Le Drian n’exclut pas des exactions de l’armée malienne
Créé le 23-01-2013 à 15h30 - Mis à jour à 15h30
PARIS (Reuters) - Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le
Drian, n’a pas exclu mercredi que l’armée malienne ait commis des
exactions dans le cadre de la guerre engagée contre les groupes
islamistes armés.
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé
l’armée malienne d’avoir perpétré une série d’exécutions sommaires et a
appelé Paris et Bamako à ouvrir une commission d’enquête indépendante
sur ces exactions.
"Il faut être extrêmement vigilant et le président de la République
(François Hollande) compte sur le sens des responsabilités des cadres de
l’armée malienne pour éviter toute exaction", a déclaré Jean-Yves le
Drian dans l’émission Politiques de France 24-RFI-L’Express. "C’est leur
honneur qui est en cause."
A la question de savoir si des exactions avaient déjà été commises, il a répondu : « Il y a des risques ».
[...]
Dans un communiqué publié mercredi, la FIDH fait état d’une série
d’exécutions sommaires perpétrées par des membres des forces armées
maliennes à partir du 10 janvier, notamment dans les villes de Sévaré,
Mopti, Nioro et d’autres localités situées dans les zones
d’affrontements.
Les victimes des exactions seraient des personnes accusées d’être
complices des djihadistes ou des infiltrés, des personnes en possession
d’armes, des individus ne pouvant justifier de leur identité lors de
contrôles de l’armée ou ciblés simplement en raison de leur appartenance
ethnique et communément appelés les « peaux claires », souligne
l’organisation.
"Ces actes de représailles alliés à la tension extrême entre les
communautés constituent un cocktail explosif qui fait craindre le pire,
notamment dans la perspective de la reconquête du Nord", estime Souhayr
Belhassen, présidente de la FIDH.
"Ces exactions entachent la légitimité de l’opération de restauration
de l’intégrité du territoire et doivent faire l’objet de poursuites par
la justice nationale et, le cas échéant, par la Cour pénale
internationale qui a ouvert une enquête le 16 janvier sur la situation
au Mali", estime pour sa part Sidiki Kaba, président d’honneur de la
FIDH.
L’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch avait dit
samedi être en possession d’informations crédibles sur de graves
exactions, dont des meurtres, commises par les forces de sécurité
maliennes à l’encontre de civils dans la localité de Niono, dans le
centre du pays.
Le Drian n’exclut pas des exactions de l’armée malienne