Bové est lui-même un membre de l’ « élite » qui avait un peu mal tourné, mais dont l’oligarchie reconnaît les qualités et qui va rentrer royalement au bercail. Voir l’autre article, qui en a dérangé plus d’un :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18795
Le candidat José Bové court-circuite royalement le courant alternatif
Quoi qu’en dise l’intéressé, la candidature présidentielle de José Bové représente une nouvelle force d’appoint pour Ségolène Royal. Ce n’est sans doute pas ce qu’auraient voulu nombre de militants qui espéraient trouver enfin un candidat indépendant de la « gauche unie » ou « gauche plurielle » chapeautée par le Parti socialiste. Les intéressés se retrouvent peut-être, en ce moment, dans un avion pour lequel ils n’avaient pas forcément acheté un billet. Le nouveau candidat « antilibéral » a bien affiché sa position favorable à Ségolène Royal, malgré les critiques qu’il lui a adressées et les nuances de façade qu’il a par la suite émises à propos du second tour. Au premier tour, Bové pourra déjà faire campagne contre Nicolas Sarkozy ou empêcher François Bayrou de capter des voix à la recherche d’un « candidat nouveau ». Certes, ce sera fâcheux pour Marie-George Buffet ou Dominique Voynet. Mais pour le reste, quel programme propose José Bové ? Saura-t-on enfin ce que signifie la formule magique « un(e) autre » ?
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Au fond, la petite phrase de José Bové proclamant « l’insurrection électorale contre le libéralisme économique » peut faire penser à l’appel de l’Abbé Pierre de 1954 et à son discours sur « l’insurrection de la bonté ». Mais, outre le fait que l’abbé n’avait aucun Roquefort à défendre, il ne semble pas que ceux qui se disent « antilibéraux » aient tiré les leçons du terrible bilan que l’Abbé Pierre avait dressé avec courage et lucidité cinquante ans après son appel : « J’étais surtout loin d’imaginer que cinquante ans plus tard des familles en France, avec de jeunes enfants, dormiraient toujours dans la rue ». Un constat bien plus politique que toutes les déclarations pré-électorales de José Bové, de Marie-George Buffet, de Dominique Voynet et d’autres « gauches de la gauche ».
Dans ces conditions, on peut comprendre que des courants qualifiés d’alternatifs se soient sentis court-circuités par les modalités de l’annonce de la candidature présidentielle de José Bové, et que la campagne à venir n’accapare pas forcément les discussions des militants.