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Commentaire de njama

sur La guerre au Mali : enfin une guerre avec zéro mort côté civil


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njama njama 24 janvier 2013 12:35

Les guerres n’existent plus pour ainsi dire, en novlangue on préfère le terme « interventions militaires » ... et dans le langage de la Défense (qui n’est plus nationale par définition *) on parle d’OPEX, (OPérations EXtérieures).
* « Il s’agit d’interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national. Elles se déroulent en collaboration avec les organisations internationales (l’ONU et l’OTAN) et les armées locales. »

Donc nos mercenaires français ne font pas la guerre, mais ont été envoyés dans une OPEX (Opération de Police EXtérieure) si on peut dire ...
Aujourd’hui, le corollaire de l’intervention militaire, c’est l’intervention humanitaire, d’un côté les bombes, de l’autre les sacs de farine, les tentes, les vaccins ... . Ce n’est pas le tout de gagner militairement la guerre, encore faut-il après occuper le terrain, y remettre l’ordre souhaité, les humanitaires étant ces nouvelles troupes d’occupation.

Une intervention humanitaire, autre volet de la nov_guerre ça se prépare, encore faut-il la justifier, ce qui permet de décoder l’info.
 operationspaix.net (dont le lien est cité ici dans l’article ) reprend l’information Reuters

Mali : l’armée malienne accusée d’exactions
L’ONG Human Rights Watch accuse aujourd’hui les forces de sécurité maliennes d’avoir commis de graves exactions contre les civils, y compris des meurtres. Les communautés touareg et arabes seraient particulièrement visées. « Nous invitons instamment les autorités maliennes, tout comme les soldats et les autorités françaises et ouest-africaines, à faire le maximum pour garantir la protection de tous les civils », conclut le communiqué de l’ONG. (Source : Reuters)

Invoquer des « exactions », est toujours approprié pour justifier cet humanitaire. Ici pour des raisons ethniques, mais les registres peuvent varier, questions religieuses, enfants- soldats, viols, pillages, massacres, destructions ... (pour illustration, cf le cas médiatique syrien en ce moment)

En fait la réalité est que intervention humanitaire et militaire se préparent mutuellement, ainsi que peut en témoigner cet article du 30 AVRIL 2012 de Human Rights Watch, source que l’on pourra considérer sinon comme fiable, du moins faisant référence dans un contexte politique de « communauté internationale ».

Mali : Les rebelles du Nord perpètrent des crimes de guerre
Les groupes armés commettent des viols et utilisent des enfants soldats

« (Bamako, le 30 avril 2012) – Les rebelles touaregs séparatistes, les groupes islamistes armés et les milices arabes qui ont pris le contrôle du nord du Mali en avril 2012 ont commis de nombreux crimes de guerre, notamment le viol, l’utilisation d’enfants soldats et le pillage d’hôpitaux, d’écoles, d’organismes d’aide et d’édifices gouvernementaux, ...
Human Rights Watch a également reçu des informations crédibles selon lesquelles des soldats de l’armée malienne ont arrêté arbitrairement et, dans certains cas, exécuté sommairement des membres des services de sécurité ainsi que des civils appartenant à l’ethnie touareg. »

L’affaire n’est donc pas nouvelle !

Dans leur simplisme les médias nous présentent cette nov_guerre de l’armée française comme un combat contre les djihadistes, contre Ansar Dine ce groupe armé islamiste qui veut imposer une interprétation stricte de la charia – la loi islamique – dans tout le Mali. Sans être un combat contre l’islam, au final, il s’agirait en somme d’en éradiquer une composante violente qui sèmerait le chaos au Mali.

Nos soldats français combattent-ils des hordes barbares ?
La France fait-elle la guerre au terrorisme islamique  ?

Sans même être soldat engagé sur ce « théâtre d’opérations » (comme on dit en novlangue en remplacement de « champ de batailles ») à y regarder d’un peu plus près, le prétexte apparaît très grossier. Tout n’est pas aussi simplet qu’on veut bien nous le dire !

