Avec un pareil article, Rosemar, vous donnez des verges pour vous faire battre ! Je ne suis pas bien méchant, mais je crois que je vais quand même en profiter un peu...
Ce spectacle lamentable que vous décrivez et qui me révolte autant que vous, quand est-il apparu ? Au milieu des années 80, plus précisément après la fin du gouvernement Mauroy et le « virage » libéral d’un pouvoir « socialiste » qui venait d’inventer toute sorte de joyeusetés pour changer la vie, comme la fête de la musique, et s’employait d’un autre côté à détruire l’école de la République. Une entreprise de démolition dans laquelle il a réussi au delà de tout ce qu’on pouvait concevoir. C’est sa seule réussite incontestable.
C’est dans ces années-là, années roses et « socialistes » à souhait, dans une France gouvernée par l’homme à la francisque, le copain d’un ancien chef de la police de Vichy, qu’on a commencé à parler de la « nouvelle pauvreté » et à remettre en question l’état-providence. En 1985 sont apparues les premieres soupes populaires, joliment baptisées « restaurants du coeur ». Quand je suis arrivé à Paris, en 89, j’habitais près de Gambetta et je voyais des gens encore très correctement habillés assis derrière une petite boîte sur les premières marches des stations de métro, probablement chassés de chez eux la veille par des huissiers. De semaine en semaine, je les voyais se transformer, devenir ces épaves que nous côtoyons désormais quotidiennement et pour lesquelles il nous semble que nous ne puissions plus grand chose, que nous essayons même - sans succès - de ne pas voir.
Après cela, faites-nous donc encore l’éloge de Normal Ier et de son parti qui fournit à tous, gracieusement, des lunettes roses !