Alinéa je n’aime pas Michéa en effet.... Tout ce que je pense de son oeuvre réactionnaire est résumé dans la conclusion de Max Vincent (dont je donne le texte en lien).....
"Enfin substituer au terme “prolétariat” celui de “peuple” n’a rien
d’innocent. Même si le premier désigne moins qu’auparavant la classe
devant dissoudre les classes existantes nous ne passerons nullement par
pertes et profits le processus d’émancipation, son corollaire. Il arrive
parfois à Michéa de parler d’émancipation, mais c’est chez lui un mot
creux, dépourvu de toute signification, puisque la mention réitérée d’un
“c’était mieux avant”, de plus en plus présent dans ses écrits,
s’inscrit structurellement en faux contre l’idée même d’émancipation (et
il va de soi de toute perspective révolutionnaire). Nous sommes avec
Michéa dans le registre de la restauration : ici la
restauration du monde des “vraies valeurs”, celles selon l’auteur des
“gens ordinaires”. Le paradoxe étant que ce type de pensée
“réactionnaire” se trouve repris et illustré par un philosophe venant de
la gauche (et se réclamant de surcroît d’un socialisme des origines).
Mais sans doute fallait-il passer par la case Michéa (et cela vaut pour
d’autres, bien évidemment) pour renouveler un genre en voie
d’essoufflement ou réservé aux seuls membres du sérail. Dans une époque
marquée affirme-t-on par le discrédit des idées révolutionnaires et
utopiques un tel talent devait nécessairement trouver à s’employer.
Certains parleront d’un tour de force. Nous le relativiserons en
renvoyant le lecteur aux raisons conjoncturelles exposées ci-dessus. Ce
qui revient à dire que Michéa est également le produit de cette époque."