POUR QUE LES SOLDATS FRANCAIS NE MEURENT PAS IDIOTS

En creusant un peu, on entrevoit dans la trame derrière cette nov_croisade contre des abrutis religieux d’autres questions politiques et économiques.

Guerre de reconquête territoriale.

LA FRANCE COMBAT LES INSURGES AU MALI, ET LES SOUTIENT EN SYRIE ! cherchez l’erreur !

Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad ** ou MNLA est une organisation politique et militaire touarègue active au Nord-Mali. Ses objectifs sont l’autodétermination et l’indépendance du territoire de l’Azawad

Le MNLA a atteint si on peut dire ses objectifs, puisque depuis mars 2012, les insurgés contrôlent également toute la partie des régions de Gao et de Tombouctou située au nord du Fleuve Niger . En effet, l’État malien annonce l’abandon de la ville de Gao aux rebelles le 31 mars 2012. Tombouctou, la dernière ville sous contrôle malien au nord du fleuve Niger, tombera à son tour le 1er avril 2012

Le 2 AVRIL 2012, le bureau politique tente de rassurer les pays voisins du Mali en ces termes : « Nous rassurons les États voisins, les populations de la sous-région et la Communauté internationale que la libération de l’Azawad contribuera à renforcer la sécurité, le développement et la paix pour une meilleure intégration des peuples, des cultures et une meilleure stabilité dans la zone saharo-sahélienne.  »

Après la prise des trois villes principales au Nord, Le MNLA déclare un cessez-le-feu le jeudi 5 avril 2012, soit un jour avant la déclaration d’indépendance le 6 avril 2012, une déclaration rejetée unanimement par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et toute la communauté internationale (y compris la France et les États-Unis).

Territoire malien dont le MNLA réclame l’autodétermination.
Carte de l’Azawad

** L’Azawad, également orthographié Azaouad ou Azaouâd (ⴰⵣⴰⵓⴰⴷ en tifinagh, أزواد en arabe), désigne un territoire presque entièrement désertique situé dans le Nord du Mali recouvrant des zones saharienne et sahélienne, dont des groupes indépendantistes touaregs réclament et ont proclamé l’indépendance. Il est appelé aussi « Nord du Mali », « Mali du Nord »
Ce territoire est l’objet d’une aspiration à l’autonomie depuis 1958, époque au cours de laquelle il est sous administration française.

Dans cette logique de défendre les beaux principes de l’intégrité territoriale d’un État, on ne peut que regretter la balkanisation de la Yougoslavie à coups de bombes en Europe, et on ne saurait que trop conseiller à notre gouvernement de manifester autant d’ardeur combative pour restaurer la Palestine, au moins dans ses frontières de 1967.

Guerre préventive

Contre le terrorisme ?
Quand bien même il ne faut pas sous-estimer cette violence, cette seule raison est vraiment très fluette et maigrelette.

Guerre préventive contre d’autres (encore virtuelles et hypothétiques) velléités indépendantistes, et une possible atteinte (par contagion ?) à des intérêts économiques ... au détail d’importance que ceux-ci ne se trouvent pas pas au Mali, mais au NIGER, dans sa partie Nord, précisément sur le site d’Imouraren considéré par Areva comme l’un des gisements uranifères (à ciel ouvert) les plus importants au monde ... la plus grande mine d’uranium en Afrique, et la deuxième du monde ! dont l’exploitation devrait permettre une production estimée à près de 5000 tonnes par an pendant plus de 35 ans !
les 2/3 des besoins français pour Areva

Niger : militaires pour protéger l’uranium
Reuters le 24/01/2013

« Paris va envoyer des forces spéciales protéger les principaux sites d’exploitation d’uranium de l’entreprise française Areva au Niger, a-t-on appris jeudi de source militaire. »

Tout comme Israël, la France semble oublier que la coopération économique est plus rentable et plus durable que les conflits.


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