividendes versés et autres revenus de la
propriété et des stock options.
Il est temps de dénoncer l’indécente richesse des très riches.
Pendant que le pouvoir d’achat des minima sociaux stagnait ou régressait
et que les dépenses contraintes bondissaient, eux s’en sont mis plein
les poches et ils continuent. Entre 2004 et 2007, derniers chiffres de
l’Insee, la croissance des revenus la plus vive (+ 40 % en trois ans) se
situe dans la petite tranche des 0,01 % les plus riches, le dix
millièmes du haut de l’échelle. Et pour eux la crise a été de courte
durée et elle s’est terminée dès 2009. Pour les autres, elle se
poursuit."