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Commentaire de njama

sur La guerre au Mali : enfin une guerre avec zéro mort côté civil


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njama njama 24 janvier 2013 14:31

LA FRANCE DÉFEND UN GOUVERNEMENT CORROMPU AU MALI ET PRÉTEXTE LA CORRUPTION DU RÉGIME SYRIEN POUR SOUTENIR LA RÉBELLION QUI VISE A LE RENVERSER

Quelques éléments sur les « rébellions Touaregs ». Un peu d’histoire (Source : Institut des Nations unies pour la Recherche sur le Désarmement (UNIDIR))

Crise économique et sociale au Nord Mali
comment une administration centralisée a transformé les disparités de la nature en inégalités économiques. 

2.1 La gouvernance centralisée et la marginalisation du Nord

Les origines du conflit dans le Nord remontent à la nuit des temps. Déjà à l’époque coloniale, les Touaregs rejetaient le pouvoir centralisé par une résistance à l’autorité militaire française. Le 15 janvier 1894, le chef touareg Cheiboun ag Fondogomo défit une colonne française dirigée par le colonel Bounier. On parle aujourd’hui encore de la brutalité de la revanche française et de la résistance héroïque opposée par Firhoun en 1916. Lorsque les Français parvinrent enfin à le capturer dans la forêt d’Anderamboukane, 750 personnes du clan Ouillimiden furent mises à mort. Un tel carnage ne s’oublie pas facilement. Cheibane Coulibaly, Gaoussou Drabo et Alassane ag Mohamed (1995, p. 4 et 5) décrivent le ressentiment qui s’est accumulé pendant 100 ans, s’extériorisant en révoltes intermittentes contre l’autorité centrale. En 1954, le régime colonial promena la tête d’Alla ag Albacher à travers Boureissa, pour montrer le sort qu’il réservait à ceux qui osaient s’opposer à l’autorité française. En 1963, le régime de Modibo Keita utilisa des avions bombardiers pour mater la révolte des Touaregs. En effet, suite à une pétition élaborée en 1957 par l’imam de Tombouctou à l’intention du Parlement français, on prêtait aux Touaregs l’ambition de créer une Organisation commune des régions sahariennes (OCRS).

Ce n’est qu’en 1977 — neuf ans après la chute de Modibo Keita — que Moussa Traoré autorisa la libération de ceux qui avaient été arrêtés. Entretemps, la sécheresse de 1973 avait ravagé le Nord, causant la misère et l’exil de plusieurs milliers de personnes. L’aide internationale destinée aux populations affamées du Nord était détournée par les colonels de l’armée. Elle avait principalement servi à financer la construction de somptueuses villas privées à Bamako, les “châteaux de la sécheresse”. Les opposants qui menèrent la révolte contre le régime en 1990 ont souvent été présentés comme des fils et frères de ceux qui étaient morts de faim à Boureissa en 1974 ; ils seraient revenus se venger du régime de Moussa Traoré.

C’était le temps des abus. Alors que les agents forestiers prohibaient la chasse et infligeaient des amendes, les officiers militaires allaient à la chasse avec des fusils automatiques, ramenant chez eux des douzaines d’antilopes et d’autruches, faisant fi des lois sur la protection de ces animaux. Les soldats n’hésitaient pas à réquisitionner le carburant pour leur propre usage, laissant en panne sèche les pompes d’irrigation essentielles à la riziculture. Le commerce des céréales et des autres denrées était devenu le monopole de l’État. Or, en ces années de pénurie et de disette, comment les pasteurs pouvaient-ils se procurer le grain, si ce n’est par le négoce ?

Les paysans cachaient leurs récoltes tandis que les notables et les fonctionnaires devaient soudoyer les soldats pour obtenir l’autorisation d’acheter le grain aux entrepôts de l’État. Le régime affichait sa corruption et les militaires avaient perdu toute fierté. Alors que les gradés se complaisaient à réquisitionner les véhicules et le carburant des populations civiles, le reste de l’armée était composé de simples citoyens qui se sentaient rejetés et souvent haïs par leurs congénères. Le Parti marginalisait les Maliens en uniforme par rapport au reste de la société et les confinait dans une sorte de “ghetto social”.
[...]
Rien n’a été fait au Nord pour donner foi en la nation.

http://unidir.org/pdf/articles/pdf-art1807.pdf

« Rébellions touaregs »

À partir de l’indépendance du Mali, l’Azawad est le terrain de nombreux conflits opposant l’armée malienne à ceux qui sont généralement appelés « rebelles touaregs ». Ces derniers réclament l’autodétermination de l’Azawad. En 1963, trois ans après l’indépendance du Mali, éclate la première rébellion touarègue. Elle fut très durement réprimée par l’armée malienne qui alla jusqu’à envoyer ses avions bombardiers mater la révolte. Le pays est alors sous contrôle de Modibo Keïta. Le mouvement fut également très affaibli par les sécheresses des années 1970. En 1990, deux ans après la création du Mouvement populaire de libération de l’Azawad, a lieu une insurrection. Cela aboutit à la signature des accords de Tamanrasset en 1991 et du Pacte national en 1992.

En 2006, une nouvelle insurrection a lieu, aboutissant aux Accords d’Alger, signés le 4 juillet 2006 ... négociés sous la médiation de l’Algérie.

Rébellion au nord du Mali
20 fév 2012

cette crise « aurait pu être évitée si l’Etat malien avait appliqué les différents accords ou renforcé la décentralisation », précisant au passage que « le MNLA a alerté le pouvoir malien à plusieurs reprises, l’appelant au dialogue. En réponse, nous avons assisté à une remilitarisation des régions du Nord alors que l’Accord d’Alger visait le contraire ».
http://www.maliweb.net/news/la-situation-politique-et-securitaire-au-nord/2012/02/20/article,49181.html

Accord d’Alger : Une remise en cause
Le Quotidien d’Oran, 3 mars 2010

 L’Algérie s’est retiré de « l’Accord d’Alger » qui avait mis un terme, en juillet 2006, à la rébellion armée au nord du Mali, a relaté lundi, le quotidien privé malien, L’Indépendant, qui cite « une source officielle généralement crédible ».
[...]
 La libération de l’otage français par la branche maghrébine d’Al-Qaida (AQMI), en échange de quatre terroristes libérés par les autorités maliennes, a provoqué une grave crise diplomatique entre l’Algérie et le Mali. Le grand scandale est venu de Paris.

Nicolas Sarkozy avait exercé des pressions honteuses sur Bamako pour libérer les terroristes contre le relâchement d’un Français présenté comme « humanitaire » mais que d’autres sources affirment qu’il n’est rien d’autre qu’un agent espion de la DGSE. Sarkozy a, en effet, exercé des pressions durant des semaines sur le Mali où le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait effectué deux visites. Face à cette manœuvre dangereuse, Alger avait légitimement réagi. « La décision du Mali ne sert ni la région, ni sa stabilité, ni le combat mené contre le terrorisme », avait déclaré M. Mourad Medelci. L’Algérie et la Mauritanie ont vivement exprimé leur mécontentement à l’égard des autorités maliennes et ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Bamako.

La libération de M. Camatte en échange de la mise en liberté de quatre islamistes (deux Algériens, un Burkinabè, un Mauritanien) qui étaient réclamés par Al-Qaïda au Mali, est en effet, un acte d’une extrême gravité.

http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/geopolitique/remise_cause.htm
 


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