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Commentaire de Philippe

sur Le réchauffement climatique : l'article du Monde qui désinforme


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Philippe (---.---.181.8) 10 février 2007 16:19

Article de Zbigniew Jaworowski professeur au Central Laboratory for Radiological Protection (CLOR) à Varsovie en Pologne. Il est le président du conseil scientifique du CLOR.

Dans les années 70, un des principaux experts en modélisation du climat a justement affirmé qu’avec une concentration de CO 2 accrue dans l’atmosphère, même d’un facteur de 10, l’intensification de l’effet de serre « n’aurait pas lieu car la couche de 15 µm de CO 2 , qui est la principale source d’absorption, sature », et que la hausse de la température globale provoquée par le CO 2 dans les 30 années à venir ne serait « pas plus haute que 0,1°K ». (S.H. Schneider, Science, vol. 173, p. 138-141, 1971). Dans le même article, Schneider a estimé que la quantité de poussière industrielle dans l’atmosphère « augmenterait de six à huit fois dans les 50 prochaines années », ce qui « devrait accroître les indicateurs d’opacité globale d’un facteur de 4 », et déclencher une « diminution de la température globale aussi forte que 3,5°K », et qu’une « telle baisse de température pourrait être suffisante pour provoquer une ère glaciaire ! ». Malgré cela, dans un article du Detroit News du 5 décembre 1989, p. 10 a, Schneider a prétendu que l’affirmation selon laquelle il était « de ceux qui nous ont particulièrement mis en garde contre un retour de l’ère glaciaire » ... « est évidemment fausse ».

Ceci est en harmonie avec ses recommandations sur l’honnêteté scientifique en climatologie. « Chacun d’entre nous doit décider du bon équilibre entre être convainquant et être honnête » ( Discover , octobre 1989, p. 45-48). Une telle ligne de conduite équilibrée s’est avérée être très « convaincante » ; le budget annuel de la recherche sur le climat s’élève maintenant à 5 milliards de dollars dans le monde entier, et le public est convaincu que les humains sont responsables du changement climatique actuel, prétendument désastreux. Une telle conviction prépare mentalement le public à consentir à l’annihilation de la civilisation actuelle, professée par un petit groupe de néo-malthusiens installés à des postes clés aux Nations Unies et ailleurs. Ce groupe a récemment enregistré une vraie victoire : le Protocole de Kyoto a été ratifié ou approuvé par 119 pays, à l’exception notable des États-Unis, de la Russie, de l’Ukraine, de l’Australie, d’Israël, et de dix autres pays.

En conséquence des restrictions sur les émissions de CO 2 requises par ce protocole, son effet attendu pourrait être de diminuer la température globale en 2100 d’à peu près 0,2°C, ou de reporter l’accroissement de température de 2094 à 2100 - un changement qui est à peine observable. Cependant, les pertes économiques dues à Kyoto seraient ressenties par tout le monde, alors que la réduction du produit domestique mondial, sur l’ensemble du siècle, pourrait atteindre 1800 milliards de dollars.

En juillet 1997, le sénat américain a rejeté le Protocole de Kyoto par un vote de 95 à 0, le président George W. Bush l’a rejeté en mars 2001, parce que « gravement dommageable », et le président Vladimir Putin l’a également critiqué durant la Conférence Mondiale sur le Changement Climatique à Moscou en 2003. Son principal conseiller économique, Andrei Illarionov, a prévenu que « le protocole mettrait fin à la croissance économique. Il condamnerait la Russie à la pauvreté, à la faiblesse et à la régression. ». Le rejet du Protocole de Kyoto par les États-Unis et la Russie pourrait inverser la marche aveugle vers la destruction.

Des études démontrant que les récents développements climatiques ne sont pas inhabituels et qu’ils reflètent le cours naturel des événements planétaires sont discutées dans cet article. Durant les derniers 545 millions d’années, la Terre est passée par huit grands cycles climatiques, quatre froids et quatre chauds, chacun durant de 50 à 90 millions d’années. Ces longs cycles sont liés aux flux de rayons cosmiques, dépendants du déplacement du système solaire à travers la voie lactée. Sur ces longs cycles sont superposés des cycles courts, qui renforcent ou affaiblissent les longs. Ces cycles courts dépendent de l’activité du soleil, qui influence l’intensité des rayons cosmiques de la galaxie dans la troposphère. Plus l’activité du soleil est forte, plus l’intensité des rayons cosmiques dans l’atmosphère de la Terre est faible. Les rayons cosmiques ionisent les molécules d’air, les transformant en noyaux de condensation pour la vapeur d’eau- à partir desquels les nuages sont créés. Plus la radiation est intense, plus il y a de nuages, et plus il fait froid. Ainsi le soleil ouvre et ferme au dessus de nos têtes un parapluie de nuages contrôlant le climat.

Pendant les derniers millions d’années il y a eu 8 à 10 Ères Glaciaires, chacune d’une durée d’environ 100000 ans, espacées par de courtes périodes chaudes, chacune d’une durée d’environ 10000 ans. Durant la période interglaciaire présente, il y a eu deux périodes particulièrement chaudes : le réchauffement holocène (commencé il y a 6000 ans et terminé depuis 3500 ans) et le réchauffement médiéval (de 900 à 1100). Une période froide a succédé au réchauffement médiéval : la Petite Ère Glaciaire (de 1350 à 1880). Ce fut un phénomène global, durant lequel la température moyenne globale était d’1°C inférieure à maintenant. Son existence a été confirmée par des centaines d’études. Au 19 ème siècle, le climat s’est adouci, et les glaciers montagneux et arctiques ont commencé à reculer. En Norvège le retrait a été observé dès 1800 à peu près. La Petite Ère Glaciaire n’est pas complètement derrière nous, et la température actuelle est plus basse qu’elle ne l’était pendant les réchauffements médiéval et holocène. À l’inverse de la masse de publications révélant des tendances climatiques variées durant ces 1000 dernières années, Mann et al. ont publié une « courbe en crosse de hockey » montrant une tendance plutôt uniforme, légèrement décroissante jusqu’à la seconde moitié du 20 ème siècle où des températures exceptionnellement hautes sont survenues. Deux groupes de recherche indépendants ont démontré que cet article, publié dans le journal Nature et utilisé comme porte-drapeau dans le récent compte-rendu de l’I.P.C.C., était faux et réalisé de manière si confuse qu’il nuisait à la réputation de qualité du travail d’analyse chez Nature et à l’I.P.C.C.

Les températures les plus hautes du 20 ème siècle ont été observées vers 1940, et ensuite le climat global s’est rafraîchi d’environ 0,3°C, malgré la multiplication par trois de l’émission annuelle de CO 2 d’origine industrielle durant cette période. La concentration de CO 2 dans l’atmosphère a été déphasée par rapport à la température, récemment comme dans le passé lointain, les concentrations accrues apparaissant après le réchauffement de l’atmosphère. Une corrélation étonnamment précise existe entre les changements dans la couverture nuageuse et la température globale, d’une part, et l’intensité des radiations cosmiques, d’autre part. Il semble que l’élucidation des causes des changements climatiques passe du champ de la climatologie classique à celui des physiciens et astrophysiciens. Ils prévoient qu’on peut s’attendre à ce que l’activité solaire soit à un minimum entre 2021 et 2026, ce qui entraînera une température globale minimum. Les mesures faites entre 1997 et 2000 à Irkutsk en Russie par l’Institut de Physique Solaire et Terrestre suggèrent que la transition d’un climat chaud à un climat froid pourrait avoir déjà commencé. Une nouvelle ère glaciaire, qui peut survenir bientôt comme la géologie nous l’apprend, est un vrai défi pour l’humanité. Avant qu’elle arrive, profitons de ce cadeau appréciable de la nature, le réchauffement.


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